La Régente
de Leopoldo Alas

critiqué par MAPAL, le 22 janvier 2011
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Un monument de la littérature espagnole.
Titre original: « LA REGENTA » ;roman espagnol écrit en 1884 (langue originale: espagnol).
Fils de «Gobernador», élève des Jésuites, étudiant passionné en Droit, Professeur d'université dans une discipline alors jeune (l'Économie Politique), essayiste et journaliste critique,sous le pseudonyme de CLARIN, Leopoldo ALAS était bien placé pour écrire cette « chronique d'une mort annoncée » (pour reprendre le titre de l'excellent film de Francesco ROSI sorti en 1987, et qui n'a d'autre rapport avec notre sujet que d'avoir aussi bien exprimé la force de certains déterminismes valant destin), satire implacable d'une époque (le XIXème siècle), d'un milieu (la très catholique Espagne, son clergé tout- puissant, sa petite noblesse oisive et sa haute bourgeoisie découvrant les délices de la « politique politicienne »), de mœurs figées (qui ne commenceront à évoluer que presque cent ans plus tard).
Mais l'essentiel n'est pas dans la peinture socio- historique. Il s'agit d'un authentique et puissant texte littéraire, avec une narration précise et tendue, des portraits colorés, des descriptions captivantes. On en vient vite à faire des comparaisons et les noms qui viennent à l'esprit vont plutôt dans le sens de l'éloge: BALZAC, FLAUBERT,...
A recommander donc aux lectrices et lecteurs amateurs de chefs- d'œuvre, celles et ceux donc qui ne rechignent pas devant quelques longueurs et un style parfois compassé pour fréquenter sinon le génie du moins le grand talent.