Le bateau-usine de Takiji Kobayashi
(Kanikôsen)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

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Un cri contre le pouvoir totalitaire
Voici un livre présenté comme un chef d'oeuvre de la littérature prolétarienne. Kobayashi, dans sa courte existence, ce présentait comme un défenseur du prolétariat face un grand capital qui mange les travailleurs. Il s'agit d'un texte politique, c'est une évidence.
Politiquement, je n'adhère pas aux idées de l'auteur, mais en 1929, Soljénitsyne n'a pas encore écrit pour dénoncer le goulag.
Par contre, j'apprécie cette oeuvre comme un cri contre le totalitarisme qui s'annonce : elle nous annonce comment les hommes résistent à celui-ci, et la machinerie qui est mise en place pour réprimer ceux qui s'indignent. Mais, comme je l'ai dit, Kobayashi ignore encore que le totalitarisme et le collectivisme peuvent constituer une alliance terrifiante.
J'admire enfin la personalité de l'auteur, qui a osé s'exprimer dans le Japon d'avant-guerre. Il en paiera le prix fort, assassiné par la police tokyoïte à 29 ans.
Les éditions
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Le bateau-usine [Texte imprimé] Takiji Kobayashi traduit du japonais et présenté par Évelyne Lesigne-Audoly
de Kobayashi, Takiji Lesigne-Audoly, Évelyne (Traducteur)
Éd. Yago
ISBN : 9782916209647 ; 8,70 € ; 09/10/2009 ; 137 p. ; Broché -
Le bateau-usine [Texte imprimé] Kobayashi Takiji traduit du japonais par Évelyne Lesigne-Audoly
de Kobayashi, Takiji Lesigne-Audoly, Évelyne (Traducteur)
Allia
ISBN : 9782844859617 ; 8,50 € ; 06/02/2015 ; 96 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Le crabe a parfois un drôle de goût.

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 65 ans) - 22 février 2016
Ces faits donnent à ce très court roman quelque chose d'encore plus émouvant.
Le "bateau-usine" publié en 1929 ( 2006 sous sa version francophone) a fait l'objet de nombreuses modifications. Par l'auteur tout d'abord mais aussi par les divers éditeurs qui reprirent ce titre sous de nombreuses traductions.
Le texte raconte les conditions épouvantables subies par les travailleurs à bord d'un bateau pêchant le crabe dans les mers entre le Japon et l'URSS.
Parfois difficile à lire, un peu altéré par le temps, ce livre mérite sa lecture. Les luttes sociales, la souffrance ont souvent une curieuse ressemblance.
Et vogue la galère !

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 20 janvier 2016
Ce livre écrit par Takiji en 1929, fut immédiatement interdit et son auteur recherché par la police dans le cadre de la lutte contre les mouvements de gauche fleurissant à cette époque au Japon. Takiji fut donc contraint de se réfugier dans la clandestinité pendant deux ans, il fut finalement arrêté par la police et mourut sous la torture en 1933.La publication, en 2008, dans la presse d’un échange entre deux éminentes figures de la gauche japonaise, évoquant ce livre lors dans leur propos, provoqua un véritable raz de marée littéraire. Ce texte devint alors un classique de la littérature prolétarienne japonaise et fut édité dans de nombreuses langues. Il reste aujourd’hui un ouvrage de référence pour étudier la lutte prolétarienne contre le capitalisme galopant.
Ce livre a une réelle dimension littéraire, il n’est pas abusif de comparer certains passages, certaines scènes concernant la vie en mer, notamment quand celle-ci est mauvaise, à des textes de Conrad ou de Coloane mais il faut bien admettre que Takiji a écrit ce roman pour démontrer l’emprise du patronat capitaliste sur le sous-prolétariat constituant la main d’œuvre à bord de ses navires et la possibilité pour celui-ci de renverser les rôles en se soulevant, à l’unisson, contre les profiteurs l’exploitant. Il a situé ce manifeste, ce manuel de révolte, sur un navire pour disposer d’un monde clos où les deux forces en présence pouvaient s’affronter sans intervention extérieure, même si un destroyer se mêle un peu de l’affaire. Ce livre servit donc très souvent de manuel de propagande pour le parti communiste auquel appartenait Takiji sans que cela retire quoi que ce soit à sa qualité littéraire.
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