Discours de la méthode de René Descartes

Discours de la méthode de René Descartes

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Lolita, le 7 mai 2002 (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 14 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 684ème position).
Visites : 10 731  (depuis Novembre 2007)

de la philosophie!

Dur dur de résumer ce livre, qui m'a paru assez compliqué... Eh oui, je l'avoue c'est la toute première fois que je lis un roman philosophique. Le résultat n'a pas été très concluant mais je crois que c'est toujours comme cela la première fois....
Si j'ai donc un premier conseil à donner, c'est d'entamer ce livre en ayant minimum 16 ans, et bien entendu, surtout avoir envie de le lire car si vous le faites malgré vous, je doute des résultats....
Il faut savoir que le titre entier du livre est "discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences". Il a été publié sans nom d'auteur en 1637 et le titre initialement prévu était : "projet d'une science universelle qui puisse élever notre nature à son plus haut degré de perfection." Voilà qui en dit long sur le bouquin...
Dans son livre, Descartes reprend les arguments du scepticisme pour rejeter toutes les connaissances qui ne résistent pas à la mise en doute.
Ce livre est départagé en 6 grandes parties. Dans la première, Descartes fait référence à la science ; dans la deuxième il parle des principales règles de la méthode qu'il a cherché ; en troisième il nous explique quelques une de ces morales tirées de cette méthode ; en la quatrième les raisons par lesquelles il prouve l'existence de Dieu, et de l'âme humaine, en la cinquième quelques questions sur la médecine, la différence entre nos âmes et les bêtes. Pour la dernière partie il nous dévoile les raisons qui l'ont poussé à écrire et les choses qu'il croit être requises pour aller plus avant en la recherche de la nature....

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Bon sens, morale, observation et traditions

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 3 février 2021

Pour simplifier, Descartes décrit l'utilité de l'usage du bon sens, de la morale, des coutumes de son pays, de la prise de conscience de la subjectivité de certains de ses choix, afin de constituer une ligne de vie réfléchie constructive et cohérente. Il prolonge des idées émises par Montaigne, en introduisant les bases de la métaphysique, en se fondant régulièrement sur l'apport des sciences.
En cela, ce livre est fondé sur une réflexion novatrice, au point de devenir pionnière et de résumer, jusqu'à la caricature, un mode de pensée à la française. Or le positionnement de l'auteur suffit d'une part à le situer dans l'histoire des idées et à faire rayonner la portée de ses écrits dans l'ensemble de la pensée occidentale. C'est pourquoi cette pensée et cet ouvrage sont perçus comme incontournables, au regard des apports de son époque, bien évidemment.

Seulement une introduction ?

6 étoiles

Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 25 mars 2013

Drôle de livre que ce Discours de la méthode ! Il mélange récit autobiographique (sur la vie de Descartes, ses révélations lors d'une nuit dans un "poêle", ses réticences à prendre la plume), considérations métaphysiques, traité scientifique (sur l'anatomie, le cœur humain principalement) et rapport sur une méthode personnelle (dont il avoue qu'il ne s'agit pas d'une méthode universelle dont tout un chacun peut s'approprier le cheminement).

A cela il faut ajouter que l'on nous fait très vite comprendre que ce discours en six parties n'est qu'une introduction, en tout cas un élément faisant partie d'un ensemble plus vaste, où figurent des essais, des ouvrages scientifiques de géométrie, de Dioptrique et sur les météores.
Les mathématiques et la géométrie sont d'ailleurs un corollaire omniprésent dans l’œuvre de Descartes ; et comme chez beaucoup de philosophes on y retrouve une influence déterminante, nous rappelant que la philosophie ou la métaphysique ne sont pas de pures conjectures sur des notions de liberté, d'immortalité de l'âme, ou de Dieu mais bien des tentatives de prouver par le biais de raisonnement (fondés sur la raison, mais aussi sur l'expérience -comme nous le rappelle l'auteur- ).

Malgré cette drôle d'impression donc, malgré les erreurs qui donnent un coup de vieux au propos de ce cher René (notamment concernant la fonction de pompe du cœur, causée selon lui par la dilatation du sang qui se réchauffe en parvenant dans ce dernier), on s'intéresse avec enthousiasme aux réflexions de Descartes sur Dieu, sur le fameux "cogito", sur la vérité... Même la partie sur l'anatomie humaine se révèle passionnante quoique bâtie sur une erreur.
On en vient à regretter parfois le manque de détail, la prudence de l'auteur (frileux de par la condamnation de Galilée) et globalement une retenue qui dessert l’ensemble.

Pour y trouver plus, peut-être faudra-t-il se tourner vers le reste de l’œuvre du philosophe ?

