Discours de réception de Simone Veil à l'Académie française et réponse de Jean d'Ormesson
de Jacques Chirac, Jean d' Ormesson, Simone Veil

critiqué par Veneziano, le 24 octobre 2010
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Une Vie chez les Immortels
Entre à l'Académie française l'ancienne magistrate et Ministre de la santé qui légalisa l'avortement. L'ancienne déportée s'apprête à occuper le fauteuil de Pierre Messmer, Compagnon de la Libération, Chancelier de l'Institut de France, ancien Premier ministre, dont elle retrace l'histoire de l'engagement, comme le demande la tradition.
Ce fauteuil n° 13 a été celui de Jean Racine, dont Phèdre, à son époque lycéenne, était décriée dans l'enseignement, en raison de son contexte incestueux : c'est ce que rappelle la nouvelle intronisée.

Jean d'Ormesson est chargé de répondre à la nouvelle venue, élue par les membres de la Compagnie. Il rappelle son parcours : c'est un peu, selon lui, l'entrée sous la Coupole de la foule anonyme des déportés. Il retrace l'histoire des titulaires du fauteuil n° 13, ainsi que le parcours familial de la personnalité reçue. Il apprécie que son époux aime tant la musique et Chateaubriant : on salue la pointe d'auto-dérision.
Il est à noter que l'auteur a contribué à faire entrer Jean-François Deniau, Marguerite Yourcenar et Valéry Giscard d'Estaing : il s'applique donc à féminiser et "centrer" l'institution.

Jacques Chirac remet, au Sénat, son épée d'Académicienne à Simone Veil, dans un discours sobre et d'assez bonne tenue. Elle a été sa ministre, et il est à noter sa réserve sur la réforme qu'elle a portée, relative à l'intervention volontaire de grossesse.

Ces textes permettent de comprendre les mécanismes de diversification du recrutement sous la Coupole. Elle a bien écrit Une vie, une autobiographie passionnante, pour un parcours personnel impressionnant qui marque l'histoire française.