L'artiste des dames
de Eduardo Mendoza

critiqué par Squirrel, le 28 avril 2002
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
Démêlages requis et rires garantis
Après "Le mystère de la crypte ensorcelée" et "Le labyrinthe aux olives", voici le 3ème volet des aventures de notre héros anonyme (au sens premier du terme puisque ses parents n'ont pas jugé utile de déclarer sa naissance). Il s'agit d'un récit à la 1ère personne raconté par notre personnage X. : Après de nombreuses années d'internement, il se fait littéralement jeter de l'asile de fous et décide alors de partir à la recherche de sa soeur prostituée, la dénommée Candida. Il la retrouve inexplicablement (eu égard à son intelligence inexistante et à son physique disgracieux) rangée et mariée. Viriato, beau-frère de notre héros l'engage comme aide dans son salon de coiffure "L'artiste des dames" (la description des lieux vaut son pesant d'or!). Inutile de préciser que celui-ci n'a aucune prédisposition pour l'art capillaire... Victime d'un complot, il se voit accuser du meurtre de l'homme d'affaires Manuel Pardalot. Dès lors, nous sommes plongés dans un embrouillamini de péripéties hilarantes où nous rencontrons toute une galerie de personnages hauts en couleurs (mon préféré : Monsieur le Maire, imbécile notoire et politique véreux).Tous, persuadés d'avoir affaire à un demeuré, tenteront de gruger notre héros. Ce roman "policier" sert de prétexte à une critique féroce de la société (espagnole), on y égratigne au passage la bourgeoisie, les pouvoirs publics, la police, les services de santé... On sent Mendora jubiler en embrouillant volontairement son lecteur (notamment par la présence dans le récit de 2 Ivette Pardalot) Amateurs de théâtre de boulevard, ce roman est pour vous.
Un sommet d'humour ! 8 étoiles

Le héros du "Mystère de la crypte ensorcelée" et du "Labyrinthe aux olives" est de retour dans ce roman pour notre plus grand plaisir.
Une intrigue alambiquée, des situations vaudevillesques et des personnages plus dérangés les uns que les autres font de ce roman un sommet d'humour. Mendoza fait encore une fois des merveilles dans le maniement de l'humour absurde et de la parodie . L'auteur n'épargne ici personne: de la bourgeoisie barcelonaise aux forces de police en passant par le maire lui-même (lire, entre autre, le discours de celui-ci prônant sa réélection lors d'une soirée rassemblant le "gratin" de la ville).
N'hésitez donc surtout pas à vous plonger dans la lecture de ce roman (voire de cette trilogie), le rire étant assuré par un auteur à la qualité littéraire indéniable, mise au service d'un humour décapant.

Lynch - Perpignan - 48 ans - 11 février 2012