Sorry
de Zoran Drvenkar

critiqué par Nothingman, le 26 avril 2011
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Un thriller sans pardon
Quatre amis trentenaires (deux femmes, Tamara et Frauke et deux frères Kris et Wolf), un peu paumés, déjà écorchés par la vie, se retrouvent à Berlin. Rien ne s’arrange quand Kris est licencié sans ménagement par la société qui l’employait. Lors d’une beuverie collective lors de laquelle ils tentent d’oublier leur quotidien, l’un des compères, au détour d’un joint plutôt fumeux, a l’idée du siècle. Celle de créer une société de services, Sorry, qui a pour but d’offrir aux entreprises et professionnels, la possibilité de soulager leur conscience en s’excusant (et même en négociant des indemnités souvent conséquentes) en leur nom auprès des personnes qu’elles auraient malmenées ou harcelées.
Le succès de Sorry est foudroyant. Les amis s’organisent. Ils achètent une villa au bord de la Wannsee, près de Berlin. Tamara s’occupe de l’accueil téléphonique, Frauke gère les emplois du temps et la partie administrative, tandis que Kris et Wolf se chargent de s’excuser auprès des victimes de leurs clients.
Tout est dans le meilleur des mondes, jusqu’au jour où l’agence reçoit l’appel d’un mystérieux interlocuteur qui les charge de s’excuser en son nom auprès d’une femme. Sauf que l’agence retrouve cette femme clouée à un mur. C’est à partir de là qu’ils vont se faire manipuler par le psychopathe qui en plus semble connaître les proches de chacun des quatre jeunes gens.
Pris au piège et cédant à la panique, les amis n’ont d’autre choix que de s’exécuter, sans renoncer pour autant à tenter de découvrir l’identité de cet inconnu qui semble si bien les connaître.
Zoran Drvenkar, dramaturge allemand d’origine croate, élabore un roman à la construction complexe. Sorry est une véritable machinerie de précision. L’auteur progresse par chapitres courts, où l’on se met alternativement dans la peau des quatre héros et du tueur; mais encore par des chapitres intitulés « Toi », « Avant » ou « Après », qui nous baladent dans le temps et l’espace,. Zoran Drvenkar utilise alternativement le je, le tu ou le il. L’ensemble est évidemment assez déroutant. A vous de reconstituer le puzzle. Cela peut décontenancer au premier abord, mais une fois entré dans le processus, impossible de laisser tomber ce roman qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. Il s'agit aussi d'une belle réflexion sur la rédemption, la culpabilité et l'amitié
Un thriller haletant et intelligent, qui a reçu le prix du thriller de l’année 2010 en Allemagne
un roman tout en construction 8 étoiles

L'élément clé de ce roman réside en sa construction narrative particulière... tant sur un plan temporel que sur le narrateur qui reste flou avant de se révéler dans les dernières pages... cette narration césarienne ainsi que la construction particulière sont deuxn des facteurs qui m'ont attiré dans ce récit tout en intériorité... vu qu'en soi, les actes mêmes se révèlent assez classiques... la densité vient des tréfonds des personnages, de leurs âmes... et là est le cœur du roman... comme l'a déjà écrit Nothingman, ce roman est une réflexion sur ce que nous sommes, sur la culpabilité (notion à géométrie variable selon qui on est), la rédemption et l'amitié.

Deinos - - 62 ans - 27 juin 2015


Noirceur et cascade de réactions inappropriées 8 étoiles

Le livre est construit de façon originale avec un narrateur justicier surplombant qui fait agir les différents protagonistes. Les chapitres alternent les points de vue et le suspense quant à l’identité et aux motivations dure jusqu’à la fin.

L’auteur nous fait part des rêves adolescents de ses personnages, d’une certaine déception sur la réalité quotidienne de la vie quant au travail. Mais ils ont une envie tenace de réaliser quelque chose. Leurs amours et les relations avec les membres de leur famille sont aussi abordés afin d’expliquer les réactions qu’ils auront, de même que certains événements traumatisants qu’ils ont à subir. Car certains passages à caractère pédophile avec quelques soupçons incestueux sont racontés comme des faits objectifs, donc crus.

Ils ont la trentaine et ils ont compris, une fois leur diplôme en poche que le monde n’était pas à eux. Ils vivent de petits boulots, et, présentement, aucun des 4 amis n’en a. C’est alors que l’un d’eux, lors d’une soirée arrosée et enfumée, lance une idée. Elle se concrétisera par la décision de monter une agence pour s’excuser à la place de personnes qui ne se sentent pas le courage de le faire. Et ils ont du travail ! Mais un jour, ils doivent se répandre en excuses devant un cadavre de la part du meurtrier. Ils prennent alors une succession de décisions qui vont transformer leur succès en cauchemar.

IF-0213-4012

Isad - - - ans - 24 février 2013


Sorry but it's not thriller of the year.... 6 étoiles

Une 4ème de couverture hyper accrocheuse, une super idée de départ (une compagnie chargée de présenter des excuses se retrouve avec un client tueur sur les bras) et pourtant la "sauce ne prend pas".
L'intrigue est tarabiscotée, un peu trop, l'auteur nous présentant l'intrigue selon plusieurs personnages, parfois on s'y perd un peu.
Je ne casserai pas ce livre grâce à son originalité mais je n'ai pas adhéré et je dois confesser que je n'y suis jamais rentré.
Je suis peut-être passé à côté d'un bon thriller !

Ndeprez - - 48 ans - 25 octobre 2012


innovant et intéressant 9 étoiles

ce livre m'a beaucoup plu pour plusieurs raisons:

d'abord sa construction très intéressante où chaque chapitre concerne une personne, un temps et un narrateur différent permet de constituer un véritable puzzle que le lecteur reconstitue au fur et à mesure qu'il avance dans le livre et la dernière pièce se place à la toute fin du livre.

Ensuite les thèmes abordés sont très graves et dramatiques, et les scènes qu'il aurait été facile de rendre glauques sont décrites avec énormément de pudeur et de non-dit qui permettent au lecteur de comprendre sans pour autant entrer dans les détails.

Un livre vraiment intéressant.

Soup34 - - 44 ans - 12 juillet 2012


Un roman machiavélique! 8 étoiles

Assurément un thriller inhabituel, une descente dans les méandres de l’esprit humain et de certaines de ses perversions, mais surtout une écriture extraordinaire qui tout de suite nous plonge dans le vécu des héros comme si nous assistions réellement à leurs vies et à l’action.

Zoran Drvenkar tisse son livre de façon étonnante nous entrainant à sa suite et nous rendant « complice » de l’action. Un thriller rare et machiavélique qui laisse un goût amer comme après une tragédie où l’on se dit que tout aurait pu être évité. Une tension palpable et anxiogène…

Une réussite certainement et l’espérance de lire bientôt un nouveau roman

Spirit - Ploudaniel/BRETAGNE - 64 ans - 27 novembre 2011