Le cortège de la mort de Elizabeth George
(This body of death)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Un pavé un peu indigeste
A Londres, une femme est retrouvée égorgée dans un cimetière. Le commissaire Isabelle Ardery est chargée de l'enquête. Remplaçante dans ce service de New Scotland Yard, elle y voit une occasion rêvée de promotion pour sa carrière. L'hostilité des autres inspecteurs et la difficulté de l'affaire l'amènent à demander l'aide de son prédécesseur, l'inspecteur Thomas Linley en arrêt suite au meurtre de son épouse. Trois jeunes garçons d'une dizaine d'années défraient la chronique et déchaînent les passions pour avoir kidnappé, torturé et assassiné de façon barbare un plus petit qu'eux. Les deux affaires vont se retrouver liées de bien étrange manière.
Un roman policier dans la plus pure tradition des Agatha Christie ou P.D. James. L'auteur multiplie les fausses pistes, les suspects, embarque le lecteur dans toutes sortes d'impasses, l'embrouille avec des personnages secondaires, des anecdotes parallèles et complique à plaisir une intrigue des plus embrouillées. Et ce n'est qu'à la toute fin des 651 pages de ce pavé un peu indigeste qu'elle nous permet enfin de découvrir le coupable ainsi que le lien entre deux affaires qui, a priori, n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Mis à part une trop grande longueur et pas mal de pages inutiles, pas grand chose à reprocher à ce bouquin bien écrit, très efficace et plein de personnages et de situations intéressantes. Pour amateurs du genre ne craignant pas la prise de tête.
Les éditions
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Le cortège de la mort [Texte imprimé], roman Elizabeth George traduit de l'anglais (États-Unis) par Anouk Neuhoff
de George, Elizabeth Neuhoff, Anouk (Traducteur)
Presses de la Cité / Sang d'encre (Paris)
ISBN : 9782258071742 ; 3,49 € ; 07/10/2010 ; 650 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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Un opus moyen
Critique de Echo (Aquitaine, Inscrite le 25 avril 2013, 46 ans) - 9 octobre 2013
650 pages bien tassées
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 22 janvier 2012
Il y a bien sûr une intrigue policière – et pas qu’une petite. Que 653 pages ne sont pas de trop pour assimiler, mais il y a aussi une étude de mœurs au sein de l’équipe de New Scotland Yard avec l’arrivée d’une nouvelle chef, le genre qui ferait penser à un éléphant dans un magasin de porcelaine.
« L’équipe de policiers qu’elle allait superviser occupait un périmètre restreint, si bien que dans un premier temps Isabelle les rencontra tous ensemble. Ils se méfiaient d’elles ; elle se méfiait d’eux. C’était normal, et ça ne la dérangeait pas. Les présentations furent faites par Hillier, qui leur exposa son CV dans l’ordre chronologique : police de proximité, vols et infractions, mœurs, incendies criminels, et plus récemment la Major Crime Investigation Team. Il ne précisa pas combien de temps elle avait passé à chacun de ces postes. Sa carrière progressait rapidement, ce qu’ils avaient dû comprendre étant donné son âge : elle avait trente-huit ans … »
Son arrivée, sa conduite de l’enquête et sa manière de se mettre tout le monde à dos … Tout le monde ? Sauf Thomas Linley, le héros récurrent d’Elizabeth George, fragilisé par le meurtre de sa propre femme dans un épisode précédent et sur le point de laisser tomber, et qui est le seul à percevoir la fragilité de cette chef derrière son autoritarisme dépassé …
Que dire sinon que « Le cortège de la mort » est largement à la hauteur de ce qu’Elizabeth George nous a proposé jusqu’ici ?
Je m’interroge toujours par contre sur le pourquoi de l’intérêt d’une américaine – Elizabeth George est américaine – pour la société londonienne. C’est étonnant …
Un roman policier, une réflexion
Critique de Chakili (Floreffe, Inscrit le 30 décembre 2010, 76 ans) - 21 décembre 2011
Les flashes rétrospectifs sur le meurtre sordide commis il y a 20 ans, dans une police de caractère qui rappelle les rapports dactylographiés, entrecoupent l'enquête classique, mais ils sont relatés avec adresse et retiennent toute l'attention, autant par leur qualité descriptive que par la réflexion qu’ils induisent sur la violence juvénile; nous attendons la chute et le lien inévitable avec la trame contemporaine.
Le développement psychologique est toujours présent, notamment dans le personnage de l'inspectrice Ardery éclatée entre son ambition personnelle et sa vie chaotique, mais aussi dans les personnages secondaires, typés et particulièrement humains.
Le roman est long, le développement est lent, sans sensation, mais c'est ce qui fait sa force sur les traces d'une Agatha Christie.
En fin de compte, nous avons suivi le développement d’une enquête captivante mais il nous reste surtout l’impact de l’arrière-plan: le malaise et le questionnement face à la violence de l’enfance, et sa rédemption possible.
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