Les sorciers de Majipoor
de Robert Silverberg

critiqué par Thibaut, le 19 avril 2011
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Majipoor la renaissance ?
Ce livre est la suite tant attendue du cycle de Majipoor. Après le plutôt dispensable "Les Montagnes de Majipoor", l'auteur nous livre cette nouvelle aventure sur la planète Majipoor... nous livre même une nouvelle aventure DE la planète : car le personnage emblématique c'est la cet astre gigantesque. On retrouve avec plaisir ce que peut développer, élaborer et imaginer l'auteur : on sait comme Robert Silverberg est un magnifique compteur d'histoire et un grand faiseur de mondes.

En ce qui concerne l'histoire :
Le Pontife Prankipin est mourant, lord Confalume le Coronal est sur le point de désigner son successeur en la personne du prince Prestimion.

Lord Confalume a un fils Korsibar : un être ambitieux, peu charismatique et influençable qui aimerait bien se voir calife à la place du calife.
Sous l'influence de la princesse Thismet, sa magnifique et vénéneuse sœur et de quelques mages retors (dont le nombre prolifère en ces temps de trouble), il organise un coup de force pour accéder au trône... mais la loi sur Majipoor n'interdit-elle pas à un fils de succéder à son Coronal de père ?

Prestimion n'aura alors de cesse de tout mettre en œuvre pour renverser la situation et par la même occasion l'usurpateur... même jusqu'à mettre la planète à feu et à sang et laisser une empreinte indélébile dans la mémoire (?) collective de la planète.

On retrouve ici le souffle épique des trois premiers tomes du cycle ; l'auteur nous décrit avec délectation la vie sur SA création (la planète Majipoor) ; car Majipoor en est un des personnages principaux.

Le roman est écrit avec la verve et le style que l'auteur manie avec son talent coutumier ; les phrases coulent comme de l'eau de source, les descriptions de la faune et de la flore sont inventives et fouillées.

On peut, néanmoins, regretter que l'intrigue soit par moment consensuelle, qu'elle ne soit pas plus aventureuse et que la surprise ne soit au rendez-vous tout au long du récit. Robert Silverberg n'injecte plus dans ses romans la part de folie qu'il dispensait dans des chefs d'œuvre tels que "Les Déportés du Cambrien", "L'oreille Interne" ou "Tom o' Bedlam".

Malgré tout, le personnage de Lord Prestimion reste charismatique (comme pouvait l'être Lord Valentin son aîné ou plutôt son descendant, ce roman lui étant antérieur). Il est même parfois attachant dans sa quête de reconnaissance et de justice.
On regrettera que les personnages secondaires ne soient par moment pas un peu plus fouillés et un peu plus présents.
A mon avis, l'auteur a prit certaines facilités dans le récit et notamment sur la fin, ce qui est dommage.

Un bon livre, relativement divertissant et intéressant qui permet à tout un chacun de passer un bon moment, même si cela reste en deçà du "Château de Lord Valentin".