Aubertin d'Avalon
de Bernard Tirtiaux

critiqué par Persée, le 11 mai 2002
(La Louvière - 73 ans)


La note:  étoiles
Sisyphe, Prométhée ou Lucifer ?
Vous le savez, j'aime bien Tirtiaux. Mais ce roman m'a laissé perplexe. Sans doute est-ce là un effet recherché ? Si c'est le cas, peut-être m'aiderez-vous à trouver la morale d'une fable que je déchiffre mal.
Un bâtisseur de cathédrale, maître d'œuvre de Notre-Dame de Paris, veuf à la fois de son épouse et du chantier dont il vient d'être évincé, appareille pour la Terre Sainte à la recherche de ses fils partis en croisade. Nous sommes à la fin du 12ème siècle.
Les Templiers le persuadent au retour de transporter jusqu'à Chartres un feu sacré, conservé en Palestine depuis l'Ancien Testament (qu'ils disent). Ce feu devrait détruire. Eclairera-t-il celui qui le porte ?
On suit en Orient ce sculpteur qui consacre ses forces à magnifier la Beauté, à la faire naître ou revivre en même temps que s'opère le deuil de l'être aimé. La pierre apaise sa révolte. Il se bat contre son ange et parvient même à le faire sourire.
Sceptique quant aux mystères divins, il tente donc de faire oeuvre de beauté et de bonté sans toujours se résigner à croire que la vérité finira par surgir comme un diamant sous ses coups de maillet rageurs. En attendant, c'est souvent le blasphème qui le libère lorsque le sort l'accable. S'opposer à Dieu, c'est une façon d'y croire. Aubertin d'Avalon a la foi prudente autant que rebelle.
Comment un homme pareil, qui n'a rien d'un mystique ni d'un fanatique, accepte-t-il d'accomplir une tâche que certains tiennent pour sacrée, mais dont il perçoit parfaitement l'inanité, voire la malignité ?
Porter le feu qui détruira le temple c'est, pour lui, renier toute une vie de bâtisseur, bafouer le respect dû à ceux qui lui ont transmis leur savoir. Pire que de cracher dans la soupe : renverser la marmite.
Pourquoi se livrerait-il à une telle perpétration, cet homme de l'art qui cherche une renaissance certes, mais que l'idée d'un acte suicidaire n'a sans doute jamais effleuré ? Pourquoi ? J'en suis encore à me le demander…
B.T. nous entraîne sur des voies bien dangereuses (surtout si l'on pense à des événements récents). On sent bien que le roman n'est pas dépourvu de message, fût-il symbolique. Alors, quelle est la morale de la fable (car c'en est une, et bien menée sur le plan narratif) ? Que veut-il suggérer ?
Que l'homme doit accepter le renouveau, quitte à détruire le meilleur de ce que nos pères nous ont légué ? Qu'il faut sans cesse rebâtir la cathédrale ? Que tout est toujours à refaire ? Que l'homme de foi doit, tel Abraham, accepter de servir les desseins de la divinité, même s'ils lui sont incompréhensibles ?
Que B.T. me permette d'en rester au stade du scepticisme primaire que son héros semble avoir dépassé pour atteindre quoi au juste ? A moins qu'un internaute perméable aux Grands Mystères veuille bien me mettre le doigt sur cette montre en or à côté de laquelle je suis distraitement passé ?
Car ma perplexité s'étend au style même du roman. L'auteur a choisi de nous conter la geste d'Aubertin d'Avalon à l'indicatif présent, ce qui confère, certes, une certaine présence aux personnages et aux faits, une apparence d'actualité. Tant mieux pour les lecteurs que le passé simple indispose et qui vomissent le subjonctif imparfait. Bon. Mais on m'ôtera difficilement cette impression qu'une utilisation systématique de l'indicatif présent donne à la narration un je-ne-sais-quoi d'artificiel.
L'auteur écrit dans une langue bellement imagée. Certaines métaphores sont de véritables trouvailles. Mais il arrive que la phrase, un peu rocailleuse, ne parvienne pas à faire chanter l'idée souvent jaillissante qui l'anime. Est-ce pour laisser la pierre à demi ciselée comme le faisait Rodin ?
Voici donc un lecteur perplexe qui espère avoir suscité suffisante polémique pour recevoir les foudres de vos critiques-éclair. Sus ! Taïaut ! Taille haut !
Quêtes 8 étoiles

