Inquisition de Charles Nécrorian

Inquisition de Charles Nécrorian

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Kalie, le 25 janvier 2011 (Sarthe, Inscrit le 4 juillet 2010, 54 ans)
La note : 8 étoiles
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Purification

« Inquisition » est le numéro 63 de la collection Gore (118 numéros au total) et le quatrième des cinq romans de Charles Nécrorian (pseudonyme) dans cette collection.

« Inquisition » commence par le procès d’une femme accusée d’hérésie et de sodomie par un moine et son bourreau dans une cave de New York en 1986. Elle se réveille après avoir été enlevée, étendue sur une claie métallique soutenue par des trépieds posés sur le sol au dessus d’une fosse remplie de bois sec. Elle croit au début à un jeu pervers et provoque ses tourmenteurs. Après que le bourreau lui ait arraché un sein avec une pince, elle se repent, mais il est trop tard. Le bourreau la badigeonne de saindoux et allume le bois dans la fosse.

« Le grésillement lui emplissait les oreilles, comme la graisse fondante d’un rôti de porc dans un four trop chaud… Et c’était ses pieds qui grillaient… Elle frémit, supplia qu’on arrête la torture. Sur un geste du moine, le tourmenteur repoussa le brasero mais la brûlure continuait son œuvre, rongeant les chairs sous la peau déjà boursouflée de grosses cloques éclatées d’où suintaient des humeurs mêlées de sang que la chaleur coagulait. Les ongles des orteils s’étaient déchaussés et l’un d’eux tomba… Ses cheveux se transformèrent en étoupe, comme la toison de son sexe. La graisse qui fondait avivait la flamme qui s'éleva, léchant le visage dont la peau se craquela… Écœuré, le moine quitta la cave où venait de siéger le tribunal de la Sainte Inquisition. »

O’Devin, le moine et Cochran, le bourreau ont été captifs ensemble pendant la guerre du Vietnam. Pour supporter leur condition, en plus des drogues fournies par leurs geôliers, O’Devin s’est inventé un compagnon invisible en la personne du Grand Inquisiteur Torquemada qui ne cesse depuis lors de lui parler pour purifier « la Babylone moderne ».

Chaque chapitre commence par une note d’information « historique » en italique sur l’Inquisition. Par exemple : « Palmarès de 1234- Jean de Vincente fait brûler 60 hérétiques à Brescia, Guillaume Arnaud en fait griller 210 à Moissac et le Vatican canonise saint Dominique, instigateur de l’Inquisition en Languedoc. »
Ou encore : « L’autodafé devint un spectacle, comme les courses de taureaux. A Séville, on construisit le Quemadero, vaste bûcher de pierre veillé à ses quatre angles par les statues des prophètes. Étaient-elles seulement ornementales ou creuses afin d’y enfermer quatre hérétiques privilégiés qui ne flamberaient pas sur les fagots comme les autres mais cuiraient à feu doux, lentement, disposant ainsi de plus de temps pour le repentir ? Le Quamadero fut détruit en 1808, lorsque Napoléon supprima l’Inquisition par décret, et les archives de cette pieuse institution ne donnent pas de détails sur ce point. On est donc réduit à des suppositions ».

La fin du livre est apocalyptique avec la découverte des corps calcinés des suppliciés et Cochran, incontrôlable, qui "purifie" la ville au lance-flamme…

Ce roman est selon moi le plus abouti de Nécrorian. L’idée que deux malades remettent l’Inquisition au goût du jour est originale. L’habillage historique ouvre même ce livre à un public plus large que les amateurs de gore. Cependant l’auteur n’abandonne pas pour autant les scènes d’horreur et pornographiques. Un excellent Gore.

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