Le jour où Nina Simone a cessé de chanter de Darina al- Joundi, Muḥammad Qāsimī
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Littérature => Arabe
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Un témoignage poignant, difficile, et humain
Le témoignage est un genre qui ne m'a jamais vraiment attiré. Darina Al-Joundi était une parfaite inconnue pour moi avant qu'on me mette ce livre entre les mains.
Cette jeune femme libanaise, née dans un milieu intellectuel aisé, nous raconte son enfance sous les bombes, les attentats, les massacres lors de la guerre du Liban. Elle nous raconte ensuite ce lent et difficile retour à la "vie" à la fin de la guerre. Elle est alors confrontée à une perte d'identité, ne peut plus vivre sans la guerre, le silence lui faisant peur.
Face à une société qui se durcit dans la religion, cette jeune femme dont le père voulait la liberté à tout prix, se retrouve en décalage complet avec le peuple avec lequel elle a souffert. "Tu ne donnera jamais ton cul à Dieu", se plaisait à lui répéter son père. Cette liberté a un prix, qu'elle paie durement.
Aujourd'hui Darina Al-Joundi vit en France, elle a monté une pièce de théâtre qui a eu un succès retentissant à Angoulême. Elle a renoué avec le métier d'actrice qu'elle pratiquait enfant. Elle a rompu avec Beyrouth, et semble s'être remise de cette vie qu'elle nous dévoile crûment, sans rien cacher.
Ce livre est poignant de par sa violence qui semble si banale pour l'auteur. Maintenant je mettrais deux bémols à ce témoignage:
Darina Al-Joundi n'a sans doute pas vécu la guerre comme la majorité des libanais, car on sent bien qu'elle appartient tout de même à une élite intellectuelle, ce qui n'est pas sans conséquences.
On se demande parfois si elle n'en rajoute pas. A certains moments j'ai pensé que c'était trop, et que sans doute il y avait un peu d'effet dramatique ajouté pour rendre le récit plus vibrant.
Mais il n'en reste pas moins un livre particulièrement poignant et déroutant, cru et violent, qui ne laisse pas indifférent.
Les éditions
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Le jour où Nina Simone a cessé de chanter [Texte imprimé], récit Darina al-Joundi, Mohamed Kacimi
de Joundi, Darina al- Qāsimī, Muḥammad
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742793105 ; 6,60 € ; 06/10/2010 ; 157 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Le bouleversement de la guerre
Critique de Pitchou (Morges - Suisse, Inscrite le 8 mai 2010, 35 ans) - 28 décembre 2012
Un mélange de guerre, de drogue, de sexe, de trahison, de famille, de tendresse, de découverte, de religion mais aussi de mal être.
Ce livre se lit très rapidement et avec une certaine facilité. Par contre, il y a certains passages plus longs que d'autres.
On a trop insisté sur le caractère véridique des moindres faits de cette histoire
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 26 mars 2011
Je ne suis donc pas déçue par ce récit ni cette écriture plus journalistique que littéraire mais par moi : pourquoi j'accorde tant d'importance au caractère véridique de cette histoire ? Parce que c'est ce qui a fait le succès de la narratrice, de la pièce dans laquelle elle a joué au festival d'Avignon, puis du livre, et c'est ce qui nous est rabâché sur la 4ème de couverture et dans la préface du livre. Comme si on se devait d'apprécier cette histoire parce qu'elle est cruelle est vraie, comme si cela nous empêchait de pouvoir critiquer puisque ce n'est pas de la fiction.
Des atrocités pareilles, et même pire, sans doute plus que quiconque ne pourrait se l'imaginer, ont existé et existeront. Ce qu'a vécu Darina Al-Joundi : la guerre civile, les conflits religieux, le sexisme, la violence, les deuils, la terreur est sordide. Cela peut faire mûrir plus vite et bouleverser totalement les comportements d'une personne. Mais j'ai comme l'impression qu'on a voulu trop en rajouter. J'aurai dû noter les exemples précis pour les reporter ici, mais mon but n'est pas non plus de descendre ce livre, qui reste sans doute un témoignage important des folies que les hommes sont capables d'engendrer.
On est impressionné par la capacité de l'homme de faire face à ces preuves, et de garder courage, ou, peut-être pire, de ne plus vouloir d'espoir. De voir qu'une ville continue d'exister au milieu des bombardements et des tirs.
pas mal
Critique de Scout (, Inscrite le 16 mars 2011, 44 ans) - 16 mars 2011
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