Au service du mal
de Jean-Marc Deville

critiqué par Spiderman, le 30 octobre 2010
( - 62 ans)


La note:  étoiles
Béni soit qui mal y pense ...
Wilmuth est un héros extraordinaire : il est génétiquement conçu pour faire le mal, pour tuer, massacrer, exterminer. Il fait cela avec une telle bonne conscience qu'il en devient attendrissant. Traverser le neuvième siècle avec lui est une vraie partie de plaisir. Ne nous attardons pas sur les litres de sang versés, les membres brisés ou les villages pillés par ci par là : ce ne sont que broutilles, réalisées avec une telle fraîcheur d'esprit que l'on se surprend même (sans aucun antécédent sadique !) à en redemander. La cruauté n'est jamais présente : on tue parce qu'il le faut, sans détails morbides, sans méchanceté.
Les soixante années de scolarité du héros sont autre chose que l'école des sorciers du petit anglais binoclard ! Wilmuth va découvrir au séminaire Inferno l'amitié en la personne de Mange-Burnasse. C'est à Rome que, mandaté pour tuer Charlemagne, Wilmuth découvre l'amour en la personne d'une jeune fille moche sous tous rapports.
Voilà un bon roman pour collégiens, plein d'humour et de sagesse. Jamais cruel, jamais gore, il laisse à l'humain la part prépondérante. Sans jamais donner de leçons, en prenant les situations à rebrousse-écailles, Jean-Marc Deville offre une vraie mine de réflexions sur le bien et le mal, les liens familiaux, amicaux et sentimentaux et plus généralement humains.
Un roman fleuve où l'on se laisse emporter par la joie, le paradoxe et l'excellent esprit sous jacent à chacun des personnages, quasiment tous AU SERVICE DU MAL, pour le plus grand bien des zygomatiques du lecteur !