De beaux lendemains de Russell Banks
( The sweet thereafter)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un livre palpitant par un grand écrivain américain
Comme un peu partout aux états-Unis, le car de ramassage scolaire passe pour prendre les enfants et les conduire à l’école. Ce rituel débute les journées.
Ici, nous sommes dans un petit village de l'état de New York et en hiver. Le car est conduit par une femme qui fait cela depuis des années. Nous assistons à la tournée et, il faut bien l’avouer, après quelques arrêts et la description de la route, cela devient un peu lassant. Mais ne perdez surtout pas patience !… Malheureusement, cela va s’accélérer… Par hasard, le père d'un enfant suit le car et voilà qu'il a l’impression que la conductrice en perd le contrôle ! Le verglas est fort et il lui est quasiment impossible de s’arrêter !… C'est l'accident !… Sous les yeux du père qui suit !… Malgré les secours, plusieurs enfants mourront dans l'accident. Dans le village c'est l'effondrement ! Le chagrin est collectif et immense. Et tout le monde connaît des plus intimement la conductrice. Le chagrin de chacun s'exprimera de façon différente, mais au départ on soutient la conductrice. Survient alors dans le village un avocat qui veut porter une plainte collective contre l’administration. Ici aussi chaque habitant aura un avis différent. Encore un de ces charognards qui veut se faire payer, au pourcentage de ce qui sera touché, sur la douleur des gens ?… Pas si simple !. Pas si simple non plus de juger les responsabilités… Et puis, certains ne veulent pas remuer leur douleur, alors que d'autres se disent qu'après tout…
La tension monte avec les hésitations, et la pauvre conductrice ne cesse de s’enfoncer dans un horrible sentiment de culpabilité. Un roman parfaitement mené, une excellente description de ce qu’est la vie d'un petit village secoué par une catastrophe sans nom. Une belle écriture. Une excellente analyse psychologique. Russell Banks sait nous emporter et nous tenir en haleine. Un grand écrivain !
Les éditions
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De beaux lendemains [Texte imprimé], roman Russel Banks trad. de l'américain par Christine Le Boeuf
de Banks, Russell Le Bœuf, Christine (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742714445 ; 8,70 € ; 04/06/1999 ; 336 p. ; Poche -
De beaux lendemains (nouvelle édition) de Russell Banks
de Banks, Russell
Actes Sud
ISBN : 9782742714377 ; 2,98 € ; 04/06/1999 ; 252 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (24)
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En attendant des jours meilleurs
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 20 septembre 2013
Pour ce faire il raconte les évènements et ceux qui suivent le drame à travers le regard de quatre personnes ayant , de près ou de loin, été les témoins. (le personnage de l'avocat est monstrueusement réussi)
Une élégante maitrise, un livre fort , émouvant , narrant simplement la vie de braves gens foudroyés par le deuil.
La subtilité du "fait divers"
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 25 juin 2011
Russell Banks a choisi un sujet qui aurait pu virer facilement dans la sensiblerie. Mais non. Son regard d'auteur dépasse la surface et la facilité du (mélo)drame social. Il va plus loin. Juste un peu plus loin. Il explore l'éclatement des trajectoires après le choc et leurs multiples et tortueuses directions.
Et on le suit sur ce chemin chaotique. Sans hésiter.
Une écriture qui vous happe...
Critique de Zorrewind (, Inscrit le 7 août 2009, 57 ans) - 7 août 2009
Je n'ai pas aimé
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 17 novembre 2008
La spirale de la souffrance
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 21 août 2008
J’ai été assez déroutée et un peu déçue aussi par le développement que fait Russel Banks de son histoire, qui n’était pas du tout celui que j’avais imaginé en lisant les différents billets un peu partout sur les blogs et les forums. Au lieu de décrire le ressenti des différents protagonistes suite à l’accident, chacun raconte sa vie d’avant. Cela ne me pose pas de problèmes, a priori, si ce n’est que j’ai trouvé cela trop exagéré et que j’ai parfois eu l’impression que l’accident passait au second plan.
De plus, j’ai lu il y a peu de temps “American Darling” du même auteur, et je trouve que du point de vue du style, celui-ci ne tient pas la comparaison. L’écriture y est plus pauvre et moins flamboyante. Même l’histoire et les personnages m’ont semblé creux à côté.
C’est dommage, car malgré que “De beaux lendemains” soit un roman poignant, j’ai l’impression d’être passée à côté.
Cependant, je termine sur une note positive, en confirmant qu’il y a de nombreux beaux et émouvants passages. Et certains personnages sont excessivement bien campés, notamment Dolorés Driscoll et Nicoll Burnell (avec une mention spéciale pour cette dernière d’ailleurs)
Notons aussi que l’auteur excelle à dénoncer les comportements les plus mesquins et les plus noirs enfouis au plus profonds de l’Homme. Mais qu’il est également habile à décrire la douleur vécue par les parents et la spirale de haine dans laquelle elle peut entraîner même les plus gentils d’entre nous. Et rien que pour cela, ce roman mérite d’être lu.
