Ce livre est à conseiller aux femmes enceintes et à celles qui viennent d’avoir un bébé. Il ne s’agit pas d’une énième encyclopédie, d’un manuel supplémentaire à l’usage des futures mères. C’est une jeune maman qui raconte son expérience, le plus simplement du monde. Et ça fait mouche ! Les réflexions de Marie Darrieussecq sont sincères, déculpabilisantes, drôles, tendres. Pas de longues considérations, pas de philosophie à trois sous, pas de phrases superfétatoires. Qualités fort appréciables quand on voit la logorrhée habituelle et gnangnan. C’est que, parler « bébé », ça fait vendre ; c’est un secteur, avec les pompes funèbres sans doute, qui a encore de beaux jours devant lui… Or, on assiste ici à l’inverse : on sent Marie Darrieussecq dans la nécessité d’écrire l’indescriptible, de raconter cet amour indicible, de montrer la fugacité, de circonscrire ce qui échappe.
Un exemple de l’humour dont elle est capable : « Le bébé sait dire oui et non : il repousse la tétine de la langue, ou il l’enfourne. Cet acquiescement, ce refus, ne dépendent que de lui. Sur la tétine s’exercent son pouvoir et sa volonté. C’est elle qui initie sa structuration neuronale : oui et non, 0 et 1.
La tototte fonde le binaire. Elle inaugure la dialectique. »
Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 57 ans - 16 août 2005 |