Marie fut la dernière Reine de France à être pleurée par les Français. Cette Reine très humaine, très pieuse et bienveillante a connu un destin extraordinaire. Fille de Stanislas Leszczynski, Roi de Pologne déchu et en exil, sans le sou, rien ne pouvait présager de la vie qu'allait mener la jeune fille.

Dès son arrivée à Versailles, elle tombe éperdument amoureuse de Louis XV. Au début, le Roi semble aussi épris d'elle. Elle connaît dix grossesses, qui l'éprouvent physiquement et imposent l'éloignement de son époux bien souvent. Bien de sa personne et volage, celui-ci se réconforte bientôt ailleurs, et c'est une succession de maîtresses et favorites que le monarque va imposer à son épouse. Quel courage a-t-elle eu !

La pauvre Reine s'ennuie ferme, écartée des affaires politiques par le Roi qui préfère écouter, par exemple, les suggestions de la Pompadour. Elle maintient une correspondance constante avec Stanislas, son père, qui est toujours en exil et protégé par le Roi. Ils se supportent et se réconfortent de leurs parcours difficiles. Les morts successives de ses enfants touchent Marie de plein fouet.
Toujours prête à aider les pauvres, elle puise dans ses fonds personnels pour les soulager. Lorsqu'on lui rappelle que ces fonds sont à son usage propre, elle rétorque qu'elle n'a pas besoin d'autre robe alors que les pauvres n'ont pas de chemise.

Anne Muratori-Philip a écrit une biographie très complète de la Reine Marie. Elle relate sa relation difficile avec Louis XV, les frasques de ce dernier, le contexte politique de leur règne, les amis qu'elle a plaisir à recevoir et fréquenter pour partager avec eux ses diverses passions, notamment la lecture, la peinture, et sa ferveur à prier, toujours, pour qui que soit, même ses pires ennemis. Bienveillante elle était, et bienveillante elle demeurera, en dépit de toutes les trahisons et malheurs qu'elle a connus.

Une "bonne Reine" que le peuple Français a sûrement regrettée à sa mort.