Sensibilité, pas sensiblerie
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 20 juillet 2006
Lorsque Nicole s’exprime dans la quatrième partie du livre, on pouvait craindre que Banks donne dans l’émotion facile. En effet, Nicole, adolescente, a survécu à l’accident, mais y a perdu l’usage de ses jambes. Banks réussit à ne pas tirer sur la corde sensible tout en décrivant les pensées de Nicole dans ce qu’elles peuvent avoir de plus douloureux.
Petit bémol pour la dernière partie, lorsque Dolorès, la conductrice du bus, prend à nouveau la parole. En particulier, une scène m’a semblé assez confuse, peu probable.
Même si ce roman n’égale pas « Continents à la dérive » qui est un pur chef-d’œuvre (mais ça n’engage que moi), je garderai le souvenir d’un livre bien écrit, d’une histoire difficile à raconter et de quatre personnages nuancés.
De la nuance en écriture
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 décembre 2005
L’impuissance
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 14 octobre 2005
On plonge alors dans le délire de parents meurtris et aveuglés par la promesse de compensations monétaires, rapidement s’éloignant des valeurs bien simples qui avaient par le passé combler leurs attentes. C’est la confrontation de l’Amérique rurale à l’Amérique urbaine, la globalisation déshumanisante versus l’esprit de communauté.
De la littérature troublante comme elle se doit toujours de l’être.
L'hiver
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 31 juillet 2005
Nord de l'Etat de New York, vers la frontière canadienne, dans cette région montagneuse desAdirondacks, l'hiver. L'hiver, donc neige, verglas ... Les conditions du drame sont posées. Un bus de ramassage scolaire conduit par Dolores, conductrice expérimentée et appréciée de la communauté s'envoie dans le ravin. Des enfants morts, d'autres blessés, et un traumatisme detoute la communauté.
R. Banks ne cherche pas à nous imposer une version ou nous apitoyer, mais par le biais de 4 protagonistes, il projette une lumière sans cesse différente sur le drame, ses tenants et ses aboutissants.
En outre, R. Banks doit apprécier les Adirondacks car nous avons de jolis passages sur cette contrée rude, belle et ... américaine.
De beaux lendemains, dit-il ? Ca se mérite, manifestement !
Restée sur ma faim...
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 23 janvier 2005
J'aime le style de cet auteur et je commence la lecture de "Continents à la dérive" histoire de continuer cette belle expérience. À lire....
Shakespeare
Critique de Ghislaine (, Inscrite le 13 avril 2004, 24 ans) - 1 novembre 2004
Il s'agit de Shakespeare.
Tu as trouvé là une belle réplique à Shakespeare !
La neige finit par fondre
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 25 octobre 2004
L'idée de Russell Banks de donner la parole à 4 personnes différentes bouleverse toutes nos certitudes, nuance les jugements que nous pourrions porter. Je l'ai lu il y a longtemps.
Ce qu'il m'en reste : le blanc immense et impitoyable de cette neige qui ensevelit la petite communauté, induit ses réactions et influence sa manière d'être, une adolescente blessée, un père (l'avocat) qui souffre de la souffrance de sa fille et les images qui lui reviennent du temps du bonheur.
Ce livre me fait penser à une phrase dont je ne connais plus l'auteur et qui dit "Quand la neige fond, où va le blanc ?
A laquelle, j'ai envie de répondre : Quand la neige fond, il y a l'espérance qui nous tient debout, malgré tout ce qui a pu arriver, qui pourrait encore arriver.
Relever les ruines pour bâtir des lendemains qui chantent... un jour... plus tard
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 25 octobre 2004
"De beaux lendemains", pour moi, c'est le livre qui m'a fait découvrir Russell Banks, et le "déclic" qui m'a amenée à m'intéresser à la littérature américaine contemporaine. Je l'ai lu en décembre 1997, après avoir vu le film - magnifique - d'Atom Egoyan. Et le livre comme le film m'ont bouleversée. Impossible de ne pas être pris de compassion pour cette communauté villageoise frappée en plein coeur par la perte de ses enfants et confrontée en outre à un choix difficile: entamer une action en dommages et intérêts qui pourrait leur rapporter gros financièrement, mais qui risque aussi de durer des années - des années à ruminer sans arrêt ce qui s'est passé, à remettre à vif des plaies qui commenceraient à peine à se cicatriser - ou bien "tourner la page" et reconstruire une vie pour les survivants, un choix rendu plus difficile par la pauvreté dans laquelle vivent la plupart des familles des victimes, un choix délicat, en particulier, pour la famille de la jeune Nicole (incarnée par la formidable Sarah Polley dans le film d'Egoyan), une adolescente qui a perdu l'usage de ses jambes suite à l'accident. Nicole est d'ailleurs pour moi le personnage le plus marquant du livre (encore qu'ils le soient tous) par le courage avec lequel elle s'efforce de reprendre sa vie en mains malgré les blessures qu'elle a encourues dans l'accident, et malgré d'autres blessures plus anciennes. Et c'est à elle que reviendra d'ailleurs la décision finale d'engager le village - ou non - dans une longue procédure judiciaire.
