Madame de Montespan
de Michel de Decker

critiqué par Miss teigne, le 9 novembre 2010
( - 43 ans)


La note:  étoiles
Un poison de femme... mais une empoisonneuse ?
Née Rochechouart-Mortemart, Françoise Athénaïs est la troisième née d’une famille de cinq enfants dont le destin fut incomparable. Parmi toutes les maîtresses du Roi Soleil, s’il fallait n’en retenir qu’une, ce serait elle. Elle épousera pourtant par amour Louis de Pardaillan de Gondrin, Marquis de Montespan, mais se détournera rapidement de ce mari absent et désargenté.

D’abord demoiselle d’honneur de Madame (belle-sœur du Roi), elle entrera ensuite au service de la Reine en personne, Marie-Thérèse d’Autriche. Cette dernière ne pourra guère empêcher son royal époux de remarquer Athénaïs (comme elle aime à se faire appeler). Mme de Montespan est en effet d’une beauté tellement exceptionnelle (elle a de belles dents, fait déjà assez rare pour être souligné, à une époque ou les sourires sont édentés) qu’on dit d’elle qu’elle est « LA beauté » incarnée.

Pour Louis XIV, Mme de Montespan est le joyau dont Versailles est l’écrin. Athénaïs est belle, vive, amusante et piquante mais elle aussi dotée d’un encombrant et bruyant mari. Qu’à cela ne tienne, le Roi l’adore de sorte que ce qu’elle désire, elle l’obtient le plus souvent. Et force est de constater que l’exigence n’est pas son moindre défaut… Sans être politiquement influente, elle est néanmoins puissante. Redoutable avec ses rivales, coléreuse et hautaine presque jusque sur la chaise percée, elle fait parfois grincer les quelques dents qui restent à la Cour. L’affection du Roi ne se démentira pourtant pas pendant plus de 10 ans et ce, malgré la sombre affaire qui a éclaboussé sa maîtresse. La démonologie est une des superstitions du 17ème siècle et Mme de Montespan, désireuse de conserver l’amour du Roi y a peut-être versé…

Jusqu’où ? Jusqu’aux empoisonnements et sacrifices d’enfants ? En tous les cas, elle est suspectée… sauf par Louis XIV qui lui conserve ses faveurs. Mais l’affaire des poisons, autant que son léger embonpoint et l’influence sournoise de Mme de Maintenon sonneront bientôt le glas de ses amours.

Louis XIV finira par se lasser d’elle, comme des autres, et elle se verra contrainte de quitter Versailles. La fin de sa vie, elle ne la passera pas dans le dénuement, loin de là. Le Roi continuera tout de même à lui verser une pension qu’elle distribuera en partie à un hospice, ouvert sur son ordre.

La flamboyante Mme de Montespan aura marqué le siècle et donné des héritiers – déclarés nés “en vrai et loyal mariage” – au Roi Louis XIV. Miche de Decker présente ici la réédition d’une fresque historique passionnante. Grâce à sa belle plume, on s’y croirait presque…