Il est ici décrit les expériences d'adolescents porteuses de risques un peu plus forts à chaque fois, de leurs émois, de la surveillance bienveillante du policier du coin, celui de la corniche Kennedy, quasi-personnage en lui-même, voie routière coincée entre mer et colline, menant aux plages du Prado, à Marseille. Ces jeunes ont donc besoin de vitesse, de sensations fortes, et la forme sert ici à le ressentir, par des mots qui fusent, se cognent par des énumérations, des phrases courtes qui s'entrechoquent, dans un style souvent oral correspondant souvent à celui employé par les jeunes protagonistes. Ce style s'avère bien déconcertant, il est vrai, mais il permet d'intégrer un état d'esprit, celui décrit au sein de ce groupe désireux de consommer leur vie à pleine dent et d'en découdre, de profiter de ce décor relevant d'une beauté flagrante, bien que parfois un tantinet aride.
Déconcertant, ce livre ne s'avère donc pas vain.

Veneziano - Paris - 47 ans - 11 septembre 2018

Quelle écriture! Impossible de lire cette litanie de phrases courtes, rugueuses, parfois incompréhensibles. Et pourtant c'est un auteur que j'ai aimé. La forme a envahi le fond, noyant celui-ci avec fracas.

Anna Rose - - 52 ans - 31 décembre 2014

Une déception, disons les choses comme elles sont, ce livre m’a déçu… Attiré par son sujet, une bande d’adolescents amateurs de plongeons depuis les bords escarpés de la corniche Kennedy à Marseille, avec apparemment un soupçon d’action, cela avait l’air intéressant.
Mon premier reproche se porte sur le style de l’auteur, non pas qu’il soit inélégant mais j’ai trouvé son écriture froide, bien trop distante avec l’ébullition de l’adolescence. L’émotion ne passe pas, du moins pas pour moi.
Le frisson du saut, des premières joutes amoureuses, cela doit prendre aux tripes or Maylis de Kerangal semble disséquer tout cela, les mots sont bien choisis mais je ne sais pas, je n’ai pas été accroché tout simplement. Pourtant certains passages sont vraiment bons, je pense notamment au retour sur le passé de Sylvestre Opera : dense, haletant, l’ensemble du livre aurait dû être de cette veine, dommage.

Sundernono - Nice - 41 ans - 11 mars 2014

J’ai lu d’une seule traite ce court roman écrit au style haletant , culminant dans des visions hallucinées . L’auteur nous fait partager sa fascination pour une bande de sauvageons , fascination et empathie partagée par le commissaire Sylvestre Opéra qui rêverait de se fondre dans cette bande juvénile . Elle nous fait partager le vertige au sens propre et au figuré : celui du haut des falaises au dessus des vagues qui viennent s’y briser ; vertige aussi du passage à l’acte , vers le vide , mais aussi de l’adolescence vers l’âge adulte. Un régal

Nav33 - - 76 ans - 10 février 2014

Il s'avancent, ils sautent, ils volent...
Ils observent, ils accourent, ils sévissent...
Ils récidivent, ils défient, ils échappent...

Histoire d'une bataille entre une bande de jeunes et les forces de l'ordre, pour une falaise d'où les uns sautent et les autres guettent...
Tourbillon de mots, enchaînés comme on les aurait dit, brutaux, simples, des phrases de jeunes qui sautent d'une corniche, leur corniche, la corniche Kennedy...

Écriture très spéciale, un peu perturbante, mais dans l'ensemble, un livre assez agréable...

Nobody - - 29 ans - 10 février 2012