La vie devant soi de Emile Ajar, Romain Gary
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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"Est-ce qu'on peut vivre sans amour?"
En 1956, Romain Gary reçoit le Prix Goncourt pour son roman, «Les Racines du Ciel». Près de vingt ans plus tard, en 1975, l'Académie Goncourt décerne son prix annuel à Emile Ajar, qui a déjà publié «Gros Câlin» et qui se présente comme le pseudonyme de Paul Pavlovitch, jeune neveu de Romain Gary. «La Vie devant soi» se vendra à plus d’un million d'exemplaires. Le 2 décembre 1980, Romain Gary met fin à ses jours, quelques mois après son ex-femme Jean Seberg, l'inoubliable actrice d'«A bout de souffle». Le 30 juin 1981, un comité de l’AFP annonce la véritable identité d’Emile Ajar : c'était Romain Gary qui, grâce à ce procédé, est à ce jour le seul romancier à avoir obtenu deux fois le prix littéraire le plus prisé de France. Gary qui ne cherchait pas cette seconde consécration mais voulait seulement «recommencer» (auteur de 19 romans sous son nom, il avait l'impression de ne plus surprendre personne) et surtout S'AMUSER…
« La Vie devant soi »… La vie de Momo, le petit Arabe qui vieillira de quatre ans d’un seul coup, le jour où son père mourra sous ses yeux ; son père assassin de sa mère ; sa mère prostituée. Cela ressemble à une tragédie, et c’est pourtant un sourire qui vient le plus souvent aux lèvres du lecteur tout au long de ces pages dont Momo est le narrateur alerte et faussement maladroit. Qui ne connaît cette histoire immortalisée par le film de Moshe Misrahi, avec une émouvante Simone Signoret dans le rôle de Madame Rosa, la vieille femme au gros cul et au coeur grand comme ça ? La vieille pute trop vieille pour « se défendre avec son cul» et qui ouvre un clandé pour enfants de putes. La vieille Juive qui n’a peur que de deux choses : du cancer et d'Adolf Hitler (mais y a-t-il vraiment une différence ?) si bien qu'elle s’est ménagé un « trou juif » dans les caves de l’immeuble de Belleville où elle traîne son asthme et ses jambes fatiguées, dans son quatrième sans ascenseur, entre les frères Zaoum, déménageurs de pianos, Monsieur N'Da Amédée, le plus beau «proxynète» du quartier, avec son joli costume rose, Mademoiselle Lola, la travestie ancien champion de boxe au Sénégal, Monsieur Hamil et son éternel livre de Victor Hugo. Monsieur Hamil qui répond oui, en baissant la tête comme s'il avait honte, quand Momo lui demande : «Est-ce qu'on peut vivre sans amour ?»
Entre les lionnes qu'il imagine dans ses fantasmes, le parapluie Arthur, son seul compagnon, et le chien Super qu’il vendra pour cinq cents francs immédiatement jetés à l'égout, Momo se forge une personnalité. On peut vivre sans amour ? Peut-être. Mais lui a l'amour de Madame Rosa. Un amour au moins égal à celui qu'il lui porte. Et c’est au nom de cet amour qu'il l’aidera à ne pas finir à l’hôpital ; à ne pas finir comme un légume que l'on ne peut « avorter » malgré le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. si bien qu'à la fin, c'est une larme qui remplace le sourire.
« J'ai cessé d’ignorer à l’âge de trois ou quatre ans et parfois ça me manque . » « Le soleil avait l'air d'un clown jaune assis sur le toit. » « Elle avait laissé au moins cinq mètres de parfum derrière elle. » Ces phrases, d’un jeune auteur très mode, très café de Flore, très vingt et unième siècle ? Non. Il y aura vingt-sept ans à l'automne, un romancier à l'âge de la retraite. Un sexagénaire qui s’amuse, qui joue un bon tour à tout le monde. Un tout jeune homme, quoi. Romain Gary…
Les éditions
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La Vie devant soi [Texte imprimé] Romain Gary (Émile Ajar)
de Gary, Romain
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070373628 ; 8,10 € ; 16/03/1982 ; 273 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (42)
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Faites vous plaisir, ...comme la vie
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 10 septembre 2020
Ce roman fut innovateur à l’époque par son style ; le narrateur étant un pré-adolescent intelligent mais à la culture limitée, ce qui parsème le récit de fautes de langages humoristiquement travaillées.
