Cinq amoureuses
de Saikaku Ihara

critiqué par FROISSART, le 12 décembre 2010
(St Paul - 77 ans)


La note:  étoiles
Le commentaire de Patryck Froissart
Titre: Cinq amoureuses
Auteur: Ihara Saikaku
Editeur: Gallimard
Collection: Connaissance de l'Orient
Titre original: Kôshoku gonnin-onna
Traduit du japonais par Georges Bonmarchand
ISBN 2-07-070635-4
287 pages

Cinq portraits de femmes, cinq histoires d'amour, dont quatre se terminent tragiquement, dans le Japon du 17e siècle.

L'originalité de l'auteur est d'avoir situé ces cinq histoires d'amour dans le monde des commerçants, artisans et petits bourgeois de l'époque, rompant ainsi avec la tradition littéraire nippone de l'épopée chevaleresque, des chroniques de la Cour et des contes mettant en scène princes et princesses.

Au travers des récits, le lecteur découvre ainsi la vie quotidienne rythmée par les rites et traditions.
Courtisanes éduquées et respectées, commerçants animés par la quête du profit, bourgeoises élégantes, artisans réputés, éphèbes homosexuels, bonzes: on plonge dans le fourmillement des quartiers citadins, on suit la destinée de cinq femmes tiraillées entre le désir de s'émanciper, en tentant de maîtriser leur propre histoire d'amour, du carcan moral régulier et l'angoisse d'être la cible d'un opprobre général qui finit souvent par devenir insupportable.

Le dépaysement est assuré.

On aime tour à tour O-Natsu, O-San, O-Sen, O-Shichi, et O-Man, les cinq héroïnes, on admire leur courage, on les plaint aussi.

A lire à petites gorgées, comme une tasse de fort alcool de riz.

Patryck Froissart, St Paul, le 12 décembre 2010