La dernière des salles obscures, tome 1
de Denis Lapière (Scénario), Paul Gillon (Dessin)

critiqué par Jean Loup, le 14 mars 2002
(Vaulx en Velin - 51 ans)


La note:  étoiles
Le Citizen Kane de la BD ?
La collection "Aire libre", pour ceux qui ne la connaissent pas, porte bien son nom. Le géant Dupuis, las peut-être de sa réputation de vendeur de BD gros nez très grand public, s'est aménagé une collection en marge qui accueille des titres plus ambitieux. On y trouve pêle-même "Le jardin des désirs", "SOS Bonheur", "Le piège malais" ou "Le bar du vieux français" (liste non exhaustive, loin s'en faut !). "La dernière des salles obscures", album paru en 1996, ne vient pas ternir l'image d'une collection qui a le vent en poupe.
A la réalisation, Gillon et Lapière. L'un est un dessinateur déjà chevronné, dont le trait est un peu froid à mon goût mais qui sait tenir sa plume dans le bon sens. L'autre est un très bon conteur d'histoire, amateur de voix off et de retours dans le passé. On nous narre ici l'histoire d'un producteur de cinéma, né à la fin du XIXe siècle. On découvre sa vie à travers l'autobiographie qu'il a laissée à sa mort et qu'un personnage lit en même yemps que nous. Le procédé peut rappeler "Citizen Kane" ou "Land and Freedom" ; l'important est que cela fonctionne très bien. Ce premier volume, qui s'arrête aux année 30, mérite vraiment le détour.