Les compagnons du crépuscule : Edition Intégrale
de François Bourgeon

critiqué par MEISATSUKI, le 13 janvier 2011
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Lecture difficile
Présentation de l'éditeur :
Celle-ci dura, dit-on, cent ans. Comme la grêle et la peste, la guerre s'abat sur la campagne lorsque le blé est lourd et la fille jolie... La Mariotte est jolie. Du soir ou du matin, le crépuscule s'étire entre lumière et ombre, comme entre chien et loup. Le Chevalier est loup. Ces deux-là méritaient un compagnon fidèle. Mais l'Anicet est lâche...

Cette BD est assez déroutante. Je l'ai trouvée difficile d'accès de par le vocabulaire utilisé. L'histoire se passe au Moyen-âge, le "vieux françois" est donc de rigueur, ce qui rend l'histoire peu accessible. On a parfois du mal à comprendre de quoi ou de qui les personnages parlent. Il m'a fallu à plus d'une reprise, reprendre certains passages. Les planches sont plutôt belles dans l'ensemble, à part la représentation des visages qui est parfois grossière au niveau des traits (mais il est vrai que les visages font partie des choses des plus difficiles à dessiner). Certains personnages se ressemblent beaucoup, ce qui entraine des confusions. Toutefois, le dessin s'affine petit à petit en avançant dans l'histoire et le dernier volume est vraiment plus travaillé de ce côté là.
Sinon, c'est au Moyen-âge : j'ai trouvé l'accent mis sur la violence de l'époque correcte, mais les viols redondants rendent certains passages lourds et presque malsains. A réserver aux puristes et aux amoureux des belles formes ;)

Une belle éditions pour une "intégrale" mais sans bonus particulier : sans plus.
Déroutant mais prenant 6 étoiles

J'ai adoré les Passagers du Vents de Bourgeon. Aussi je n'ai pas hésité à me plonger dans cette autre aventure des Compagnons du Crépuscule.
Et là, grosse surprise : la facilité d'approche des Passagers fait place à une narration bien plus difficile à appréhender. Le récit n'est pas exclusivement historique mais mêle aussi le fabuleux et le mystique. Les 3 tomes, même s'ils se succèdent chronologiquement et suivent les mêmes personnages, sont relativement indépendants. La construction même du récit déroute : difficile de distinguer le rêve de la réalité dans le tome 1, des scènes du passé s'entremêlent au présent dans le tome 2 et le scénario du tome 3 (vraiment très différent des 2 précédents) est dense et complexe. Le vieux français utilisé ne facilite pas la lecture mais sa musicalité m'a bien plu et reste très cohérente avec l'ensemble. Du côté de l'ambiance, elle est assez lourde et angoissante, je dirais entre Le Nom de la Rose et La Quête de l'Oiseau du Temps.
Bref voici une trilogie qui demande un peu d'effort pour s'y plonger mais qui reste très prenante. Ceux qui espèrent retrouver les mêmes codes que dans les Passagers, s'ils y trouveront les qualités graphiques et le gros travail historique de Bourgeon, risquent d'être assez déroutés donc déçus.

Elko - Niort - 48 ans - 4 janvier 2012