Il faut le dire aux abeilles
de Sylvie Neeman

critiqué par Dakodak, le 10 mai 2011
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Un livre qui guérit
"Il faut le dire aux abeilles" est un album pour enfants... et adultes. Le texte de l'écrivain Suisse Sylvie Neeman ("Rien n'est arrivé", éditions Denoël) évoque la disparition du père et le lent et difficile retour vers le bonheur de la mère et de ses enfants. Les abeilles sont en fait les enfants, et l'enfant-lecteur est libre de le comprendre à son rythme et selon ses capacités à investir sa propre douleur s'il doit faire face à la perte d'un être cher.
Les adultes peuvent aussi y trouver un réconfort et un élan pour se sortir eux-mêmes d'un deuil difficile et ainsi trouver plus facilement les mots qui vont aider les enfants à retrouver le plaisir de vivre et la joie.
Le grand mérite de ce livre est vraiment de prendre celui qui souffre par la main et de l'emmener l'air de rien vers un chemin où le soleil brille un peu plus, où les fleurs sont plus belles et "les bonheur toujours possibles".
Les photographies de la photographe française Nicolette Humbert ("Au jardin fruitier de tout près", "Les gestes de la ferme", etc., aux éditions La Joie de lire) sont d'une force et d'une douceur peu communes. Elle utilise les couleurs chatoyantes et la beauté troublante de la nature pour bercer le lecteur-spectateur et lui faire ressentir, voire même sentir, les parfums mêlés de la vie qui étourdit et du bonheur qui guérit.
Le mariage du texte et des photographies est d'une subtilité et d'une élégance assez nouvelles en littérature jeunesse.
Sans contexte un livre indispensable et un nouveau chef-d'oeuvre des éditions La Joie de lire.

Le blog de Nicolette Humbert : http://nicolettehumbert.hautetfort.com/