Cette audace littéraire a été récompensée en son temps par le prix Goncourt, mais aussi certainement par le fond du récit qui est une fable à la gloire des croyances et des peuples misérables unis dans une forme solidarité, à une époque où la droite nationale n’avait pas entrepris la division et entretenu la haine.
Un roman qui offre aussi un plaisir indéniable et qui m’a rendu heureux, conscient d’avoir eu en main une œuvre marquante de la littérature française.
Un roman touchant
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 28 janvier 2020
Sous couvert d'un ton léger R. Gary met en avant une part méconnue mais surtout sombre de notre société. Une société qui a évolué depuis lors, certes, mais dont le sinistre n'a point disparu : prostitution, accueil et difficulté d'intégration des immigrés, exploitation de la misère, la question de l'identité sexuelle, l'égalité des sexes...
Néanmoins de cette noirceur ressort tout de même une vive lumière. La naïveté mais surtout la grande humanité du petit Momo mais aussi des différents personnages secondaires y contribue grandement.
Ce roman n'est clairement pas mon préféré de cet auteur mais La vie devant soi est un roman touchant, la fin notamment.
Une lecture satisfaisante.
Prenant et très touchant
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 27 août 2019
C'est un livre qui regorge de réflexions et de moments émouvants sur la vieillesse, la maladie, la solitude, la religion, l'euthanasie vus au travers des yeux d'un enfant, visiblement très lucide et observateur. Il faut dire aussi qu'il a beaucoup d'humour et de bienveillance :
"On était tout ce qu'on avait au monde et c'était toujours ça de sauvé. Moi je pense que lorsqu'on vit avec quelqu'un de très moche, on finit par l'aimer aussi parce qu'il est moche. Moi je pense que les vrais mochetés sont vraiment dans le besoin et c'est là qu'on a le plus de chance? Maintenant que je me souviens, je me dis que Mme Rosa était beaucoup moins moche que ça, elle avait de beaux yeux bruns comme un chien juif, mais il ne fallait pas penser à elle comme à une femme, car là évidemment, elle ne pouvait pas gagner."
J'ai vraiment beaucoup aimé ce récit, prenant et très touchant. Je vous le recommande à 200%!
La vie devant soi
Critique de Alex H (, Inscrit le 8 décembre 2012, 45 ans) - 5 octobre 2015
La beauté d'un poète...
La sagesse d'un prophète...
Le talent d'un grand écrivain.
Quelle belle plume
Critique de Harp7 (, Inscrit le 30 décembre 2014, 27 ans) - 24 avril 2015
C'est l'histoire du jeune Mohammed, orphelin arabe âgé de 10 ans qui vit chez Mme Rosa, une dame très âgée et malade qui accueille les fils de prostituée. La seule partie du corps de Mme Rosa qui fonctionne encore est son cœur. Malgré le fait qu'elle n'ait pas reçu le moindre sou pour couvrir les frais d’hébergement du jeune Momo, elle s'attache à lui, si bien que plus tard dans l'histoire, nous réaliserons qu'un n'est rien sans l'autre. Mohammed va tout faire pour prendre bien soin de Mme Rosa, jusqu'aux derniers jours de celle-ci et même plus... Le jeune arabe va également se voir confronté à sa propre réalité, alors qu'il va constater à quel point ses antécédents familiaux sont lourds. Le jeune homme va, au fur et à mesure que l'histoire va progresser, vieillir de quelques mois physiquement, mais de quatre ans mentalement...
Un classique de la littérature, je le recommande à tous. Il est important d'être impressionné, ne serait-ce qu'une fois, par le génie qu'était Romain Gary. Un histoire, pour le moins, attachante et émouvante vous attend, ne manquez pas votre chance. La vie devant soi nous permet de saisir toutes les réalités, aussi bonnes que mauvaises, de l'époque de l'après-guerre, du point de vue des Juifs, des Arabes, des Noirs et des Français. Un chef d'oeuvre pur et simple, tout simplement merveilleux! Bonne lecture!!