Se forger sa propre vision d'un classique philosophique

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 2 février 2013

Je n’arrive pas à croire qu’on bassine tant les élèves en cours de philosophie avec le cogito ergo sum de Descartes, à nous en faire tirer des lignes et des lignes de raisonnement circulaire auquel on ne comprend rien. Et quand, quelques années plus tard, le livre nous tombe sous la main, c’est toute notre vision de l’enseignement de la philosophie qui s’écroule elle encore plus bas qu’elle ne l’était déjà.
On tourne une page dans Discours sur la méthode, et on tombe là-dessus :
« Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais ».
C’est tout. Encore quelques phrases tout de même tenant sur une page pour détailler un peu ce qui est devenu un aphorisme connu par tous.

A là lecture du Discours, je n’ai à aucun moment eu l’impression que Descartes insistait plus sur le cogito (bien qu’il le considère comme le premier principe de philosophie) que sur d’autres notions, tout autant importantes. J’ai apprécié le propos global du livre ; « chercher la vérité dans les sciences » et exposer SA méthode pour acquérir des connaissances et non nécessairement celle que tout le monde doit faire sienne.
Il définit également la raison, équivalente au bon sens, égale en tous les hommes. Les différences d’opinions ne venant donc pas d’elle mais de la façon dont « nous conduisons nos pensées par diverses voies ». D’où la nécessité de réfléchir à comment les conduire.

On ressent aussi la censure exercée non par des individus mais par le contexte de l’époque, entaché du dogmatisme de l’église. Ainsi, Descartes ne peut soulever « plusieurs questions, qui sont en contre verse entre les doctes » ; il préfère alors s’abstenir de les évoquer.

J’ai entendu parler de ce discours au cours de ma vie pendant des jours et des jours, et je m’en suis fait une idée complètement différente de celle que j’ai ressenti à sa lecture. Je n’aurai jamais imaginé par exemple que Descartes y détaillait l’anatomie du cœur humain. Ou encore qu'il insistait finalement peu sur l'opposition entre le corps et l'esprit. Sachant que cette lecture comprend 60 pages, je suis ravie d’avoir pu me forger mon propre avis sur ce Discours, et je lirai dorénavant les textes s’y reportant avec un autre regard, plus sincère.

Non , ce n'est pas de l'acharnement..

5 étoiles

Critique de Perteo (, Inscrit le 13 juillet 2012, 32 ans) - 20 juillet 2012

Moisette , encore une fois ( après ma réponse à ta critique de Kant ) ; quel manque de modestie.. Descartes fonde avec le cogito un des grand topos de la philosophie occidentale qu'Heidegger ou Husserl bien des siècles plus tard débattront encore avec brio. Descartes et Kant ( aux styles emmerdants et lourds j'en conviens ) n'en restent pas moins les deux plus important philosophes de l'histoire de l'humanité avec Platon puisqu'on distingue clairement un avant et un après eux et que tout philosophe se positionne , avec plus ou moins de nuance , pour ou contre eux.
Faiblesse philosophique, vulgaire imposteur.. J'en doute.
D'autre part l'originalité de Descartes est à replacer dans son contexte historique et dans le déroulement de l'histoire des idées , tu comprendras alors la place monumentale qu'elle y tient.
Cordialement.

Ridicule

1 étoiles

Critique de Moisette (, Inscrit le 24 juillet 2011, 31 ans) - 8 septembre 2011

Ce n'est pas avec sa sous-philosophie que René Descartes convaincra qui que ce soit, et certainement pas moi. Philosophe déjà médiocre, Descartes livre un propos assez syncrétique et si peu intéressant que sa prétendue originalité cède tantôt sa place à l'ennui.

Le livre n'échappe d'ailleurs pas au ridicule avec ses démonstrations pitoyables, volontairement alambiquées pour servir d'argument palliatif à une totale absence d'intérêt (l'argument ontologique ou la thèse ridicule des animaux-machines).

Certains excuseront la faiblesse philosophique de l'ensemble en mettant en valeur la rigueur du raisonnement et l'originalité de la forme.

Pourtant, force est de constater que Descartes est loin d'être un créateur, sinon un vulgaire imposteur (Aristote et ses syllogismes étaient là avant lui ...)

A toujours consacrer le règne de la "raison", Descartes néglige tout un pan de la condition humaine et, dans son rationalisme outrancier et hideux, il ne parvient qu'à délivrer une vision simpliste de l'humanité.

C'est peu dire que sa tambouille est indigeste.

L'apprentissage de la rigueur philosophique !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 26 juin 2010

Mon premier livre de philosophie en Terminale........ souvenirs mitigés mais plutôt bons pour un esprit " matheux " comme le mien à cette époque .
Descartes nous enseigne la rigueur de la Science et des Mathématiques dans le développement de la pensée.
Ouvrage indispensable .

Descartes

9 étoiles

Critique de Joachim (, Inscrit le 24 mars 2006, 44 ans) - 26 mars 2006

Une très bonne introduction à Descartes : les Règles pour la direction de l'esprit (Regulae ad directionem ingenii).

