Nina par hasard
de Michèle Lesbre

critiqué par MadameMim, le 30 octobre 2010
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Si on vous dit que c'est par hasard !
L'achat de ce livre, lui, n'en était pas un. J'ai un coup de coeur pour les éditions Wespieser (un livre dans les mains et je suis toute fébrile). J'ai donc cherché quelques titres avant de me rendre dans mon antre préféré au coeur de Lille et celui-ci était dans la liste. Bien m'en a pris !! Quel bonheur cette lecture...
Nina vit à Roubaix avec sa mère qui travaille à l'usine. Si je me trompe corrigez-moi mais j'ai trouvé ce récit assez intemporel, il pouvait glisser des années 60 à notre époque sans problème... Et j'y ai trouvé une couleur particulière des années 80, Nina aurait pu être ma copine, ma voisine, ma soeur...
Je vous recommande la lecture de ce roman par un auteur, je pense, talentueux : Michèle Lesbre.
Je sais d'ores et déjà qu'il fait partie de ma PAR (ma Pile A Relire).

Merci Michèle Lesbre !
Du gris. 7 étoiles

Quelle drôle de petite musique nous joue ce roman... Douce, légère, mais triste, triste...
L'auteur plante avec beaucoup de talent un décor, une ambiance... un monde de femmes, sans époque définie... Ici les hommes passent, ce sont les femmes qui peuplent le monde de Nina. Nina qui se rêve des pères de substitution, des vies d'actrice de théâtre...
On peut imaginer les plages du nord, le gris et la pluie, sentir les odeurs mêlées de sueur et de parfums de ces femmes, entendre la musique du bal du dimanche, imaginer l'usine, la mine, ces ogres...

J'ai moins aimé les parties en italique du roman, toujours bien écrites, mais que j'ai trouve curieusement un peu superficielles.

Un roman donc, doux et particulier, mélancolique comme peut l’être une balade sur une plage du Nord.

Valadon - Paris - 43 ans - 4 janvier 2012


Presque par hasard... 8 étoiles

Nina habite avec sa mère, Suzy, à Roubaix, elle sort à peine de l'adolescence et travaille comme apprentie dans un salon de coiffure où viennent jacasser les copines de sa mère. Et où le patron de l'usine, Delplat, vient aussi se faire laver le crâne, passablement déplumé, sauf à la base du cou où là, ça pousse encore.

Dans l'usine de textile où travaillent la mère de Nina et ses copines, la grève gronde depuis que le gentil contremaitre Lapardon a été remplacé par Legendre, un salaud pur jus. Alors elles se battent, Suzy et les autres, avec âpreté, des nuits durant. Il est loin, le temps des joies simples, des bals musette, du verger des grands-parents, le temps où les amoureux de Suzy l'étaient vraiment, où les week-ends à la mer se décidaient comme ça, du jour au lendemain. Aucun doute, la vie était plus simple avant. Alors Nina aimerait bien offrir une virée à la plage à sa maman avec son premier salaire - en francs - pour lui changer les idées. Et dans la foulée, en profiter pour devenir grande… presque par hasard.

Michèle Lesbre plante ici une atmosphère, un décor, des personnages attachants, sobres ou étonnants voire silencieux, comme Arnold ou le chat blanc. Et l'histoire est de fait intemporelle, même si elle a une résonance terriblement actuelle.

Lutzie - Paris - 60 ans - 9 janvier 2011