Momo de Belleville
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 15 août 2013
« Madame Rosa, c’est la femme la plus moche et la plus seule que j’aie jamais vue dans son malheur, heureusement que je suis là, parce que personne n’en voudrait. »
Avec beaucoup de candeur et de naïveté, Momo raconte la vie chez Madame Rosa qui n’est plus toute jeune, depuis son retour des camps sa santé s’est régulièrement altérée et elle commence à éprouver de réelles difficultés pour rejoindre son appartement au sixième étage sans ascenseur. Les mômes la tourmentent un peu mais l’aiment beaucoup car, si elle ne peut plus vendre de l’amour aux adultes, elle a encore beaucoup de tendresse à donner. Momo est son préféré mais elle ne veut surtout pas lui parler de sa famille, de ses origines, de son histoire, tout cela est bien trop lourd à porter pour un gamin aussi jeune. Et Momo erre dans le quartier, chaparde un peu, par nécessité mais aussi pour attirer l’attention et se venger du sort qui lui réservé, rencontre des amis hauts en couleur : un travesti, un vieux musulman lettré, un cracheur de feu, des déménageurs noirs, un proxénète, une comédienne de doublage, … tout ce petit monde vivant dans la marge qui peuplait les quartiers populaires du nord de Paris dans les années soixante et soixante-dix. Une population de miséreux vivant cependant dans une relative sérénité même s’ils n’avaient à mettre en commun que la peur notamment celle des gendarmes et des diverses autorités.
En situant l’intrigue de ce roman dans les quartiers les plus défavorisés de Paris, Ajar/Gary a voulu démontrer… que l’amitié, l’amour, la tendresse, la générosité, la solidarité ne sont pas l’apanage de ceux qui sont beaux et riches mais que toutes ces vertus peuvent aussi se nicher là où la vie est la plus précaire, là où les êtres se battent chaque jour pour vivre un jour de plus. Et Momo est terriblement émouvant dans sa lutte pour empêcher les autorités d’emmener Madame Rosa à l’hôpital car elle ne veut pas être embarquée une seconde fois. Lui, il l’aime réellement, et il ne veut pas l’abandonner car elle est la seule à l’avoir aimé, à l’avoir considéré comme autre chose qu’un encombrement. C’est une belle leçon de citoyenneté à l’usage de tous ceux qui croient aimer leur prochain, une leçon donnée par des mômes à des adultes par trop indifférents de leur sort et de celui de celles qui sont mères sans l’avoir demandé sous toutes les latitudes de la planète.
« Si vous voulez mon avis, si les mecs à main armée sont comme ça, c’est parce qu’ont les avait pas repérés quand ils étaient mômes et ils sont restés ni vus ni connus. Il y a trop de mômes pour s’en apercevoir, il y en a même qui sont obligés de crever de faim pour se faire apercevoir ».
Ajar/Gary a réussi un véritable tour de force littéraire en créant ce langage fantaisiste, naïf, candide, goûteux, savoureux, …, rempli de raccourcis fulgurants et d’images lumineuses qu’il met dans la bouche de ce gamin avec beaucoup de finesse car ce langage n’est pas seulement destiné à émouvoir et amuser le lecteur, il est surtout une arme tranchante pour asséner des vérités, parfois cruelles, que personne n’ose dire. Ce texte prend ainsi l’allure d’un véritable plaidoyer démontrant que l’humanité est la même chez les plus démunis que chez ceux qui possèdent, paraissent, décident…. C’est un rappel à la société pour qu’elle ne retombe pas dans les discriminations qui ont causé de si énormes horreurs quelques années seulement auparavant. C’est ça aussi la littérature : inventer des outils pour dire des choses qu’on ne sait pas dire avec assez de force et de conviction dans un discours académique.
