Nous étions des êtres vivants
de Nathalie Kuperman

critiqué par CC.RIDER, le 27 mai 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un monde cruel et mesquin
Au bord de la faillite, Mercandier-Presse, un groupe éditorial spécialisé dans les publications enfantines, est racheté par un certain Paul Cathéter, financier peu scrupuleux pratiquant le dégraissage sans le moindre état d'âme. Il nomme Muriel sur le poste de directrice générale mais celle-ci n'arrive pas à se pardonner d'avoir désigné Ariane et huit autres collègues pour la première charrette et finit par donner sa démission. Après un moment de révolte un peu puérile, Ariane réussit à retourner la situation en sa faveur et à prendre la place de Muriel.
Le monde mesquin et cruel de l'entreprise en proie à un plan de restructuration dans toute son horreur. Les sentiments et interactions entre les employés sont minutieusement décrits et même presque disséqués à la manière d'un entomologiste. Nathalie Kuperman donne tour à tour la parole à chacun des protagonistes avec pour résultat un « roman choral » , procédé qui n'a plus grande originalité et qui brouille le récit au lieu de l'éclairer. Ce roman, qui n'est ni une thèse socio- économique ni un témoignage en dépit de la sinistre réalité qu'il tente de décrire, manque nettement d'épaisseur dramatique et un peu de réalité humaine. Les personnages sont un tantinet caricaturaux (particulièrement Cathéter) et le style naturel et « parlé » s'encombre trop des détails d'un quotidien banal et insignifiant. Celles et ceux qui ont déjà subi ce traumatisme n'apprendront rien. Et certains se demanderont peut-être si tout cela est vraiment possible dans nos sociétés libérales avancées...