Un homme de trop
de Jean-Pierre Chabrol

critiqué par Nothingman, le 1 février 2011
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Pour la Révolution
20 juillet 1943: la radio anglaise annonce que, dans les Cévennes, des maquisards viennent de libérer douze patriotes enfermés dans le quartier des condamnés à mort à la prison de Sarlande. Le chiffre fait sursauter Paulo, chef du groupe. Ils ne devaient être que onze. Vérification faite, c'est vrai : il y a un homme de trop. Remontés dans la montagne, les responsables interrogent « le type ». Est-ce bien un rustre simple d'esprit ou un espion habilement introduit dans le maquis par les Allemands ? Jean, commissaire politique, vote pour la liquidation du suspect au nom des principes de l'illégalité. Thomas, le commissaire technique, s'irrite de ces paradoxes politiques qui imposent mort et misère pour d'hypothétiques lendemains qui chantent.
"Vaut-il mieux une révolution égorgée avec un cadavre de moins qu'une révolution triomphante avec dix cadavres de trop?". Là est tout le dilemme qui se joue entre ces deux hommes, aux caractères bien trempés. Et autour d'eux se joue le quotidien d'un groupe de maquisards fait d'attente sous la chaleur des collines et des expéditions toujours risquées. Ce roman vaut surtout par le dialogue et la réflexion qui se joue entre ces deux hommes que tout oppose. L'idéalisme contre le respect des règles...
Ce roman, trouvé chez moi au hasard d'une bibliothèque, ne m'est pas tombé des mains, malgré un style un peu vieillot. L'auteur, originaire des Cévennes, restitue bien son décor. Ce roman ne doit pas être des plus aisés à trouver dans le commerce. Costa-Gavras en a réalisé une adaptation cinématographique avec Michel Piccoli. Version que je dois avouer ne pas avoir vue.