Le sang des Siciliens
de Maurice Gouiran

critiqué par Carmen, le 16 mai 2011
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Du Rove à la Sicile
Clovis, ex-grand reporter à la retraite, accepte de quitter provisoirement sa bergerie du Rove et son troupeau de chèvres pour se rendre en Sicile à la demande d'un ami, Marco le pizzaïolo de l'Estaque. L'un de ses neveux, Vincenzo, est venu se réfugier chez lui en urgence. Il court certainement un grand danger, même s'il ne veut rien révéler à son oncle : Salvatore, son frère, a été assassiné ainsi qu'un ami de ce dernier. Cette enquête sera pour Clovis l'occasion de revoir Rosaria, une journaliste qu'il n'a pas oubliée...
Même si l'ombre de la Mafia plane sur ces meurtres, Clovis ne se décourage pas et poursuit ses recherches. L'auteur en profite pour nous dresser un tableau réaliste de la situation dans l'île : la loi du milieu, la Cosa Nostra, le recrutement des hommes dits "d'honneur", le racket organisé, "le pizzo", la résignation puis la révolte des petites gens avec "l'addiopizzo", les (faux) miracles et les arnaques, les meurtres, le silence des témoins, le quotidien des Siciliens en fait.
Qu'il nous emmène dans les collines odorantes de la Nerthe, au Beau Bar, à la pizzéria de l'Estaque où chante notre accent, à Palerme, à Gruzzoleto ou dans "les champs d'amandiers et dans les étendues mornes et arides" de la Sicile, Maurice Gouiran nous offre quelques heures de lecture captivante! Aucune envie d'interrompre ce voyage avant d'arriver à destination et d'en connaître l'issue!