Et comment ne pas voir dans ce texte publié en 1975, l’annonce du suicide de l’auteur, comment ne pas déceler dans la décrépitude Madame Rosa la grande angoisse de Romain Gary, l’angoisse qui le conduira à rester maître de sa vie et de sa mort. Cette hantise était déjà tellement palpable dans cet autre ouvrage écrit la même année : « Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable ».
Dépassé
Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 22 juillet 2013
L’idéal Républicain est absent de l’ouvrage. Le communautarisme joue à plein et on est en 1975 à Paris. De mon côté ce n’est pas comme cela que je vois le monde.
Même avec le prix Goncourt 1975, à mon sens, le cours de l’histoire montre aujourd’hui que, ce livre est dépassé et ne passera pas le siècle.
1975, un prix Goncourt bien mérité...
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 17 juillet 2012
C’est sûr : La vie devant soi est un très beau livre. Même mieux que Gros-Câlin, au final. Les situations ne sont ni clichés ni bidons ; les personnages, tous assez différents, sont plus qu’attachants les uns que les autres et la narration, à la fois drôle et triste, du jeune Momo ne laisse pas indifférent car, beaucoup de choses émouvantes sont dites dans ce roman (du style : « Quand je serai grand j’écrirai les misérables car c’est le seul livre qu’on peut écrire quand on a quelque chose à dire » Enfin, ce n’est pas du mot pour mot). Cela soulève même des questions politiques, quelque part (L’euthanasie, les « gosses heureux qui se perdent » car Madame Lola (une travestie) ne peut pas avoir d’enfant, le droit du peuple à disposer de soi…).
Néanmoins, comme pour Gros-Câlin, j’ai trouvé que certains passages sont assez longs et d’autres, trop courts. Mais dans l’ensemble je n’ai pas grand-chose à redire car, je vous l’ai dis, la narration m’a vraiment plu !
Aussi, j’ai trouvé la fin du roman plutôt dure. Ca ne m’a pas trop réussi mais je dois avouer qu’elle est forte et marquante quoi qu’on en dise.
Monsieur Gary a bien mérité son 2ème prix Goncourt !
Bon livre !
Critique de Mml ;) (, Inscrite le 14 mai 2012, 29 ans) - 14 mai 2012
L'émotion ca va de soi...
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 15 décembre 2011
Je m’appelle Mohammed mais tout le monde m’appelle Momo pour faire plus petit. Pendant longtemps je n’ai pas su que j’étais arabe parce que personne ne m’insultait. On me l’a seulement appris à l’école.
A propos du bonheur Momo dit « Moi, l’héroïne je crache dessus. Les mômes qui se piquent deviennent tous habitués au bonheur et ça ne pardonne pas, vu que le bonheur est reconnu pour ses états de manque.
Le bonheur c’est une belle ordure et une peau de vache et il faut lui apprendre à vivre.
Le seul grief que je retiendrai de ce coup de cœur, c’est qu’il m’a été impossible de le lire d’une traite. La raison est bien simple, c’est qu’il m’a été difficile, de ne pas m’arrêter pour ne pas me laisser envahir.
Touchant
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 22 août 2011
Romain Gary nous donne à voir ce qu'est la vie, elle est devant nous, troublante, bouleversante ... Momo, l'enfant recueilli par Mme Rosa, vieille femme juive, est un adolescent de 14 ans ( il croit n'en avoir que 10 malgré ses changements corporels ), touchant à cause de son enfance malheureuse due au meurtre de sa mère par son père ! La vieille dame juive endossera le rôle de mère par procuration afin d'aider les enfants de prostituées qui ne peuvent pas s'occuper de leurs fils ! Une belle histoire d'amour naît entre Momo et Madame Rosa et c'est une belle leçon de vie qui nous est donnée :
En effet, cette population issue de milieux défavorisés se montre profondément humaine. Madame Rosa s'occupe de ses enfants en échange d'une aide financière de la maman démissionnaire, mais lorsque la mère d'un enfant vietnamien ne paie plus, la vieille femme n'abandonne pas pour autant ce dernier. Bien que Momo soit musulman, il récite le kaddish avec Madame Rosa. Bien que Madame Rosa soit juive, elle respecte le ramadan de Momo. Madame Lola, travesti ancien boxer sénégalais, s'occupera régulièrement de Madame Rosa et accordera une grande partie de son temps à Momo. Les personnes âgées, les pauvres, les exclus, les jeunes sans travail sont soutenus par le voisinage et la bonne humeur l'emporte sur les douleurs parfois graves de ces êtres humains pas si différents de nous.
