Le clan des Ostendais de Georges Simenon

Le clan des Ostendais de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Killeur.extreme, le 15 décembre 2010 (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 806ème position).
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Leur place est sur la mer

Présentation de l'éditeur
En juin 1940, en pleine débâcle, alors que la bataille de France est déjà perdue et que les réfugiés se bousculent vers le sud, une flottille de cinq chalutiers venue des Pays-Bas arrive à La Rochelle. A la tête de ces navires ayant bravé l'aviation et les mines allemandes se trouve Omer accompagné de ses fils. Ils ont mis meubles, femmes et enfants dans les cales et pris la mer en hommes libres qui ne céderont rien à l'occupant. Leur place est sur la mer. Ils veulent travailler, ne parlent pas français et refusent la panique. Sans effort sinon celui d'être fidèles à eux-mêmes, mais avec un héroïsme certain, ces hommes vont résister. Ils en payeront le prix...

Écrit en 1947, ce roman de Georges Simenon n'est pas un roman policier, il décrit une situation que l'auteur connait bien, l'afflux des réfugiés Belges en France (Simenon a été nommé responsable de l'accueil des réfugiés Belges), parmi ceux-ci ces marins Flamands qui sont contraints de rester en France.

Les Ostendais, comme on les appelle, ne sont pas vraiment les bienvenus, la barrière de la langue, il sont traités de "Boches" car Flamands, d'ailleurs les Ostendais ne cherchent pas à s'intégrer, tout ce qui les intéresse c'est de faire leur métier: Pêcher en mer, ils arrivent à convaincre les autorités, puis l'occupant Allemand de les laisser effectuer leur pêche, Omer sert de traducteur et entretient des liens d'amitié avec le Capitaine Allemand dans ce but, à moins que ce ne soit une ruse d'Omer....

Simenon traite d'une question rarement traitée quand on parle de la 2ème Guerre Mondiale, c'est le début de l'occupation Allemande et la réaction des Français qui ne savent plus où il en sont, on ne parle pas ici de collaboration ou de résistance, Simenon montre du point de vue des Flamands comment cette occupation se met en place, une méfiance de la population envers les réfugiés, surtout que les Ostendais ne semblent pas déterminés à s'intégrer.

Simenon rend bien les tensions qui existent entre deux peuples qui ne parviennent pas à se comprendre. Un très bon livre.

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Les éditions

  • Le clan des Ostendais [Texte imprimé] Georges Simenon
    de Simenon, Georges
    Gallimard / Folio. Policier
    ISBN : 9782070399604 ; 6,90 € ; 18/06/2009 ; 217 p. ; Broché
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La grande peur .

10 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 13 octobre 2021

L’incroyable odyssée d’une famille ostendaise qui, fuyant l’ennemi, échoue à La Rochelle où là, ils ne pourront pas échapper à l’emprise des « doryphores »…
Un très grand Simenon, traitant à travers un seul roman des malheurs de l’exode de 39/40, à travers un clan plus que jamais soudé, malgré l’érosion.
Chapeau !

Hého, du bateau !

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 19 mars 2011

Mai 1940. La seconde guerre mondiale vient de commencer. Fuyant l’invasion allemande, venus de la mer du nord, des pêcheurs flamands foncent avec leurs cinq bateaux vers le sud de la France. A La Rochelle, les autorités françaises les forcent à arrêter leur fuite et leur proposent de les héberger. Les Ostendais s’installent donc dans l’ancienne gendarmerie et la maison qui se situe en face. Mais ils ne s’intègrent pas du tout à la population locale qui regarde avec méfiance les agissements étranges de ce clan. Car, chez les Flamands, chacun occupe, encore plus qu’ailleurs, sa place bien précise, assume son statut social sous le haut contrôle d’Omer, de la Grosse Maria.
C’est un roman dur, psychologique de Simenon. Pas de meurtre probant, pas d’enquête, pas de commissaire. Juste la description d’un microcosme.

Extrait :
- Elle avait seize ou dix-sept ans et son corps était maigre, plat, anguleux, avec seulement deux petits seins pointus et un pubis proéminent qui se dessinait sous la robe rouge.

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