La maison qui glissait
de Jean-Pierre Andrevon

critiqué par Aliénor, le 8 novembre 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Une tour infernale
Imaginez que vous soyez réveillé par un coup de tonnerre déchirant l'atmosphère lourde et moite d'un matin caniculaire du mois d'août. Qu'en vous levant, vous vous rendiez compte que la tour dans laquelle vous habitez est entourée d'un épais brouillard occultant tout votre environnement visuel, et même sonore. Si de surcroît, cet étrange phénomène météorologique s'accompagnait de phénomènes étranges, vous sentiriez sans doute monter en vous une inquiétude qui ne tarderait pas à se muer en peur.

Tel est le cauchemar dans lequel se trouvent projetés les personnages de ce roman, qui vont vite comprendre qu'ils sont prisonniers de cette tour. Car la brume hostile qui les encercle a la particularité d'anéantir tous les appareils électriques et mécaniques. Et si un courageux essaie de la traverser, elle se fait agressive et ne le laisse pas faire. Coupés du monde, tous n'ont alors d'autre choix que d'organiser leur survie, et des rapprochements s'opérent entre certaines personnes tandis que la tension monte dangereusement entre d'autres.

Je dois dire que je ne regrette pas de m'être lancée dans cette aventure de lecture, car je me suis laissée porter et me suis vite retrouvée plongée au coeur de cette histoire inquiétante et troublante, dont l'exploration de la nature humaine est le véritable objet. Objet qui prendra tout son sens dans un dénouement qui pourrait sembler décevant et un peu brutal, mais qui confère au roman une morale que j'étais loin d'imaginer au départ. Nonobstant quelques longueurs qui m'ont amenée à sauter certains paragraphes, et des personnages parfois décrits de manière caricaturale, je suis contente d'avoir découvert un auteur français qui fait référence dans ce genre littéraire.
Fin d'un monde 9 étoiles

Papi Andrevon le retour et c’est toujours aussi bon. Il est âgé de 73 ans.
La Tour des Erables est une immense tour double de 15 étages dans une banlieue entourée d’autres. Nous sommes à la fin août, l’été est caniculaire. Ce matin là en ouvrant leur store les habitants de la tour sont stupéfaits, il règne partout une étrange brume et un silence de mort. Il n’y a plus d’électricité et même les appareils à piles ne fonctionnent plus. On pense d’abord à une pollution chimique ou à une catastrophe nucléaire. La mise en place du roman est déjà remarquable mais, à un moment donné, Andrevon appuie sur une touche qui accélère les évènements et nous entraîne véritablement dans la folie. La description de l’attitude des différents personnages face à une situation extrême est passionnante. Il y a du sexe, il y a du gore et il y a quelques-unes des grandes thématiques de la SF. Un seul reproche : le dénouement est un peu rapide après 500 pages aussi prenantes.
Le thème a plusieurs fois été visité par Andrevon, on pourra relire l’excellent roman pour ados « Le passager de la maison du temps » paru en 2005 chez Bayard.

Christian Palvadeau

Christian Palvadeau - - 60 ans - 19 janvier 2011