Ce soir on la met au fond
de Pierre Ménès

critiqué par Numanuma, le 12 décembre 2010
(Tours - 51 ans)


La note:  étoiles
Humour pas drôle...
Le problème quand on est un peu connu, c’est que l’on s’octroie un peu trop souvent le droit d’écrire des livres dont l’intérêt restera toujours à prouver. Dans cette catégorie, je place en tout premier les autobiographies de « stars », genre c’est dur d’être le fils d’Yves Montand ou même si j’ai accepté de sucer en apnée, je suis avant tout une maman aimante… Passez-moi une bassine, j’ai envie de vomir !
En suite, il y a le fourre-tout dans lequel se trouve cette « œuvre » de l’animateur bourrin à la finesse de gardien de but allemand en demi-finale de Coupe du Monde face à la France : Pierre Ménès ! Tient, mon correcteur d’orthographe reconnaît ce nom…
Si l’homme est tout à fait dans son rôle au Canal Football Club, à savoir asséner des vérités discutables grâce à une mauvaise foi en tungstène et totalement assumée (et c’est un compliment !), il est à la rue quand il rédige ce petit dictionnaire à vocation amusante et qui touche autant au but que Stéphane Guivarch’ entre juin et juillet 1998 !
Bref, à force de trop vouloir joueur sur son fond de commerce, Ménès, dont le physique rondouillard et la langue bien pendue attire autant la sympathie que le dégoût, à chacun de voir, se paie la tête du gogo, moi donc et sûrement un paquet d’autres attirés par sa verve à l’écran disparue à l’écrit.
Voila donc un dico comme il en existe tant d’autres regroupant de manière fantaisiste des définitions sur un thème particulier, ici le foot. Reconnaissons-le d’entrée, les termes choisis sont ceux que l’on attend et c’est plutôt bien. Ensuite, comme dans un vrai dico, le mot est suivi de sa prononciation en phonétique. Ici, la phonétique est totalement aléatoire et assez marrante bien que le principe soit un peu lassant.
Ca part en sucette dès qu’on attaque la définition du mot : aucune originalité, du convenu de A à Z. J’avoue que j’attendais beaucoup plus et que j’imaginais déjà de grands moments de rires solitaires planqué derrière mon bouquin (format rectangulaire, hard cover assez élégant). Plus sympa, les textes en italiques venant illustrer le propos. La encore, rien de bien nouveau à se mettre sous la dent mais une bonne idée : faire revenir certains protagonistes dans diverses définitions, ce qui donne un petit effet fil rouge assez sympathique. De plus, j’ai l’impression qu’il y a là une idée à creuser pour le bonhomme : je me dis qu’il pourrait nous pondre un récit bien plus attrayant que ce dico finalement dispensable malgré la présence de quelques vraies citations de joueurs dont certaines valent vraiment le déplacement.
En cette période de fête, évitez de dépensez douze euros inutilement car c’est l’exemple type de la fausse bonne idée. Soit le concept n’était pas bon, soit l’auteur, soit les deux, soit il fallait mettre les comptes de la maison d’édition à flot, je ne sais pas mais ce qui est sûr c’est que je ne tenterai pas les deux volumes sur le rugby et le golf !