Mémoires de l'Enfer de Marilyn Manson, Neil Strauss (Co-auteur)

Mémoires de l'Enfer de Marilyn Manson, Neil Strauss (Co-auteur)
(The long hard road out of hell)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Jwpack, le 1 novembre 2010 (Inscrit le 1 novembre 2010, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 023ème position).
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Démystifier la bête

Tout le monde connaît, de près ou de loin, la rock star Marilyn Manson, de son vrai nom Brian Warner. Par contre, peu connaissent l'humain derrière cet être rempli de mystères et de scandales qui parcourent les tabloïds depuis plus ou moins 15 ans. Cette autobiographie nous permet d'en savoir un peu plus. Où tout ça a débuté ? Pourquoi aime-t-il tant la provocation ? Et surtout, qui est-il vraiment ?

Tout d'abord, l'excellente qualité du bouquin donne un aspect glamour qu'on connait bien de Manson. Les images qui parcourent les textes, que ce soit de lui, attriqué de ses costumes de scènes, ou bien de photographies réelles de sa famille et amis, nous rapprochent déjà un peu de l'humain derrière la bête. Cette touche d'humanisme peut parfois être perçue de façon subtilement méchante également. Le voir écrire sur son grand-père, pervers sexuel, et affubler le texte de sa photo peut faire sautiller quelques yeux et l'on se demande alors si c'était vraiment nécessaire. Nous reconnaissons bien là l'auteur, qui n'a pas la langue dans sa poche.

Nous le suivons également à travers ses trips multiples: Acides, BDSM, champignons magiques, baises scatophiles et autres. Cet aspect nous démontre que la vie de rock star, et non pas celle de Manson seulement, n'est pas toujours aussi magique qu'on puisse le penser. La déchéance et le manque de contrôle parsème sa vie et il s'en rend bien compte. Il est également intéressant de le suivre dans la découverte de sa propre personne, son état psychologique au moment d'écrire ses premiers albums, et de son cheminement personnel en tant qu'humain.

L'écriture, parfois chronologique, parfois par les textes des autres, nous permet de suivre sa vie depuis sa jeunesse jusqu'à ses 27 ans. Ce livre se termine après la parution de l'album Antichrist Superstar. Aussi bien dire à l'apogée de son groupe, nommé au tout départ Marilyn Manson and the Spooky Kids.

L'une des particularités qui m'a le plus étonné est sa franchise. Retrouver dans ces pages quelques plaintes envoyées par divers organismes, ou par les pages de son propre journal intime lors de tournées, nous permet de voir qu'il ne tente pas de cacher quoi que ce soit. Son sens de l'humour nous donne quelques fous rires pendant la lecture, ce qui est très rafraichissant vu son style noir et sadique.

L'un des points négatifs réside dans le fait qu'il peut parfois être beaucoup trop cinglant pour le peu que ça puisse donner. On sent souvent une note d'égocentrisme malsaine dans ces écrits qui nous rend mal à l'aise, car déplacée.

Je recommande fortement la lecture de cet œuvre à toute personne qui aime ou n'aime pas l'artiste. Peut-être le verrez vous différemment ou le détesterez encore plus ? De toute façon, vous apprendrez énormément.


James W. Pack
Critique et écrivain

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Antichrist Superstar

6 étoiles

Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 12 mars 2013

Voila l'autobiographie de Marilyn Manson, artiste provocateur de génie dont la musique aura bercé plus d'une adolescence.

Le livre est surprenant. Plus qu'une autobiographie au sens traditionnel du terme Manson utilise en fait ici l'écrit comme un exutoire supplémentaire à sa musique, racontant sa vie non pas de manière linéaire mais, s'ouvrant à vif en revenant sur son passé uniquement pour mieux aider a éclairer pourquoi il est devenu ce qu'il est devenu. En gros, il se dévoile ici comme on dévoile une oeuvre d'art, en une autoanalyse certes maladive, violente et, à l'image d'un homme 'ravagé par les drogues, la fatigue , la paranoïa et la dépression' mais, étalant ses failles et ses dérives de manière théâtrale, faisant tout un show de lui-même.

Le tout est choquant, certes, mais au milieu de ce flot de drogué se trouvent aussi quelques piques brillantes qui montrent Marilyn Manson pour ce qu'il est : un pur produit qu'une certaine Amérique bigote et violente engendra en dépit d’elle-même. L'épisode qui inspira la chanson 'Cake and Sodomy', fruit d'une expérience dans une chambre d’hôtel, en témoigne par exemple a merveille :

'Je passais des heures à zapper sur différentes chaines, regardant Pat Robertson prêcher sur les maux de la société en demandant aux gens de l'appeler avec leur numéro de carte bancaire. Sur une autre chaine, un type s'astiquait la bite avec de la Vaseline, aussi en demandant aux gens de l’appeler avec leur numéro de carte bancaire.'

Entrecoupé de rencontres cruciales avec Trent Reznor et Anton Lavey ce voyage en Enfer, qui se termine avec la sortie de l'album 'Antichrist Superstar', saura donc plaire aux fans tout en montrant aux autres que, au-delà du satanisme et des drogues (trop c'est trop et, cet aspect-là du bouquin est franchement saoulant à la longue) Manson est un type plutôt intelligent, qui sait mettre le doigt là où l'Amérique a mal.

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