Aubertin est tailleur de pierres et maître d’œuvre de cathédrale en 1192. Il est licencié du chantier de Notre-Dame de Paris où il travaille suite à des querelles. Sur ces entrefaites, sa femme Ermeline meurt. Inconsolable, Aubertin se retrouve seul avec son fils adoptif Sauvejoie, tandis que ses trois fils sont partis en croisade. Il est alors abordé par les templiers pour établir des plans d’une nouvelle cathédrale gothique qu’ils veulent construire à la place de l’actuel édifice roman. Mais ils veulent plus : ils attendent d’Aubertin qu’il parte chercher un feu sacré en terre sainte et le ramène pour incendier la cathédrale, ce qui leur permettra de la reconstruire. Pour Aubertin, c’est un sacrilège envers les bâtisseurs. Mais il se laisse finalement convaincre dans l’espoir de retrouver ses fils.
S’en suit alors un très long périple. En chemin, il trouve certaines traces de ses fils et aussi l’amour.
Je trouve les critiques précédentes très dures et je ne partage pas vraiment leur point de vue.
Le style de l’auteur est magnifique, se fait poésie lorsqu’il parle d’amour ou de sculpture. C’est un régal ! L’histoire est agréable à lire et imprévisible.

Pascale Ew. - - 57 ans - 24 septembre 2014


Du mal à comprendre 1 étoiles

Je n'ai pas terminé le livre... L'histoire me parait trop nunuche... certains passages n'ont pas lieu d'être si forts (je pense avec la lynx qui est pleine (c'est vrai que la France grouille de lynx))

tout se fait très vite dans se livre, on recherche Aubertin on le retrouve après une demi page, etc...

Non, ça me plait pas....

Djémsy - Bruxelles - 37 ans - 17 septembre 2006


Aubertin d'Avalon m'a laissée sur ma faim! 3 étoiles

Aubertin d'avalon de BErnard Tirtiaux m'a laissée sur ma faim! En effet malgré le présence de certains passages qui m'ont heurtée par leur atrocité, cette histoire est d'une banalité à faire pleurer les plus simples d'esprit. Un jour, Aubertin égorge un animal et boit son sang. Bien sûr, il le fait pour se sauver de la mort car sa main était coincée sous une pierre. Mais était-ce bien un raison pour égorger cet animal? Personnellement je n'ai pu ressentir que de la répugnance envers cet acte monstrueux.



Mais qui est Aubertin? Que cherche-t-il? J'ai ressenti à travers ce livre la tristesse d'un homme ayant perdu sa bien-aimée, Ermeline. Ainsi que le bonheur de retoucher à l'amour. Aussi, ce sculpteur de pierre cherche à retrouver ses enfants partis en croisade. Personne ne voulait autant que lui revoir sa progéniture. Ce personnage m'a émue car en les cherchant et en se laissant tomber dans les bras de Venus, il en devient attendrissant.

Ensuite l'auteur essaye de nous faire passer un message par son récit. IL semblerait que celui-ci soit très enrichissant mais j'avoue que comme d'autres personnes, je ne l'ai pas trouvé non plus!

Enfin, l'auteur utilise un style immensément riche. Il nous conte l'histoire avec des métaphores et un vocabulaire recherché. Il utilise avec adresse des mots très techniques.

En conclusion, cette histoire banale m'a plu sans m’avoir plu. Il est vrai qu'elle est bien racontée mais le manque d'action me laisse sur la berge! Ce récit n'est pour moi qu'une simple histoire : une addition de faits sans originalité. Je m'attendais à une histoire plus belle, séduisante, attractive, captivante,... à la hauteur de son auteur! Mais peut-être n'ai-je rien compris?

Piccadille - Henri-Chapelle - 39 ans - 1 décembre 2002


lyrisme peu convaincant... 3 étoiles

J'avais en son temps beaucoup aimé "le passeur de lumière" et son mélange de poésie et de spiritualité, qui décrivait le rêve des artisans du M.A. de joindre le terrestre et le céleste par leurs créations. Le dernier roman de Bernard Tirtiaux raconte le périple d'un tailleur de pierre animé de la même foi, de la même quête, mais n'arrive pas à me convaincre.
L'auteur s'exprime dans un langage lyrique, souvent ampoulé, par longues phrases bourrées de métaphores qui confinent au tic littéraire. Quant à l'intrigue elle-même, l'odyssée d'Aubertin parti quérir à l'autre bout du monde un feu prétenduement issu du buisson ardent pour incendier une certaine nuit l'ancienne cathédrale de Chartres sur l'ordre d'un grand maître des Templiers que l'approche de la mort rend dangereusement visionnaire, laisse un tantinet rêveur. Lecture achevée, je me surprends à faire la même moue que le personnage de la couverture et, déçue, je me jure bien de ne jamais relire "le passeur de lumière", histoire de ne pas abîmer mes souvenirs de jeunesse!

Isaluna - Bruxelles - 68 ans - 18 juin 2002