Dix heures et demie du soir en été de Marguerite Duras
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Comme une histoire banale...
L'Espagne, l’orage, la chaleur. Le crime, l'adultère, les vacances. Dans un hôtel, on s'arrête pour la nuit, la pluie est bien trop forte pour gagner Madrid. Un bruit, un fait divers. Un homme, Rodrigo Paestra, a tué sa femme et son amant. Peut-être se cache-t-il quelque part, sur les toits.
Maria, Pierre, son mari, Judith, leur fille, et Claire, une amie, sont dans cet hôtel, sous la chaleur et la moiteur de l’orage. Maria a tendance à trop boire, la douceur des manzanillas est trop forte à sa gorge. Pour Pierre et Claire, c'est la passion qui s’ébauche.
Il est dix heures et demie du soir, en été.
Maria les sait à l’agonie du désir qui s’enflamme. Elle les voit, sur le balcon. Ces gestes qui ne se contiennent plus, ces mots dont les lèvres ne sont plus une barrière… Mais aussi, elle LE voit. Rodrigo Paestra. Forme sombre enveloppée dans une couverture, sur le toit, là, en face, à l'abri de l'aurore. Tout le monde l'aime, celui-là, il a bien eu raison de faire ce qu’il a fait. Peut-être peut-elle le sauver, changer le cours de sa propre vie… Que se passerait-il si… ?
Toujours l'écriture en images, les mots qui coulent, sans réserve. Ce roman est un instant dans la vie des personnages, un instant à l'intensité canalisée, secrète. Qui change le cours de l’existence et pourtant semble la laisser identique à elle-même.
Quelques lignes.
« Il faut attendre encore. Et tant l’impatience de l’attente grandit qu'elle atteint son comble, et voici, un répit se produit. Une main de Pierre est partout sur ce corps d'autre femme. L’autre main la tien serrée contre lui. C’est chose faite pour toujours.
Il est dix heures et demie du soir. L’été. »
Les éditions
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Dix heures et demie du soir en été [Texte imprimé] Marguerite Duras
de Duras, Marguerite
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070457847 ; 5,70 € ; 13/02/2014 ; 160 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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"Tous les enfants dorment et on parle bas."
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 7 juin 2015
Et puis je n'ai pas trop apprécié ce climat oppressant et sibyllin, surtout entouré la plupart du temps de fumées nébuleuses opaques au possible non-justifiées de la moindre raison cartésienne, et de même, ses formules utilisées sont par trop complexes et ruinent ce minima de compréhension qu'on pourrait avoir. Le fait qu'il n'y ait pas de véritable intrigue dans "Dix heures et demie du soir en été" nuit encore davantage à la continuité du bouquin, et là ou il faudrait du pop art ou du cubisme simplifié, Marguerite Duras persiste curieusement dans un ton impressionniste fort désagréable au final: on a l'impression évidente qu'elle tente de noyer son lecteur dans un smog compact et peut-être aussi qu'il se couche à 22 H 30. Ce qui fait tôt, pour certains comme votre serviteur...
Comme quoi même les plus grands peuvent être très médiocres parfois, et même si l'ensemble n'est pas dénué de qualités; cela reste très hermétique jusqu'à la toute fin qu'on n'espère d'ailleurs même plus.
Des complications adultérines
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 4 juin 2013
Le temps vient amplifier les sentiments : la chaleur et l'orage exaltent l'envie et la colère. Et ce style sec, presque de procès-verbal, sert à retranscrire les sentiments dans leur vivacité, leur sècheresse, et souvent leur impudeur.
La situation est gênante, la lectrice et le lecteur sont mis en situation de voyeuse et de voyeur, dans cette relation où rien ne va, tout part de quinconce, tout est biaisé. Mais c'est bien fait.
Ce roman, qui ressemble déjà presque à un scénario, a été adapté par Jules Dassin à l'écran, avec Melina Mercouri dans le rôle de Maria, et Romy Schneider dans celui de Claire. Je ne l'ai pas vu.
L'anthologie des oeuvres de Duras en un gros volume présente des photos, la rédaction manuscrite du script, des instants du tournage.
C'est un roman apparemment simple, mais intéressant.
En attendant l'orage...
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 3 août 2005
Les livres de Marguerite Duras et moi, c’est un peu du tout ou rien. Certains m’ont profondément ennuyée (“Un barrage contre le Pacifique”). D’autres au contraire m’ont littéralement captivée (“Moderato Cantabile”, “Les petits chevaux de Tarquinia”…). Et “Dix heures et demie du soir en été” vient tout juste de rejoindre cette deuxième catégorie. Tout y est, une atmosphère prenante, la chaleur, la touffeur de l’air, l’orage qui explose et la passion, celle d’un couple naissant, celle qui a amené la mort… et les derniers frissons d’un couple qui se défait. Cela pourrait être totalement désespéré, et puis non, bien au contraire, cela frémit de vie et d’émotions.
Superbe.
tant d'heures à passer avec elle
Critique de Alyazaynab (, Inscrite le 31 mars 2005, 40 ans) - 31 mars 2005
RUDEMENT CONSEILLE!!!
Presque indescriptible !
Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 9 octobre 2004
Merci Bluewitch
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 20 juin 2003
Je ne dirais pas que Marguerite Duras est un de mes auteurs favoris, mais ce livre m'a fait passer un très agréable moment. Au-delà de l'histoire, somme toute banale, la romancière s'y entend pour décrire une atmosphère. La chaleur, la pluie, l'orage et encore cette chaleur qui revient, écrasante, qui rythme le récit. Et les sentiments! Malgré une véritable économie de mots, Marguerite Duras réussit à dévoiler les sentiments les plus profonds de ses personnages, par une parole, par un geste ébauché, par un comportement. J'ai parfois eu, au cours de la lecture, cette sensation d'assister aux événements, de les voir se dérouler, dans une sorte de flou, un petit peu comme si c'était moi qui avait abusé de ces manzanillas. Vraiment un très bon roman, très beau...
...mais aussi "Les petits chevaux de Tarquinia"!
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 26 avril 2002
Impardonable !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 26 avril 2002
Une ambiance avant tout
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 26 avril 2002
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