Romain Gary manie l'humour avec nuance et ne bascule jamais pleinement dans le pathétique. Les répliques des personnages prêtent souvent à rire. Madame Rosa admire d'ailleurs Jésus "parce qu'il n'est pas sorti d'un zob." Le parler de Momo, fleuri et spontané, fera sourire le plus stressé des lecteurs et ses fautes de français crée souvent des quiproquos plaisants. Il dira "amnistie" à la place d'amnésie, "antique" à la place d'autiste ... Madame Rosa est une personne " très usagée" ...
Romain Gary teint cette oeuvre d'optimisme et donne confiance en l'être humain.
Du pour et du contre
Critique de Caecilia (Huy, Inscrite le 28 novembre 2010, 29 ans) - 23 mars 2011
En effet, Romain Gary crée tout d'abord la surprise grâce à son style très peu académique, fait plutôt rare pour un prix Goncourt ! J'ai souvent souri des mots faussement naïfs de Momo, qui nous raconte lui-même son histoire, des ses commentaires à la fois ingénus et lucides, et des ses fautes de langue: il confond par exemple "euthanasie" et "avortement".
Ensuite, le personnage, de Madame Rosa m'est apparu fort captivant de par son ambiguïté: la vieille dame navigue entre individualisme et générosité, entre folie et lucidité, et j'ai été tantôt attirée, tantôt gênée par sa personnalité.
Le personnage de Momo, bien que très attachant, ne m'a quant à lui pas vraiment émue. Comment, me direz-vous, ne pas être bouleversé par l'histoire d'un petit garçon recueilli par une ancienne prostituée parce que sa mère, elle-même obligée de se vendre, n'a pas pu l'élever ? Eh bien, simplement parce qu'on devine dès le début du récit que Momo est un enfant solide et débrouillard; il est devenu rapidement évident pour moi qu'il allait s'en sortir.
Enfin, j'ai été quelque peu désarçonnée après avoir refermé ce roman quant à la leçon à en tirer: s'il y avait une morale à ce récit, je ne l'ai pas perçue ! Cela m'a dérangée, car j'aime quand les histoires me poussent à réfléchir, à me questionner, mais peut-être les lecteurs adultes trouveront-ils un sens plus évident à ce roman ?
En conclusion, je pense que ce roman, avec ses qualités et ses défauts, mérite l'attention de tous les lecteurs. A lire donc !
(Ce texte vous semble très scolaire ? Normal, il s'agit d'un devoir pour ma bien-aimée prof de français !)
Bon livre mais un peu déçue
Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 1 mars 2011
L'image de la couverture est intrigante et tout à fait adaptée au contenu du livre, une femme et un enfant sur les genoux avec des pierres à la place des visages.
La vie, ça ne pardonne pas
Critique de Thibaut-l (, Inscrit le 19 novembre 2010, 35 ans) - 11 décembre 2010
Le jeune beur et la vieille juive.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 17 novembre 2010
Tu n'es pas psychiatrique, Momo !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 29 octobre 2010
C’est Momo qui raconte l’histoire. Un brave môme de dix ou quatorze ans, ( va savoir …), sans doute un peu trop sensible pour ce milieu si particulier. Autant dire que l’argot, l’humour et l’émotion sont présents à chaque page … pour notre plus grand plaisir.
Un des ces livres merveilleux qui méritent les cinq étoiles !
Une vie de débrouille
Critique de Grégoire M (Grenoble, Inscrit le 20 septembre 2009, 49 ans) - 10 juin 2010
Très émouvant
Critique de Nina-39 (, Inscrite le 15 avril 2010, 45 ans) - 26 avril 2010
Emile Ajar est un grand romancier. L'histoire est magnifique, âmes sensibles s'abstenir!! Il y a plein d'émotions, beaucoup d'amour... Ce livre est fabuleux! il reste toujours le meilleur roman que j'ai jamais lu. C'est le roman qui vous fait de l'effet!
