En 1999, Roman Polanski adapte "Club Dumas" au grand écran sous le titre beaucoup plus accrocheur "The Ninth Gate". Un film aux multiples faux-pas qui n'en demeure pas moins un plaisir coupable. Difficile pour moi de ne pas tomber dans la comparaison en livrant mes impressions sur le roman de Pérez-Reverte. L'amorce est intéressante: Corso, spécialiste des livres anciens, est recruté par un collectionneur richissime pour évaluer l'authenticité des trois copies connues d'un ouvrage à la réputation démoniaque. En parallèle, ce mercenaire littéraire profite de son voyage à travers le monde pour enquêter sur un chapitre perdu des "Trois mousquetaires". Mais il laisse derrière lui d'inexplicables et inquiétants cadavres.

Le scénario de Polanski et ses collaborateurs écarte complètement tout ce qui touche à Dumas, sa vie ou son chapitre apocryphe. Je suis forcé d'admettre qu'il s'agit d'une excellente décision. Toute cette part de l'intrigue me paraissait superflue et de moindre intérêt. Les fanatiques des "Trois mousquetaires" seraient sans doute en désaccord, mais l'idée d'un club secret d'adorateurs de Dumas prêts à tuer pour mettre la main sur de nouveaux textes me semblait farfelue. En revanche, la part de l'intrigue qui concerne les "Neuf Portes du royaume des ombres" est passionnante et bien ficelée. Les tentatives de Pérez-Reverte de faire des liens entre ces deux trames sont toutefois peu convaincantes.

Le style de l'auteur n'épatera personne (du moins dans sa traduction française). Sa plume est très utilitaire, ses réflexions souvent bancales, voire ineptes: "Il y a longtemps, je croyais à certaines choses… Mais j’étais alors jeune et cruel. Maintenant j’ai quarante-cinq ans : je suis vieux et cruel." Ce genre de phrases creuses sont malheureusement trop fréquentes. La chute du roman est aussi plutôt décevante. Polanski a fait le choix d'y ajouter des éléments qui ont sans aucun doute rehaussé l'impact de la scène finale. En somme, le film me paraît rendre justice au récit et corriger plusieurs des faiblesses du roman. Un des rares cas où je recommande plutôt de visionner l'adaptation, mais il faut tout de même reconnaître la qualité des idées développées en premier lieu par l'écrivain.

Voilà un livre que j'ai vraiment aimé. Tout était là pour me passionner. Je suis un fan d'Alexandre Dumas et des thrillers/polars. Je suis aussi passionné par les livres et si j'en avais l'argent, je ferais la collection de vieux livres.

On a donc ici une petite histoire intéressante qui mêlerait Alexandre Dumas et occultisme. Tout au long du livre, on cherche à savoir quel est le lien entre les deux.

De plus, l'auteur réussit à nous transmettre sa passion qu'il a pour les livres anciens et Alexandre Dumas en particulier. C'est le point qui m'a le plus intéressé dans le roman.

C'est un bon petit livre rafraichissant qui se lit bien et qui est un de mes coups de coeur dernièrement.

Comme le dit Balkan dans le premier chapitre, le livre se veut une réhabilitation de "l'action" en littérature, pour prendre à contre-pied une dérive nombriliste des écrivains. Y introduire le diable permet à Perez-Reverte d'inclure LE protagoniste par excellence et le milieu des livres anciens, avec la figure totémique de Dumas, permet d'éclaircir encore ce véritable tour de force littéraire.
Ne vous y trompez pas, c'est de littérature universelle que l'on parle, le club Dumas n'est pas un simple polar, c'est l'essence même de ce qui fait un polar ou même simplement un roman populaire que Reverte a cherché et même trouvé.
Quant au personnage de la jeune femme, un seul mot : profond.
Ce livre est pour moi l'un des chefs d'oeuvre de la littérature internationale contemporaine. D'autant que Reverte a du style et que son traducteur a du talent : grand livre que je relis régulièrement.

Histoire farfelue, seul le côté amour des livres anciens m'a plu. Aussi, lorsque les protagonistes parlent d'Alexandre Dumas, de sa vie ainsi que des trois mousquetaires. Sinon l'histoire en elle-même n'est pas très crédible, les scènes d'action sont ridicules. Un personnage féminin se trouve à côté du héros, on ne saura jamais qui elle est vraiment. Son ange gardien? Ou peut-être est-ce moi qui ai perdu le fil de l'histoire à un moment donné. En tout cas, un livre qui ne me laissera pas de souvenir impérissable.

Un très bon roman, parfois très décousu, mais sympathique !

"Club Dumas" est un polar érudit et savoureux, construit comme un jeu de piste que l'on suit avec plaisir. Evidemment, un livre qui parle de livres part déjà avec un certain avantage. Si, en plus, l'intrigue est intelligente, on ne peut qu'être conquis.

