La grande patience, tome 4 : Les fruits de l'hiver
de Bernard Clavel

critiqué par Mirevol35, le 13 février 2011
(mordelles - 74 ans)


La note:  étoiles
DES GENS USES PAR LE TRAVAIL
Cela se passe à l'approche de l'hiver, à la campagne, dans les monts du Lyonnais, à Lons-le-Saulnier en 1943. Le père et la mère usés par le travail de la terre et le labeur quotidien attendent qu'on leur livre du bois. Le personnage principal c'est le père, un homme orgueilleux et dominateur qui s'accroche à ses convictions et aux valeurs du passé. Il est complètement dépassé par la guerre, ses enfants, l'évolution des moeurs et de la société. L'auteur nous fait partager ses réflexions, ses émotions, ses colères, ses questionnements, ses doutes et ses silences. Sa femme, plus jeune que lui mais moins robuste continue malgré tout de le soutenir dans son labeur quotidien (résignation, sacrifice) tout en gardant sa propre liberté de penser. Ils sont toujours en désaccord et en souffrent tous les deux mais aucun ne veut céder. Ils ont deux garçons dont un d'un mariage précédent du père veuf. Ces deux enfants se détestent mais les parents essaient malgré tout de conserver le lien familial contre vents et marées. Ce livre est un récit autobiographique et une étude de caractères. Les personnages sont rudes et la seule obsession du père est le travail bien fait et les bons outils. L'histoire est captivante du début à la fin et pourtant il ne s'agit que d'une histoire familiale au quotidien: un véritable exploit. L'auteur considère ses parents comme des héros et c'est ainsi qu'on les perçoit après la lecture de ce livre.
Gongourt 1968 4 étoiles

Dans mon pèlerinage consistant à lire tous les "Goncourt" depuis 1903 (tout un programme) me voici à 1968, l'année où sous les pavés on rêvait la plage !
Je n'ai pas grand chose à rajouter à la critique de Mirevol35.
Sauf peut-être que j'ai appris que Bernard Clavel était un bourreau de travail. Il avait une productivité étonnante et sa bibliographie n'en finit pas.
J'ai trouvé que l'ambiance de la vieillesse était bien décrite mais le style assez pauvre et je me demande qui dans une ou deux générations lira encore de tels livres ? Qui pourra comprendre aussi ces sentiments si sombres dans un manque de tout ?

Monocle - tournai - 64 ans - 13 avril 2013