Je le recommande à toutes les personnes sensibles et qui aiment la lecture!!
Une histoire émouvante
Critique de Mamen (, Inscrite le 12 avril 2010, 60 ans) - 19 avril 2010
C’est une histoire d’amour de tendresse et d’émotion d’un petit garçon, surnommé Momo pour Madame Rosa, une ancienne prostituée. Des liens très forts vont se nouer entre les deux personnages.
La lecture est agréable avec une écriture qui se met à la hauteur des protagonistes.
Un livre passionnant.
Agréable
Critique de Dakilik (, Inscrit le 26 décembre 2009, 40 ans) - 24 janvier 2010
Un cadeau...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 24 juillet 2009
Tendre, touchant, drôle, à lire et se sentir légèrement meilleur..., le plus grand des cadeaux d'un auteur à son lecteur.
si drôle
Critique de Sophie anne (, Inscrite le 10 février 2009, 55 ans) - 10 février 2009
Sublime
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans) - 27 octobre 2008
On assiste avec émotion à la déchéance de Madame Rosa et de la relation entre elle et le jeune Momo, malgré les différences de religions, on assiste aussi à une solidarité entre les différentes communautés d'un quartier qui se serrent les coudes, les personnages sont tous attachants et la narration naïve de Momo permet à l'auteur de parler de sujet graves comme l'euthanasie, la mort, la vieillesse, tout en restant optimiste. Sublime, rien d'autre à aouter.
Chef d'oeuvre
Critique de Calepin (Québec, Inscrit le 11 décembre 2006, 43 ans) - 22 juillet 2008
Qui plus est, le ton n'a rien de moralisateur, bien que Gary passe son message adroitement par la bouche de Momo. Les relations du garçon avec son entourage touchent par sa candeur. Elles nous révèlent des facettes de la vie et nous livrent ainsi ses graines de sagesse, tout aussi légères que la voix du personnage.
Malgré certaines expressions démodées, le roman demeure tout à fait actuel et m'a profondément touché. Surtout par ses thèmes comme l'euthanasie, l'amour des autres, la fragilité de la vieillesse et l'ouverture d'esprit. Il y a longtemps que je n'ai pas lu un vrai coup de coeur, tant par l'écriture que par ce que j'en retire. Mais cette fois-ci, j'ai été servi !
A lire
Critique de Shakespeare11 (, Inscrite le 12 avril 2008, 43 ans) - 19 avril 2008
tendre et bouleversant à la fois
Critique de Critique (Trets, Inscrite le 9 novembre 2004, 64 ans) - 21 janvier 2008
Comme souvent, le livre est plus prenant que l'histoire retranscrite au cinéma. L'originalité réside dans la façon dont l'auteur écrit, à la manière d'un enfant qui n'a pas encore bien maîtrisé la langue mais à l'inverse, a parfaitement compris les "codes" de fonctionnement de la vie.
Momo atterrit chez Madame Rosa et s'attache à elle indépendamment de sa volonté. Il n'a qu'elle, il n'a pas le choix. Leur rencontre est prodigieusement contée, l'écriture nous permet de sourire grâce à un nombre incalculable de clins d'oeil linguistiques tout au long de l'histoire. C'est un très beau livre qui a le don de parler d'un drame de vie en tentant de le dépassionner. Une grande réussite.
A déconseiller aux jeunes lecteurs cependant.
Très bien
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 24 août 2007
Momo est un jeune garçon à qui la vie ne souris pas, il est confronté à beaucoup de problèmes pour son jeune âge. Il va devoir grandir plus vite que prévu.
Une histoire émouvante, teintée d'humour parfois (par exemple quand Momo confond deux mots proches phonétiquement, mais aux sens complètement différents).
Une belle histoire
Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 52 ans) - 20 mai 2007
Dans ce roman, on découvre l'amour qui se crée entre madame Rosa, ancienne prostituée, et Momo , un jeune garçon (fils de prostituée) .
