Sous les pavés, la rage
de Maurice Gouiran

critiqué par Carmen, le 17 mai 2011
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Mai 68 à Sainte Apostasie
En ce mois de mai 68, sept meurtres perturbent la vie tranquille d'un petit village provençal, Sainte Apostasie, sans toutefois émouvoir les médias d'habitude si friands de faits divers sanglants, car en même temps la France commence à vivre au ralenti, au rythme des grèves, des barricades, des occupations d'usines ou de facultés et des manifestations. Après avoir défilé, Jackie, jeune ouvrier gréviste, et ses amis Noël et Joël, étudiants, se retrouvent souvent au Beau Bar de l'Estaque (avec, entre autres habitués, Biscottin et un jeune étudiant, Clovis Narigou, qui rêve de devenir reporter...). Jackie, enfant de la DDASS, abandonné à la naissance, rêve de retrouver ses origines car "Pour savoir qui on est, il faut savoir qui on a été." Une lueur dans le regard de Mado, la serveuse du Bar des Amis, un prénom, Vincent, vont lui permettre de se lancer, avec sa mobylette, sur les traces de son passé.
Ce roman s'inspire de quelques faits réels et plusieurs de ses personnages ont vraiment existé, sous une autre identité, dans d'autres lieux. On peut parier que les atrocités commises par les bourreaux-justiciers qui ont sévi après la Libération, la tonte des femmes, les viols, les crimes, faisant de l'épuration une sombre période aux milliers de victimes, n'ont rien à envier à celles que nous décrit l'auteur.
C'est toujours avec bonheur que je me plonge dans un roman de Maurice Gouiran, où l'humour et le suspense sont garantis. "Sous les pavés" en particulier, j'ai retrouvé quelques uns des évènements que j'avais vécus en ce mois de mai historique!