L'éternité n'est pas de trop de François Cheng
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Délicat et spirituel
Dix-septième siècle, la dynastie Ming en est à ses derniers essoufflements. En exil chez les moines taoïstes depuis de nombreuses années, un homme, Dao-Sheng, expert en médecine et divination, quitte la montagne pour retrouver, nostalgique, la seule femme qu’il ait réellement aimée.
Trente ans plus tôt, alors qu’il faisait partie d’une troupe de musiciens, son regard croise celui d'une jeune femme vêtue de rouge, Lan-Ying, descendante des Lu et future épouse du Deuxième Seigneur de la famille Zhao. Il n'en faut pas plus pour faire naître en lui des sentiments qu'il ne pourra effacer au fil des ans, même lorsque le futur mari, conscient du trouble entre les deux jeunes gens, envoie au bagne Dao-sheng. Evasion et refuge chez les moines taoïstes lui feront passer les ans jusqu'à ce qu'il ne puisse plus résister au besoin de revoir le visage de Lan-Ying.
C’est une femme généreuse, souffrante et épuisée par les humiliations d’un mari qui l’a depuis longtemps délaissée, qu'il retrouvera. Faisant acte de ses dons de guérisseurs, il sera à son chevet pendant des semaines. Découverte l'un de l'autre, découverte des âmes, du « Souffle » qui les habite chacun et se communique par le simple contact des paumes.
Bouleversement, questionnement, angoisse de se laisser aller sur la voie de l'adultère lorsque l’amour et la passion n’ont d’autre égal que le respect mutuel mais Lan-Ying vient pourtant chaque jour au temple pour apercevoir l’homme aimé. Tout est dans le regard, dans le tacite.
C’est la complétude des âmes qui procure félicité au-delà même du contact charnel. La rencontre de Dao-sheng avec un des premiers missionnaires jésuites aidera sa remise en question personnelle et sa manière de considérer son amour.
Mais c’est sans compter ce mari égoïste et tyrannique que la soudaine sérénité de l’épouse rend aigre et jaloux, sa décrépitude ne pouvant souffrir la grâce et la beauté renouvelée chez la femme répudiée…
« L'éternité n’est pas de trop » est un roman tout de légèreté et de poésie. Mêlant amour, foi et spiritualité, il laisse un message au profit du dépassement de l’amour charnel. Douceur des mots autour de la dureté d’un amour impossible. Beauté, langueur, grâce, voilà ce que m'évoque ce roman de François Cheng. Place libre à l’esprit dans cette histoire comparée avec justesse à un Tristan et Iseult oriental.
Un beau roman.
Les éditions
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L'éternité n'est pas de trop [Texte imprimé], roman François Cheng
de Cheng, François
Albin Michel
ISBN : 9782226127020 ; 15,00 € ; 04/01/2002 ; 272 p. ; Broché -
L'éternité n'est pas de trop
de Cheng, François
le Livre de poche
ISBN : 9782253154587 ; 0,98 € ; 03/11/2003 ; 254 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Amour transcendé !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 18 juillet 2020
En 2000, il reçoit le prix Roger-Caillois pour ses essais et son recueil de poèmes Double Chant.
En 2001, François Cheng reçoit le grand prix de la francophonie de l'Académie française.
En 2002, il devient membre de l'Académie française.
"L'éternité n'est pas de trop" paraît en 2002.
Après un exil forcé de 30 ans, Dao-Sheng descend de la montagne, quitte son monastère taoïste pour tenter de retrouver son Amour de jeunesse tout juste entraperçue; Lan-Ying.
Les conventions sociales n'ont pas permis à la belle de l'attendre, elle s'est mariée à Deuxième Seigneur, un chef de famille influent.
Les circonstances vont les rapprocher, leur permettre d'échanger de furtifs regards et paroles.
Mais la séparation reste de mise et cet Amour semble essentiellement spirituel.
Un court, simple et ô combien puissant ouvrage.
François Cheng élève l'Amour à son niveau le plus ultime.
C'est de la dimension spirituelle de l'être, du "Souffle" taoïste, de l'Amour au delà de la vie, dont il est question dans ce roman.
