Canyon rouge
de Michel Honaker

critiqué par Kalie, le 20 février 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Profanation
« Canyon rouge » est le numéro 40 de la collection Gore et le premier roman gore de l’écrivain Michel HONAKER (auteur de livres de SF/Fantastique aux éditions du Fleuve noir).

Joe MC Curdy, policier adjoint, découvre lors d’une patrouille dans le désert de l’Arizona, sur la réserve des indiens Zunis, un poisson et deux épis de maïs dans un panier d’osier près d’une rivière. Pensant à un oubli d’une indienne Zunis, il jette le panier dans l’eau et le torpille de galets. Précisons que le policier, conservateur, déteste les indiens. De retour au village de San Isabel, il est massacré dans une ruelle, décapité, la tête posé sur un bord de fenêtre avec le sexe enfoncé dans la bouche…

Est-il possible que par son geste l’adjoint ait contrarié une divinité indienne ? Naturellement, les indiens Zunis sont suspectés.

Le panier d’osier était une offrande aux Kachinas, les esprits de l’Eau qui peuplent les rivières et veillent à ce qu’elles ne s’assèchent pas pour que les cultures des Zunis soient constamment irriguées. Une fois par an, les Kachinas sortent de l’eau pour réclamer leur récompense. Une fête est organisée par la tribu. Il ne faut pas que ces esprits soient irrités ni dérangés là où ils veillent. Ils sont redoutables et peuvent demander des sacrifices de vies humaines s’ils sont en colère…
Dans la tribu, il n'y a plus que les anciens pour croire à ces légendes.

Un car de touristes va être également victime des Kachinas. Notamment la guide qui sera violée par le corps décapité du chauffeur du bus ! (les Kachinas sont de vrais enfants/démons).

Ce roman gore est passionnant, notamment avec le personnage de Stone Face, le représentant de la communauté Zunis, tiraillé entre les coutumes ancestrales et le modernisme (sa tribu accueille des touristes).

Peut-il réparer les choses ? : « Mais il faudra les combattre. Les contraindre par la force. Qui pourra y parvenir ? Moi ? Moi… j’ai tout oublié, j’ai tout renié. Je ne sais plus suivre une trace sur le sol ni sentir l’odeur des ruisseaux souterrains dans le désert. Il ne reste plus rien d’indien en moi, à part la couleur de ma peau. Les Blancs m’ont appris à remplir des papiers inutiles et à réparer des moteurs. Et maintenant que les choses du passé se jettent à ma figure, je reste impuissant. Les esprits me narguent. Ils savent que je suis vulnérable et craintif... Nos shamans étaient les meilleurs. Ils domestiquaient les chevaux sauvages d’un simple regard… Cette science, qui nous la rendra, maintenant ? ».

L’histoire est ponctuée de scènes gore (moins que dans les romans de NECRORIAN ou HOUSSIN – voir mes critiques précédentes). C’est un bon Gore avec un sujet intéressant.