Le guerrier immobile, ou, La métamorphose de l'homme blessé
de Bertrand Besse-Saige

critiqué par Spiderman, le 23 novembre 2010
( - 62 ans)


La note:  étoiles
L'Homme blessé
Du haut de ses dix ans de tétraplégie, l'auteur dresse un code de conduite à l'attention des êtres blessés, de leur entourage et du personnel médical.
C'est sans doute cette dernière cible qui sera la plus concernée par un texte où les "il faut" et le verbe "devoir" sont encore plus nombreux que dans un manuel scolaire.
Bertrand Besse-Saige est sans doute trop pudique sur son propre cas : en voulant généraliser son expérience à toute personne souffrante ou vieillissante, il prive les lecteurs de la force du témoignage personnel.
Les idées émises sont basées sur une analyse lucide, profonde et très pertinente des situations de handicap. Ce genre de lecture doit sans doute être plus utile à l'entourage qu'à la personne handicapée elle-même. Pour assimiler tout ce corpus théorique, celle-ci devrait avoir terminé un travail important dont il est trop peu question ici : celui du deuil de sa vie antérieure.
Près de vingt ans après sa publication, ce "vade-mecum du handicap" garde toute sa force, due à un point de vue très théorique, presque abstrait.
La citation de K.G. Dürkheim "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" qui a exaspéré plus d'un patient de centre de rééducation est assez représentative de l'état d'esprit de l'auteur. On sera plus réceptif à sa prose si l'on adhère à cette conception. Si l'on y est réfractaire, autant déployer ses efforts vers d'autres lectures ou ... un peu d'exercice physique !