Ce n'est pas la première fois que je trouve Simenon très décevant lorsqu'il s'éloigne de la bourgeoisie franco-belge qu'il connaît et décrit si bien. Ici la scène est à Batum, ville portuaire géorgienne alors incluse dans l'ex-URSS. Un nouveau consul turc s'y trouve expédié sous des conditions floues. Il y rencontre quelques rares collègues étrangers, une persane, une secrétaire russe. Il navigue entre Nelja, la persane, et Sonia, la russe. Il s'y perd. Et tout se dilue dans une étonnante pauvreté de style et de contenu. Simenon, si riche auprès de sa base, s'appauvrit au loin, son style devient plat, enfilant descriptions de situations et dialogues sans grande profondeur, évitant tout tableau de la ville et de ce monde lointain. Si la Guépéou est un peu présente, créant un soupçon de dangerosité, mais si mal décrit que le lecteur a tendance à compenser ce manque avec ses autres lectures sur le monde soviétique. Presque rien ne nous est présenté de l'ex-Urss, ni du système, ni de ses personnages.
Falgo - Lentilly - 85 ans - 6 mai 2014 |