La Rose de Blida
de Yasmina Khadra

critiqué par Carmen, le 26 mai 2011
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Un amour de jeunesse
Ce petit roman aurait pu constituer un épisode de L’écrivain paru quelques années plus tôt. Mohammed Moulessehoul a treize ans quand, en sortant de la prison de l’école dans un état lamentable, il aperçoit dans la cour une jeune femme ravissante, « presque irréelle ». Il en tombe amoureux et ne pense plus qu’à une seule chose : la revoir. Cet amour platonique devient une véritable obsession et, apprenant qu’elle est la mère d’un jeune élève, il se rapproche de ce dernier pour avoir une chance de la rencontrer.
A l’Ecole Nationale des Cadets de la Révolution de Koléa il règne une discipline de fer. Le bonheur et la joie de vivre ne sont pas au programme pour l’adolescent « malheureux au milieu de ces murs qui le retiennent captif de leur laideur ». Mohammed sait que toute fuite serait inutile et il se console en pensant qu’il y a les meilleurs amis du monde.
Ce court récit est très vite lu et même si l’auteur nous peint un tableau bien noir de la vie à l’école militaire, il le fait sans se départir de son humour et de son lyrisme pour le teinter de quelques touches de pastel.
Pas le meilleur texte de Khadra 6 étoiles

Dans les années soixante, Mohamed a intégré l’école militaire des cadets de la Révolution de Koléa (Algérie). La discipline y est particulièrement stricte, les châtiments corporels y sont monnaie courante. Le jeune homme ne s’y plait pas. Il s’est construit un abri dans le bois attenant où il cache des habits civils lui permettant de faire le mur. Il s’invente des aventures avec des filles alors qu’il n’arrive à rien. Un jour, il voit débarquer la mère d’un nouveau. Il la trouve particulièrement charmante et en tombe immédiatement amoureux en dépit de l’importante différence d’âge. Il fera tout pour la rencontrer et faire sa connaissance…
« La rose de Blida » est une longue nouvelle ou une courte novella sur le thème des amours difficiles entre un ado et une femme mûre, une sorte de « Diable au corps » en version platonique, algérienne et un tantinet poussiéreuse. L’ambiance dans ce « Saint-Cyr » version FLN est particulièrement bien rendue dans toute sa cruauté et sa mesquinerie bas de plafond. Si on fait exception du petit héros qui n’est qu’un avatar de l’auteur, fils d’officier, qui a suivi lui-même cette filière et pour qui on a immédiatement de l’empathie, les autres personnages manquent un peu de consistance. Le style de l’auteur ne semble pas être au mieux de sa forme. Peut-être ce texte est-il ancien ou publié de façon un peu légère ? Toujours est-il qu’on peut y relever un certain nombre de coquilles et diverses fautes de français au détour de quelques pages. Dommage. Pas le meilleur Khadra et de loin !

CC.RIDER - - 66 ans - 4 mars 2020