L'Opus à l'oreille
de Olivier Balez

critiqué par Tistou, le 10 janvier 2011
( - 68 ans)


La note:  étoiles
N° 101 de la série « Le Poulpe »
« L’opus à l’oreille» est donc le n° 101 de la série du Poulpe, dont on connait le principe : un auteur par n°, un héros récurrent : « Le Poulpe » alias Gérard Lecouvreur, des personnages quasi obligés, dont le restaurant « Le pied de porc à la Sainte Scholasse » tenu par Gérard et Maria où « Le Poulpe » prend connaissance du faits- divers dans le journal qui va lancer sa quête, Chéryl, coiffeuse et compagne du « Poulpe » …
Il y a donc eu des épisodes du Poulpe en BD, cet « opus à l’oreille » fait partie d’un coffret intitulé « Sang pour cent bande dessinée ». Dans le même format que les romans, aux Editions Baleine, imposant probablement les dessins noirs et blancs sur un papier de toute évidence recyclé, plutôt jaunâtre. Bon … Pour quelqu’un déjà pas trop féru de BD … !
Ce qui me gêne avec la BD, par rapport à l’écrit, c’est un peu ce qui me gêne aussi au cinéma. Le procédé est infiniment plus réducteur pour l’imaginaire puisqu’il impose une image, des visages, des paysages …
Drôle d’idée donc, qui plus est lorsque, comme avec « L’opus à l’oreille », le dessin, particulièrement stylisé est froid, ne parle pas. Et que dire du Poulpe que je ne m’imagine pas un seul instant sous cet aspect, affublé d’une pareille casquette ! Même Pedro, le fidèle Pedro, à qui le Poulpe est venu donner un coup de main, ne ressemble en rien au pourvoyeur d’arme et de faux papiers attitré du Poulpe. Merci Olivier Balez mais je conserve mes propres images mentales …
Bon, que se passe-t-il ici ? « L’opus à l’oreille » ? L’opus, c’est l’Opus Rei. Pedro s’est rendu en Catalogne, et même à Barcelone, afin de clarifier une affaire de société secrète dans laquelle son neveu aurait imprudemment mis les pieds. Confronté à plus compliqué que prévu, il a fait appel au Poulpe et nous voilà partis à Barcelone dans les bagages de Gabriel Lecouvreur (voyez plus haut, c’est le nom du Poulpe).
A deux, ils vont tout faire péter là-bas, au sens propre (Poulpe oblige) et récupérer comme il se doit un paquet d’argent, invariablement sale et qui se trouvera blanchi une fois remis entre les mains du Poulpe (relativité du Dieu Argent !). D’ailleurs cet argent va lui être utile en fin d’épisode afin de payer ses dettes et de se rabibocher avec Gérard, le patron de la Sainte Scholasse, avec qui il y avait du tirage en début d’épisode !
Un épisode de facture classique, avec les ingrédients, mais bon sang, le Poulpe ne ressemble pas du tout à ça. Pedro non plus, le mécanicien qui répare le Polikarpov et qu’on découvre à la fin ressemble autant à un mécanicien que moi à un amoureux des BD ( !) … Et Cheryl ! Cheryl, cet être désincarné qu’il nous a dessiné ?
Rendez-moi mon Poulpe virtuel, celui qui se découvre entre les lignes, pas brossé à grands coups de crayon dans des cases sous des bulles !