De quoi briser les malentendus sur l'auteur et son œuvre, sur l'"élitisme", sur la "scie", etc.

Les Méditations métaphysiques, ensuite et pour toujours.

La méthode cartésienne

8 étoiles

Critique de Neithan (, Inscrit le 19 juin 2005, 37 ans) - 19 août 2005

Descartes, en grand défenseur de la science, nous expose dans ce Discours une méthode philosophique, rigoureuse et mathématique, afin de parvenir à résoudre des problèmes philosophiques. Il est ainsi le premier à instaurer un système philosophique, cherchant à "atteindre la connaissance par des idées claires et distinctes", pour parler comme lui.

Bien joli tout cela, mais comment? Eh bien en se servant avant toute chose de la raison (comme en mathématique), et du doute. En doutant de tout, jusqu'à nos propres sens qui peuvent s'avérer trompeur pour nous, nous arrivons à cette fracassante constatation: "je pense donc je suis", et affirme par la même l'opposition matière/esprit, qui en effet n'est plus de mise aujourd'hui.

A partir de ce principe et de 4 autres règles de l'esprit énoncées dans le livre, Descartes aura pour but de faire "sortir la vérité par le doute".

L' ouvrage idéal pour qui se pose des questions...

Petite précision

6 étoiles

Critique de Chat mort (Chelles, Inscrit le 19 août 2004, 40 ans) - 20 août 2004

Le Discours est une sorte de vulgarisation des Méditations Métaphysiques. Il en reprend les idées principales tout en perdant un peu de la rigueur de l'exposé originel. Je conseille donc de plutôt lire les Méditations, c'est un peu plus long mais pas plus difficile à lire et cela d'aller plus loin dans la théorie.
Je donne donc 3 étoiles pour le discours mais 5 pour les méditations

Descartes, le philosophe

9 étoiles

Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 29 avril 2003

J'oubliais de signaler que Descartes est bel et bien un philosophe et un mathématicien. En philosophie, Descartes est le point de départ de toute la philosophie moderne. Cf. l'idéalisme rationaliste exposé dans... le discours de la méthode.
Voir aussi : Roger CARATINI - Initiation à la philosophie, édité chez l'Archipel. Il est question de DESCARTES dès la page 270 jusqu'à la 288 ème, vous verrez que le discours de la méthode est bien, comme le dit Lolita, un ouvrage philosophique. Et qui sait, peut-être un roman (voir le sens moderne du mot). (Descartes parvient à Dieu par une réflexion sur l'idée de parfait : Dieu cause de moi... etc)
Alors le doute de Montaigne ?

L'erreur de Descartes

9 étoiles

Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 29 avril 2003

Bonjour les amis.
Certes la "méthode" de Descartes est une première. Elle a ouvert de nombreuses portes.
Toutefois, aujourd'hui, il est évident que Descartes s'est trompé : le dualisme (matière - esprit) n'est plus de mise.
Mais il est préférable d'aller lire Antonio R. DAMASIO avec son "L'erreur de Descartes" paru aux Editions Odile Jacob.
En effet, la matière PRECEDE l'esprit. Sans matière, pas de pensée. Et il aurait fallu écrire : "Je suis, donc je pense".
C'est du moins mon point de vue également. Bonne route aux jeunes qui se posent des questions...

conclusion rationnelle du fait de son existence comme sujet pensant

10 étoiles

Critique de Nevermore (Rennes, Inscrit le 10 mai 2002, 42 ans) - 28 avril 2003

On ne peut pas parler Du discours de la méthode de Descartes comme d'un truc chiant réservé à une élite ou n'importe quoi car ça n'a aucun sens.
Il ne s'agit pas non plus d'un roman philosophique ou je ne sais quoi.
Le discours de la méthode est un exemple d'une exposition de principes accompagnés du récit qui les a provoqués.
NB: Ce n'est pas un roman...

Je pense donc je scie

1 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 8 mai 2002

C'était, paraît-il, la devise de Descartes.
Je scie, donc je divise un problème en autant de parties qu'il est possible, afin de le résoudre plus commodément (c'est le principe même de la méthode).
Je scie, donc "scio", je sais (enfin, je sais, alors que le malheureux Montaigne se demandait sans cesse : "Que sais-je?"). Et surtout je scie, donc mes écrits seront aussi sciants que possible afin que ma lecture reste le privilège d'une élite intellectuelle résignée à me lire pour m'avoir lu, sans l'espoir d'y trouver un quelconque plaisir. La pensée huile de foie de morue. L'anti-Pascal (l'idée n'est pas nouvelle), lequel parvenait à réfléchir tout en maniant la plume comme un grand écrivain, pas seulement un théoricien des sciences ou de la religion. Bravo, Lolita, pour cette courageuse initiative!

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