Nos coeurs vaillants
de Jean-Baptiste Harang

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 8 avril 2011
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Retour vers l'enfance
Contrairement à ce que Harang veut nous laisser croire, sa mémoire ne flanche pas. Même, elle est splendide lorsqu'elle ressasse les souvenirs déclenchés par une lettre anonyme. Au fil des pages, le narrateur se penche sur son enfance à la fois avec nostalgie et à contrecoeur. " Guy Debord a bien raison, la jeunesse est un état passager. La vie aussi, à peine plus long, mais à force de trop lorgner sur le premier, on risque de laisser filer l'autre comme si rien n'était. "

Butinant de souvenirs en souvenirs, le livre relate cette enfance de faux 'cul-bénit' au sein d'un bande de gosses séparés par tranche d'âge. Un univers revêche d'éducation catholique sous la coupe d'un prêtre pédophile. Le style est magnifique. Un prose précise, élégante et empreinte de pudeur.

" ...une nouvelle image s'immisce et je m'arrête pour l'observer, attendre que des fantômes s'y meuvent, paralysé par le devoir de la montrer, elle reste gonflée dans ma gorge et refuse de descendre vers la main qui écrit. "

Un beau récit, sobre et d'une grande sensibilité.