Madame Rosa s'est reconvertie dans la garde de ces enfants dont les mères se "défendent" avec leur cul.
Momo, le narrateur, s'attache à madame Rosa , personne bourrue au grand coeur, madame Rosa a une santé très déclinante et se retrouve à ne plus pouvoir compter que sur les habitants de son quartier de Belleville et sur Momo pour pouvoir finir sa vie dignement.
Dans un style surprenant vu que le narrateur n'a qu'une dizaine d'années, Romain Gary nous livre ses réflexions sur plusieurs sujets comme l'amour , l'euthanasie, tout cela dans un livre plein d'humour et de tendresse. Tout en reconnaissant le sujet intéressant, je n'ai pas accroché plus que ça à cette histoire dont l'issue est sans surprise, reste il est vrai une galerie de personnages attachants et un sujet comme la fin de vie abordée sans complaisance.
Décevant
Critique de Franckyz (, Inscrit le 9 janvier 2006, 46 ans) - 3 décembre 2006
Et là quelle déception ! Certes le petit Momo est sympathique et le style original mais c'est tout...
Je me suis embêté les 3/4 du livre en me forçant à ne pas arrêter. Heureusement il n'est pas très long...
Les larmes ont été prévues au programme
Critique de Xerinata (Amiens, Inscrite le 5 avril 2006, 67 ans) - 24 juillet 2006
"Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait. On me l'a seulement appris à l'école."
La vieillesse, la déchéance,
"Ce monsieur Charmette avait un visage déjà ombragé, surtout autour des yeux qui sont les premiers à se creuser et vivent seuls dans leur arrondissement avec une expression de pourquoi, de quel droit, qu'est-ce qui m'arrive."
L'euthanasie,
"Moi je trouve qu'il n'y a pas plus dégueulasse que d'enfoncer la vie de force dans la gorge des gens qui ne peuvent pas se défendre et qui ne veulent plus servir."
Dans la bouche de Momo, le sordide devient étrangement comique.
Un livre original, très drôle, émouvant, pudique malgré tout parce que l'humour rend les choses moins crues.
Et surtout un livre sur l'amour.
"Je voyais bien qu'elle ne respirait plus mais ça m'était égal, je l'aimais même sans respirer."
Emouvant
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 6 février 2006
Un livre plein d'humanité et de fraîcheur, une leçon de tolérance et de dignité. Comme le dit Lucien ce livre se lit avec un sourire permanent et il se termine avec une larme.
Arabes et juifs
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 31 janvier 2006
Mais La vie devant soi , c’est surtout un super bouquin, avec une histoire finalement pitoyable (au sens premier du terme) et une écriture qui se met à la hauteur des protagonistes. Après tout on peut bien être prostituée à la retraite, fils de pute (toujours au sens premier du terme), vivre à Belleville et avoir une noblesse de coeur et de sentiments au dessus, très au dessus de la moyenne ? Disons, au moins dans les livres. Et ici c’est un livre. Un très beau livre, généreux, optimiste sans trop avoir l’air d’y toucher et diantrement d’actualité. Un quartier concentrant la misère de Paris, les exclus, les étrangers, … il semblerait bien que ça existe, on en a entendu parler ces derniers temps, et pas qu’à Paris ! Mais voilà, on l’a déjà dit, là on est dans un livre et ça ne se passe pas tout à fait pareil que dans la vraie vie.
Reprenons : noblesse de coeur et de sentiment, fausse naïveté, gouaille, … R. Gary a pourvu Momo, Madame Rosa et tant d’autres exemplaires hors-normes de l’habitat Bellevillien de ces qualités qu’on échappe sans mal à l’inévitable sordide dans lequel on devrait déboucher. C’est limite onirique à la fin, de toutes façons la poésie n’est jamais loin, ça ne dépare pas.
Madame Rosa, ancienne pute juive au grand coeur qui permet à des enfants perdus d’échapper à l’Assistance Publique, vous je ne sais pas, mais moi j’y vois encore bien rôder l’ombre gigantesque de sa mère, de sa détermination sans faille et de son refus des choses établies qui fait peur dans « La promesse de l’aube ».
