Dérives de Biz
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les dérives de Biz
J’avais beaucoup entendu parler de ce livre comme de la revanche des pères indignes. Après les mères réclamant le droit d’être imparfaites, nous disait-on, voici un père qui se révolte à son tour contre l’image surfaite de la parentalité. Par contre, on réalise après lecture qu’il s’agit avant tout d’un récit sur la dépression et sur un homme qui y est sombré alors qu’il devenait père pour la première fois. Biz, qui est aussi le chanteur du groupe Loco Locass, le dit lui-même; son fils est arrivé dans l’œil du cyclone.
Le livre alterne les chapitres entre le quotidien de Biz et une allégorie de la dépression très réussie. Il nous amène pour cette partie dans un marais sombre et désolant, dans lequel il erre sans but sur un radeau. J’ai aimé ces chapitres, très bien écrits, qui mettent vraiment une image concrète sur ce qu’est la dépression. Le quotidien de Biz, quant à lui, se lit comme un bon roman.
À mon avis, c’est donc un petit livre très court, trop court même, qui se lit en une heure à peine et qui mérite d’être lu, auteur connu ou pas.
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On ne naît pas père, on le devient
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 10 avril 2012
Le héros s’attendait à vivre les plus belles années de sa vie d’après ce que lui disaient ses amis. Mais, hélas, ce furent les pires. Un enfant révolutionne la routine. C’est une renaissance. N’est pas un « rené » qui veut. Biz a emprunté le néologisme à Paul Claudel, émerveillé de naître à la foi un soir de Noël. Les fibres paternelles ne sont pas sous-jacentes à la délivrance de la mère. On les acquiert en s’occupant de son petit roi, qui s’ajuste aux contraintes de la vie avec des hurlements à effrayer les loups. C’est l’enfer ! Le nouveau papa, malgré son irascibilité dépressive, navigue en nocher courageux sur son Styx pour résister à la tempête, qui l’accule à la folie. Plus que la thérapie suivie pour sauver son couple, ce sont les premiers mots de son « tithomme » qui survoltent sa pile.
Cette initiation douloureuse à la paternité est racontée en parallèle avec la mythologie, qui propulse les démiurges constructeurs de pays pour asseoir l’immortalité de ses habitants à travers les enfants qu’ils se donnent. C’est un beau roman, dont le dénouement se laisse aisément deviner.
L’exploitation du sujet a été court-circuitée par une écriture trop pressée. L’exercice romanesque, auquel l’auteur s’est livré, manque de souffle à cause des raccourcis qu’il a empruntés au cinéma et à la chanson. Tout de même, cette incursion pragmatique et mythologique apprend aux futurs pères comment patauger sans se noyer dans le marais de la paternité.
Dérives
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 9 avril 2012
Pour avoir moi-même vécu des moments difficiles dans ma vie, je me suis vite reconnu dans certains événements décrits par l'auteur, comme par exemple les sautes d'humeurs sans raison. Mon autre grande surprise a été l'écriture de Biz. Je ne savais pas qu'il écrivait aussi bien même si on pouvait le voir dans les textes de son groupe Loco Locass.
Si j'avais un seul point négatif c'est la fin un peu rapide du roman. On sait que le bonheur sera de retour mais j'aurais aussi aimé le lire.
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