Pauvres morts
de Emmanuelle Bayamack-Tam

critiqué par Carmen, le 18 mai 2011
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Quelle vie après 80 ans?
La vieillesse, la solitude, la mort et le pourrissement du corps, mais aussi l’amour et le bonheur de vivre, un sacré cocktail pour ce roman ! A quatre-vingt trois ans, Renée, veuve et sans enfant, rencontre un jeune homme, Sandor, à la sortie de l’église. Il la drague. Bien qu’elle se sache vieille et laide et qu’elle comprenne vite qu’il s’intéresse surtout à ses bijoux et à ses beaux meubles signés, elle choisit d’entrer dans son jeu et de profiter sans arrière-pensée du bonheur des moments passés avec lui. Il l’accompagne dans ses promenades, il lui tient compagnie chez elle, il ne craint pas de la déshabiller, de la voir nue malgré un corps flasque en pleine décrépitude et de lui faire l’amour. Il lui propose le mariage : elle profitera ainsi d’un jeune compagnon pour veiller sur elle et lui, il héritera de sa fortune.
Sandor Férenczi et son ami Tycho Brahé (sûrement pas leurs véritables identités !) ne sont que deux petits escrocs, mais ils rendent heureuses deux vieilles dames et meublent leur solitude. Moral ? Pas moral ? Renée et sa nouvelle amie Nelly ne sont pas dupes et acceptent cette situation sans chercher à juger si c’est moral ou pas, elles se contentent de savourer ces moments de bonheur qu’elles ne pensaient plus connaître.
Leur rencontre avec le taxidermiste constitue un moment difficile (surtout pour le lecteur !). La description détaillée des transformations du corps après la mort ne laisse rien ignorer de ce qui nous attend… Au cinéma, je préfère fermer les yeux devant de telles scènes, mais là, je n’ai pu qu’accélérer ma vitesse de lecture !