Bon d'accord, c'est un polar. Lorsque la dernière fois, j'ai un peu fait la fine bouche devant « Le tableau du maître flamand », on me l'a vertement rappelé et on a eu raison.
N'empêche, que de délayage ! Que de descriptions d'intérieurs strictement inutiles ! Que de clichés, et notamment ce « privé » qui passe son temps à boire de l'alcool. Du gin qui plus est ! Y a-t-il vraiment des gens pour trouver que le gin pur est buvable ?
Bref. Un bouquin très documenté (trop ? On sent un peu le désir de fourguer toute la docu) qui cherche une voie originale entre le polar un peu populo et l’étalage intello pour bibliopathes pédants. Il y a aussi un paquet d’allusions à toutes nos lectures obligées. Pas uniquement Dumas, mais Poe, Melville, Féval…
Ludico-baroque je dirais.
Mon problème est qu’il parle beaucoup du diable et que, honnêtement, moi, le diable, je le trouve un peu ridicule et pas très intéressant.
Des choses que j'aime bien ou qui sont curieuses :
« - Il y a longtemps, je croyais à certaines choses… Mais j’étais alors jeune et cruel. Maintenant j’ai quarante-cinq ans : je suis vieux et cruel. »
Un des personnages, en avion, se plonge « dans la contemplation des nuages que l’avion laissait derrière lui, sous la traînée de condensation qui se détachait des ailes ». Non seulement on a là un nouvel exemple de délayage, mais j'avoue ne jamais avoir réussi à mettre la tête à l'extérieur de la carlingue pour contempler le phénomène à partir de mon siège...
« Je n’aime pas les cadeaux grogna Corso. J’ai entendu parler de types qui ont accepté un jour un certain cheval de bois. Artisanat achilien, disait l’étiquette. Bande de crétins. »
Paul VI aurait écrit en 1974 : « Le démon existe, non seulement comme symbole du mal, mais comme réalité physique… ». On a le droit d’écrire comme ça de simples couillonnades lorsqu’on est pape ?

Un livre... sur les livres ! Leurs vies, leurs valeurs, leurs histoires et la folie des hommes qui les aiment!

C'est sans conviction que j'ai entamé la lecture de ce roman: J'avais vu le film de Polanski il y a bien longtemps qui m'avait ennuyé au plus haut point : ça partait plutôt bien et puis... une fin à la Polanski !
Mais ne vous y trompez pas : le livre est autrement mieux ! Beaucoup plus dense, plus rythmé...

Perez-Reverte entraine son personnage Lucas Corso dans une course incroyable entre des héros romanesques tout droit sortis des pages d'un des plus grands classiques, l'Espagne, le Portugal, la France mais aussi l'histoire hermétique, l'histoire littéraire...

Pour ceux qui aiment le papier chiffon, les plats à nerfs et autres ex-libris : ce livre vous entrainera rapidement dans son tourbillon... et vous montrera - par sa fin surprenante- que vos lectures peuvent parfois vous jouer de drôles de tours !

Voici un livre lu il y a un bon moment dont la lecture m'avait été agréable, c'est lui qui m'avait fait découvrir l'auteur dont j'ai tout lu ou presque depuis. Une intrigue fascinante, une ambiance mystérieuse, un héros taciturne et secret et puis ce livre que l'on reconstitue page après page et par lequel on se sent irrémédiablement attiré, d'autant plus que partout où il a laissé des traces, la mort rôde et happe tout sur son passage. De quoi donner l'envie de partir avec Corso à la recherche du précieux ouvrage! Lecture plaisante, même si pas inoubliable.
L'adaptation cinéma qui a été réalisée sur base de ce roman n'est pas franchement mauvaise mais pas exceptionnelle non plus, j'ai regretté le côté lyrique et exagéré de la fin, ces flammes, ces possédés de l'âme, tout ça prêtait à sourire et ne cadrait pas vraiment avec le style feutré et efficace de Perez-Reverte. Mais excellente prestation de Johnny Depp, silencieux et efficace, comme le Corso du livre, un type paumé qui accepte avant tout cette mission pour l'argent puis se prend au jeu, avant de ne plus pouvoir faire marche arrière.
Le jeu des illustrations, permettant au lecteur de reconstituer lui-aussi l'énigme m'avait beaucoup intriguée et pendant très longtemps j'ai réellement cru que ce livre dont il était question dans le texte existait bel et bien ! Dommage :)

Je suis plutôt déçu : l'intrigue n'est pas très bien menée (contrairement au "tableau du maître flamand") et sa résolution plutôt décevante (presque autant que dans "le tableau du maître flamand"). Les personnages sont assez attachants mais parfois on a du mal à comprendre leur motivation. Enfin, le style (mais c'est peut-être la traduction ?) m'a semblé manquer de vivacité.

Il reste quelques très bonnes inventions, une description fascinante des livres anciens, et une action qui se tient. J'ai pris quand même du plaisir à lire ce roman. Je m'attendais à beaucoup mieux, d'où ma déception.

J'ai beaucoup aimé le début du roman et le personnage de Corso, le chasseur de livres. J'ai aimé aussi les références à Dumas, et l'importance donnée au livre en tant qu'objet. Mais l'intrigue n'a pas su me captiver jusqu'au bout, j'attendais bien plus de la fin. Mais je lirai d'autres Perez-Reverte et en attendant, je vais aller faire un tour du côté de Dumas.

A la limite j'ai même préféré le film... J'ai trouvé cette histoire finalement un peu cousue de fil blanc et pas très originale, j'aime bien le monde des livres et je suis des études de bibliothécaire mais ça ne m'a pas particulièrement permis d'éprouver plus de plaisir à la lecture de ce roman. Enfin, peut-être que si après tout et que j'aurais trouvé ça complètement nul autrement... Déception...

Oui, un très agréable moment de lecture : Perez-Reverte est vraiment un maître du genre. Intrigues baroques et romanesques, déguisements, omniprésence d'une Espagne sauvage et mystérieuse, un zeste d'érotisme sans oublier la Part du Diable...
On prendra aussi beaucoup de plaisir à lire "Le tableau du maître flamand", "Le maître d'escrime" ou "La peau du tambour".