Une femme nommée Shizu de Shūsaku Endō

Une femme nommée Shizu de Shūsaku Endō
(The final martyrs)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Saule, le 4 mai 2002 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 429ème position).
Visites : 6 100  (depuis Novembre 2007)

Des nouvelles émouvantes

Dix nouvelles émouvantes, qui nous font souvent frissonner. Shûsaku Endô, auteur japonais chrétien, met beaucoup de ses thèmes habituels; l'exclusion, l'abandon, la souffrance et le sens qu'on peut lui donner. On y trouve des personnages qui ont subi une épreuve, épreuve à laquelle il s'agit de donner un sens. Des personnages délaissés, exclus ou proches de la mort.
La première nouvelle, 'Les derniers martyrs', raconte la persécution d'un groupe de villageois chrétiens. Les autorités veulent leur faire renier leur foi sous la torture. L'un d'eux, un grand et fort garçon mais particulièrement lâche, est incapable de résister et doit renier sa foi. Pourquoi Dieu l'a-t-il créé lâche ? Exclu de sa communauté suite à sa trahison, comment va-t-il vivre?
Dans 'Les ombres', un prêtre autoritaire et exigeant, admiré de tous, abandonne l'habit suite à une relation amoureuse qu'il noue avec une jeune femme. Exclu de la communauté, ce prêtre ne renie pourtant pas sa foi.
'Un homme de 60 ans' dépeint un vieillard proche de la mort, qui vit mal les outrages de l'âge. Il ressent la laideur de la vieillesse et son issue sans espoir. La rencontre d'une jeune fille éveille en lui un désir enfui de souiller cette pureté et cette beauté, par jalousie et dépit de vieillir.
La plupart des nouvelles sont assez émouvantes, la simplicité du récit ajoute à la force qui en émane. Le style simple et les talents de conteurs de Endo se prêtent très bien à ces courtes histoires, dans lesquelles on retrouve beaucoup des personnages des autres romans.

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Bien agréable à lire

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 27 mars 2017

Dix nouvelles de cet écrivain catholique japonais
1. « Les derniers martyrs » : c’est bien connu, les Japonais sont d’un sadisme extrême en ce qui concerne la torture ( mais l’occident n’a ou n’avait rien à leur envier …)
2. « Les ombres » : le narrateur, un romancier se souvient d’un prêtre séparé de l’église car il s’est épris d’une femme.
3. « Un homme de cinquante ans » : et son amitié pour un vieux chien (***)
4. « Adieu » : le couple de vieux à Lyon. (***)
5. « Le retour » : caveau mortuaire de la mère et du frère du narrateur.
6. « La vie « : souvenir d’enfance du narrateur, ses parents qui se disputent, les militaire, le domestique Mandchou. ( ***)
7. « Un homme de soixante « : un vieil homme tombe en émoi (sexuel) devant une adolescente de dix-sept ans. (***)
8. « Le dernier souper » : un ancien militaire japonais et un bénévole dans un hôpital qui ont mangé leur ami respectif . (***)
9. « La boite » : la vie au Japon de Mme Rosières.
10. « La femme nommé Shizu » : l’occasion pour le narrateur de se remémorer son enfance dans la ville chinoise de Dalian.
Ces nouvelles, bien agréables à lire, enferment une large part autobiographie du narrateur qui n’est autre que Shûsaku Endo lui-même.

Shûsaku Endô , né à Tokyo en 1923, est un écrivain catholique japonais. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles. Il est décédé en 1996.

Extraits :

* Jusqu’où irais-tu si on te donnait de l’argent ?
- Jusqu’à c.
Je lui demandai ce que signifiait C. Pour la plupart de lycéennes, A était un baiser, se laisser toucher était B et la dernière étape était C.
* Quand elles passent devant moi, j’ai l’impression de sentir l’odeur d’une forêt au printemps. Au début, je croyais qu’il s’agissait de l’odeur de leurs uniformes, mais je compris bientôt que c’était la fragrance de leurs corps juvéniles.

* Dieu donne la sérénité à certains hommes quand ils vieillissent, et à d’autres la peur de la mort, l’obsession de la vie et la jalousie envers les vivants, combat indécent et inutile.

* ( à propos d’un bénévole dans un hôpital) Pensez-vous qu’il s’agisse de la graine de prêtre en quête de bonne action ?

* A la différence de ton frère, tu es un tardiflore. Ce sont des personnes qui s’améliorent avec l’âge.

Heureux ceux qui pleurent...

6 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 15 janvier 2014

Ce remarquable recueil de nouvelles explore avec beaucoup de sensibilité et de pudeur toutes une série de questions sur la complexité de l’âme humaine. Le style de l’auteur, à la fois dépouillé et souple, sert parfaitement les récits qui mettent en scène des hommes et des femmes en proie à leurs faiblesses morales. Point de jugement cependant chez l’auteur, qui fait toujours preuve d’humilité et d’humanité envers les différents protagonistes. Le pardon, la rédemption, le rachat moral, ainsi que le mystère de la mort sont au cœur des préoccupations du livre.

Car le contexte chrétien, comme le souligne Saule, est omniprésent et l'on découvre à cette occasion quelques épisodes de l’histoire des communautés catholiques au Japon, qui ont souffert de persécutions importantes au XIXème siècle au Pays du Soleil Levant.

Profondes de par leurs thèmes, empreintes de spiritualité, les nouvelles sont également souvent basées sur les réminiscences du passé, les souvenirs d’enfance. En conséquence il se dégage souvent des textes une ambiance mélancolique, mais douce, malgré l’évocation régulière de la seconde guerre mondiale et des privations qu’elle a engendrée.

Une grande cohérence enfin se dégage de l’ensemble des nouvelles, de par leurs thèmes bien sûr, mais également de par les correspondances intimes et délicates qui se dessinent, parfois de façon troublantes, entre les différentes histoires.

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