L'Amour de l'autre (homme/femme, amis, charité, soins, .... ) est le thème central, mâtiné de taoïsme et de confucianisme.
"A la vie, à la mort" .. pourrait résumer ce livre que je vous engage à lire.
Toute la délicate poésie de François Cheng s'y exprime.
Une pépite !
Plouf !
Critique de Maranatha (, Inscrit le 17 janvier 2019, 52 ans) - 1 juillet 2020
J'étais parti avec les meilleures dispositions d'esprit et la plus grande motivation pour commencer à lire cet auteur.
Il bénéficie d'une grande popularité, il a des fans clubs sur les réseaux sociaux, élu à l'Académie, reconnaissance des pairs, succès médiatique, bobine et phrasé agréables à écouter, et surtout on me l'avait conseillé parmi une sélection d'auteurs triés sur le volet.
Plouf ! Ça a fait plouf.
Je n'avais aucun a priori bien au contraire, j'ai même regardé des vidéos sur lui et je m'attendais à une claque j'ai reçu une très petite pichenette .
Le style ne m'a pas soufflé, l'histoire de ce couple d'amoureux que le destin a éloignés n'est pas très originale.
Toute le récit se déroule agréablement, on est amené à suivre leur mésaventure, c'est agréable mais de là à dire que c'est magique !
Seule la scène de la résurrection m'a troublé.
Bref, je suis très déçu, je m'attendais à devoir acheter tous les livres de cet auteur, et bien non.
Mauvaise expérience pour moi.
C'est peut-être dû au fait que ce livre est plus dirigé vers les femmes qui sont plus sensibles à ce genre d'histoire sentimentale.
Exaltation de l'amour désincarné
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 12 février 2020
Tout ça, c’est bien beau, mais très mélancolique ; bien poétique, mais très douloureux ! Cette histoire d’amour est empreinte de beaux sentiments, de noblesse de cœur, mais la respectabilité peut sembler prendre le pas sur les sentiments. S’il n’y avait pas l’éternité comme consolation, cela pourrait sembler bien maigre et terriblement rude. François Cheng fait triompher le cœur sur la chair, mais à quel prix ! Il exalte la communion silencieuse des âmes, mais peut-on y croire ? Un magnifique roman exaltant, tout en délicatesse et dans un style remarquable !
Incontournable
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 19 mai 2019
Des passages pudiques et sensuels, un texte tout en nuance, un agréable exercice pour un roman fort.
Un livre imprégné de l'esprit taoïste : la douleur de l'arrachement, de l'éloignement, du renoncement, et la domination des besoins.
Pas très amusant comme lecture (là n’est sans doute pas le but de l’auteur), un style dépouillé mais un incontournable.
Tombé sous le charme
Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 10 mai 2018
Vivre en pensées
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 1 mars 2014
Le scénario est simple. Le violoniste d’une troupe de théâtre itinérante qui donne une représentation dans la maison d’un riche notable trouve le regard d’une jeune femme de la maison qui écoute derrière un paravent posé sur lui. Son promis qui a surpris ces échanges provoque une bagarre à l’auberge et le fait condamner au bagne. Le jeune homme s’en enfuira quelque temps plus tard, apprendra la médecine et l’art divinatoire dans un monastère. 30 ans plus tard, il décide de revenir dans la ville pour y revoir celle qui hante son cœur.
IF-0214-4168
Spirituel et délicat
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 18 mars 2013
Délicatesse, retenue, poésie, pudeur, raffinement, sensibilité, finesse, subtilité : l'histoire d'amour contée ici par François Chen est belle, immensément et simplement belle.
Soyons honnêtes, elle est également dure et triste : que de frustrations, d'attentes infinies, de questionnements. L'amour est presqu'essentiellement mentalisé.
Un seul regard à la dérobée entre Dao Sheng et Lan-Ying, un seul effleurement suffisent à exprimer bien des sentiments et à entretenir une flamme vouée à l'éternité.
On ne conçoit pas une telle histoire dans nos sociétés si immédiates et matérialistes. Seules la philosophie, la spiritualité et aussi la paisibilité des paysages rendent possible une telle idylle.