Amateur de belle histoire intelligente et généreuse, ne passe pas ton chemin. Sur La vie devant soi, précipite toi !
La solidarité
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 25 août 2005
C'est presque en apnée que j'ai lu la prose de Momo, j'en lisais certains passages à haute voix à mon entourage, et je n'ai pas cessé de m'émerveiller devant le génie de Romain Gary.
En même temps je comprends qu'une légère réticence puisse exister, car la répétition constante dans l'humour peut franchement lasser; ça n'a pas été le cas pour moi, j'ai souscris à 100 % à l'histoire, toute simple, à la fois pure et sale, tragi-comique et captivante.
Les à peu près de langage du petit Momo sont truculents, sa logique imparable, sa détresse tangible.
J'ai bien hâte de voir le film avec Simone Signoret, qui incarne effectivement à mes yeux parfaitement Madame Rosa, et j'ai très envie de continuer à découvrir Romain Gary !
Beauté de l'humour désespéré
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 23 mai 2005
Madame Rosa, Madame Lola... et Momo
Critique de FéeClo (Brabant wallon, Inscrite le 12 février 2004, 48 ans) - 23 mai 2005
Un roman plein de tendresse et surtout plein de vie! Momo ne s’embarrasse pas du bonheur, il vit!
A ne pas louper
Critique de Rcapdeco (Paris, Inscrit le 19 mai 2005, 46 ans) - 23 mai 2005
Un moment de bonheur qu'il ne faut pas laisser passer. Ce livre est un petit bijou, à mon avis LE bijou de Gary.
La vie avec Madame Rosa
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 29 avril 2005
C’est assez classique comme histoire, un orphelin qui trouve l’amour d’une mère adoptive et qui porte un regard ludique sur la pauvreté qui l’entoure en tentant de donner un sens à tout. Mais bien que le texte tendre et intelligent m’ait fait sourire, je ne peux pas affirmer avoir été touché, car Momo est un enfant solide, débrouillard. Dès le début, j’avais l’impression qu’il avait l’étoffe pour passer à travers les misères et s’en sortir. J’aurais bien aimé que le récit se poursuivre pour savoir où est rendu Momo maintenant.
Momo
Critique de Krystelle (Région Parisienne, Inscrite le 10 juin 2004, 45 ans) - 25 janvier 2005
L'histoire du petit Momo m'a touchée; le regard qu'il porte que le monde qui l'entoure est plein de douceur et d'humour.
Roman mémorable...
poignant....
Critique de Shuwoman (, Inscrite le 30 juin 2003, 35 ans) - 16 janvier 2005
Au début je n'étais pas très enthousiaste a l'idée de lire ce livre parce qu'il était sujet d'étude et je me suis d'abord dit "encore un livre très long très ennuyeux dans lequel je ne vais pas comprendre la moitié des mots..." et bien j'avais totalement faux!!!
Ce livre est compréhensible, loin d'être lassant et très court!!!!!
Enfin je le recommande pour tous ceux qui en ont marre de la lecture traditionnelle!
P.S.: je tiens à remercier ma prof de français pour m'avoir fait découvrir ce livre....
Emouvant
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 32 ans) - 26 août 2004
Madame Rosa et Mamie-Rose ?
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 2 décembre 2003
Amour, rire et larmes au programme de ce magnifique ( et court ) roman
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 8 avril 2003
Encore une fois Gary signe un chef d'oeuvre tour à tour drôle et émouvant. Un livre magnifique sur une humanité en mal d'amour et un hymne à la tolérance peuplé de personnages inoubliables comme Mme Lola travesti du bois de Boulogne ancien champion de boxe du Sénégal.
L'histoire nous est racontée par Momo qui a un style un peu particulier mais qui véhicule les émotions d'une façon extraordinaire. On passe du rire aux larmes en un quart de phrase.
Si vous n'avez pas lu "La vie devant soi", filez chez votre libraire préféré acquérir ce chef d'oeuvre. Et tant que vous y êtes, prenez également "La promesse de l'aube" du même auteur. Avec ces deux livres, le bonheur vous attend.
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