Napoléon, tome 4 : L'Immortel de Sainte-Hélène
de Max Gallo

critiqué par Clubber14, le 6 avril 2011
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Ainsi va la vie.....
Quelle tristesse d'en finir avec ce 4e et dernier roman de Max Gallo sur la vie trépidante de Napoléon. Quelle tristesse de voir dépérir notre Napoléon national, seul sur son île de Sainte-Hélène minuscule. Peut-être n'aurait-il pas dû s'échapper de l'île d'Elbe et finir ses jours là-bas, mieux entouré et dans un climat beaucoup plus clément.

Ce 4e tome nous décrit la campagne de Russie, la défaite due à la fois au climat très dur, jusqu'à moins 30 degrés pour des soldats à peine couverts, à peine chaussés et à la débandade de ses généraux et maréchaux. Napoléon n'a pas été lâché par ses soldats ni par les français de manière générale mais par son état-major, souvent lâches, frileux et plus avides de profiter de leur trône et de leur fortune que de se battre. Les Talleyrand, les Murat, etc....ont été l'objet de sa perte car si l'état-major avait été composé ne serait-ce que de 3 ou 4 "Napoléons", les frontières de l'Empire auraient été immenses, et de manière durable.

J'ai adoré l'ensemble de ces 4 ouvrages, Gallo d'une main de maître nous a fait vivre au côté de l'empereur-soldat, il nous a fait partager ses exploits mais également sa descente aux enfers. Cette oeuvre est pour moi, le must du must sur Napoléon, un ouvrage immanquable, pas forcément pour les passionnés de l'empereur mais aussi pour les curieux et ceux qui se régalent de l'Histoire de France. Cette période 1790-1820 restera à jamais marquée dans le souvenir des français et même hors de nos frontières la vie de l'Empereur est bien connue.

Un livre indispensable dans une bibliothèque.
L'aigle pique du nez 9 étoiles

Quatrième et dernier tome de la fresque qu'a consacré Max Gallo à Napoléon en 1997.

On avait laissé Napoléon franchir le Niémen avec ses six cents mille hommes. L'Immortel de Sainte-Hélène démarre donc par la campagne de Russie où il pourchasse l'armée russe menée par Koutouzov. Mais les russes ne voudront jamais attaquer frontalement la Grande Armée, sachant pertinemment que ce serait du suicide. Alors, ils reculent, ils reculent, en brûlant tout sur leur passage. Ce que l'on appellera la politique de la terre brûlée.

Napoléon entre dans Moscou totalement déserte. Il s'installe au Kremlin et revendique la victoire. Mais dans la nuit, le feu est mis à Moscou et devant le refus d'Alexandre 1er de signer l'armistice, Napoléon quitte la ville et retraverse les terres parcourues à l'aller.

Et là se mêlent la famine, le froid avec des températures descendant jusqu'à moins vingt-cinq degrés ! Les soldats sont obligés de tuer leurs chevaux et de boire leur sang parce qu'il est chaud. Les cosaques harcèlent les troupes. Napoléon franchit de justesse la Bérézina mais sa Grande Armée n'est plus.

Les pays que Napoléon avait mis sous sa coupe alors se révoltent et lui déclarent la guerre. Ce sera les campagnes d'Allemagne et de France. Même s'il remporte ses dernières victoires en Allemagne, Napoléon souffre d'une armée fidèle mais inexpérimentée et d'une absence de cavalerie. Acculé, trahi par son beau-père le roi d'Autriche, par ses fidèles lieutenants, du moins ceux qui ne sont pas morts au combat, lassés des guerres à répétition, il est contraint d'abdiquer en 1814.

En exil à l'île d'Elbe, il s'ennuie. Pire, son fils est aux mains des autrichiens et sa femme Marie-Louise le trahit et le trompe. Napoléon s'évade. Ce sera les Cent-Jours. De Vallauris, il gagne Paris sans tirer un coup de feu. Louis XVIII qui l'avait remplacé s'exile en Belgique. Mais la défaite de Waterloo puis son échec devant les Chambres et son refus de condamner la France à la guerre civile le contraignent à un nouvel exil sur un caillou désert : Sainte-Hélène.

Des conditions de détention qui seront difficiles pour l'empereur dont la santé décline rapidement : la maison est infestée de rats, Longwood alterne entre pluie violente et soleil ardent. L'intransigeance du gouverneur de l'île chargé de le surveiller, Hudson Lowe, qui n'a que peu d'égards pour son illustre prisonnier en le privant de courrier, rend le séjour encore plus insupportable. Napoléon s'éteint après huit jours d'agonie d'une maladie de l'estomac en 1821.

Il restera de Napoléon un meneur d'hommes exemplaire, qui combattait à leurs côtés. Un tacticien de génie. Un corse qui ne parlait pas un traître mot de français et qui a eu l'Europe à ses pieds. Mais également une santé fragile et un manque de discernement lors de la campagne de Russie où il n'avait pas prévu le froid extrême et la reculade de l'armée russe. Même s'il n'y est pas complètement défait, c'est le début de la fin.

Pour autant, il est un des hommes les plus fascinants de toute l'histoire autant pour son ascension que pour sa chute. Il n'y a qu'à voir tous les livres écrits sur lui. Comme le disait Stendhal, il faudra réécrire tous les cinquante ans l'histoire de Napoléon.

Incertitudes - - 40 ans - 3 mars 2015