Une histoire que l'on ne se souhaite pas vraiment, et qui pourtant contient les idéaux dont on aime à rêver à l'entame de la vie amoureuse : la passion inextinguible, la fidélité éternelle....
Une belle lecture...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 17 février 2007
Une prose des plus poétique, sur fond de culture chinoise, imprégnée de philosophie taoïste, bouddhiste et même de religion chrétienne occidentale suite à la rencontre fortuite du héros avec un des premiers jésuites venus en Chine.
Surtout un baume réconfortant qui repousse, momentanément du moins, le cynisme, le scepticisme et le désoeuvrement qui enveniment la plupart de nos sentiments.
Une belle lecture grâce à la recommandation d'une précieuse amie.
Beauté de l'amour
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 7 juillet 2004
Dans ce roman, nous nous trouvons plongés dans une histoire d’amour, chinoise sur la forme et universelle dans la passion sur le fond.
Pendant l’ère de la dynastie Ming, Dao-sheng vit dans un monastère taoïste où il pratique la médecine traditionnelle et la divination. Il part rejoindre le chef-lieu du district dans lequel il doit rejoindre un temple bouddhiste et y exercer son art. Non loin de là se trouve Lan-Ying, l’épouse légitime de Deuxième Seigneur Zhao, celle qui fait battre le cœur de Dao depuis trente ans, depuis le jour où il a croisé son regard dans une troupe de théâtre.
Mariée par raison, elle avait disparu. L’intuition de Dao-sheng lui a permis de la retrouver et il souhaite aujourd’hui unir sa destinée à la sienne.
Atteinte d’une maladie rare, Dame Ying ignore tout de la présence de Dao sur ces terres mais l’art médical qu’il exerce le rapproche de sa bien-aimée. Les amants se retrouvent, mais la société leur interdit d’échanger ne serait-ce qu’un regard ou une parole volée aux convenances.
Jamais le roman de François Cheng ne tombe dans la mièvrerie ou le flacon d’eau de rose. Au fil des pages, la beauté pure est exaltée et le livre refermé, il faut du temps avant de sortir de cette émotion qui envahit le lecteur.
"C'est merveilleux, l'amour !"
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 6 septembre 2003
Dao Sheng, moine taoïste, se met en route pour une étape décisive : le bourg où il fit la rencontre de Lan Ying, trente ans auparavant. Entre-temps il fut bagnard, fugitif, puis se fit médecin et devin. Lan Ying, actuellement première épouse d'un Seigneur de canton, délaissée par son coureur de mari qui a pris des concubines, "tend ses mains aux pauvres et les joint pour Dieu". Ces deux êtres épris d'absolu sont faits pour se rencontrer et éprouver les joies et les souffrances de l'amour.
Voila un conte merveilleux, surgi miraculeusement, selon l'auteur, du 16é siècle chinois, où les sentiments humains débouchent sur une mystique et une compréhension de l'univers. L'écriture est limpide et le récit épouse le cycle des saisons, scandé par les prunus en fleurs et les fêtes religieuses. Peu de péripéties, mais une suite de tableaux poétiques en hommage à la nature et à la Féminité.
Penser à Tristan et Iseut serait tentant, mais ceux-ci avaient une attirance charnelle qui les contraignait à la clandestinité la plus éprouvante. Ici les joies sont plus édulcorées, et n'était le talent de conteur de Francois Cheng, cette aventure amoureuse qui dure six ans, lasserait le lecteur. Mais ce lecteur subit le charme des tableaux poétiques, et comme les "amants" chinois, l'amour ne subit plus l'emprise du temps et des contingences matérielles...
Chant pour l'aimée
Un chant étrange jaillit en [Dao Sheng], à sa propre surprise : " Laisse moi pénétrer ton jardin comme un rayon de lune. Il éclairera tout sans rien bousculer. Il effleurera les êtres qui y vivent, ayant souci cependant de laisser les échos, les parfums et les mouvements poursuivre leur élan, tout de fraîcheur innocente[...] Crois-moi, je saurai te suivre. J'aurai toute la patience exigée. L'éternité n'est pas de trop pour que je te rejoigne."
L'amour est une quête spirituelle
Critique de Leura (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans) - 26 août 2003
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