Russell Banks dresse un portrait tout en nuances de cette communauté confrontée à l'innomable, et il recourt pour ce faire à 4 narrateurs différents: Nicole, Dolorès - la conductrice du bus, Bill - qui suivait le car dans sa voiture le jour du drame et dont les 2 enfants sont morts dans l'accident, et l'avocat qui se propose d'entamer une procédure judiciaire au nom des villageois et dont le rôle ne me paraît, hélas, que trop plausible, alors que je passe tous les soirs devant un énorme panneau publicitaire pour un cabinet d'avocats spécialisé dans ce genre de cas - "autres lieux, autres moeurs" en effet. D'où 4 versions des faits qui parfois se complètent, et parfois se contredisent. Un dispositif qui à l'époque m'avait surpris, mais que j'ai depuis retrouvé chez Russell Banks ("Trailerpark"), et aussi chez Larry Watson ("Justice") et surtout, surtout dans la merveilleuse "Année du silence" de Maddison Smartt Bell.
Des années après ma lecture, "De beaux lendemains" reste dans ma mémoire comme une très belle découverte et comme mon livre préféré de Russell Banks, avec le monumental "Pourfendeur de nuages". Alors, non, décidément, je ne comprends pas que l'on n'aime pas ce livre... surtout si on ne m'explique pas pourquoi.
Fait d'hiver !
Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 24 octobre 2004
L’histoire se déroule dans les environs d'une petite ville d'Amérique du nord: climat difficile, région en marge du développement économique....
L'auteur envisage les conséquences de ce drame sur la population locale, à travers les yeux de quatre protagonistes.
Bien sûr, il ressort de tout cela une atmosphère de tristesse et d'accablement, mais comment pourrait il en être autrement ? Histoire prenante, récit sensible et délicat.
Je ne sais pas comment est la version originale, mais la version française est excellente!
L'auteur a une vision à la fois lucide et compréhensive sur des acteurs qui ne comprennent pas grand chose à ce qui leur arrive (c'était déjà le cas avant le drame!) et qui solutionnent leurs problèmes comme ils le peuvent.
Seul petit bémol, je n’ai pas été convaincu par le rôle joué par l'avocat, je ne le trouve pas très plausible! mais bon! autres lieux autres meurs!
J'avoue
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 24 octobre 2004
à voir mais à ne pas lire...
Critique de Jadsmine (TOURS, Inscrite le 31 août 2004, 55 ans) - 23 octobre 2004
mais il m'a dit aussi de ne pas le mettre, que ça ne me concernait pas...
oui, mais moi, devant tant de belles étoiles, j'ai voulu un peu montrer que d'autres n'aimaient pas...
J'adore !
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 12 juin 2004
Cette histoire est extrêment simple : un bus scolaire a eu un accident, 14 enfants sont morts, une ado est restée paralysée, la conductrice est indemne.
Nous avons le témoignage de 3 personnes, dont celui de la conductrice au début et à la fin du livre...
C'est poignant.
Le style de Russel BANKS me fait penser un peu à Pat CONROY.
C'est rempli d'humanité, on a la gorge très très serrée et le tout sans aucun misérabilisme.
Un très très bon livre que je conseille fortement
Un très beau livre
Critique de Florence (Grenoble, Inscrite le 13 mai 2004, 49 ans) - 13 mai 2004
Déprimant mais tellement beau
Critique de Nutella (Rhode-Saint-Genèse, Inscrite le 31 décembre 2000, 44 ans) - 11 janvier 2004
Le Deuil avant la Justice
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 26 décembre 2003
L'auteur rend bien l'atmosphère lourde qui a pesé sur cette communauté pendant l'interrogatoire des témoins capables d'incriminer la conductrice, qui roulait à une vitesse légèrement supérieure à la limite permise. Mais la population a préféré faire leur deuil sans mêler la Justice à une procédure qui aurait empêché les blessures de se cicatriser et qui aurait dénoué les liens très étroits qui caractérisent les petites communautés.
L'auteur a exploité un fait divers fréquent dans les régions soumises aux intempéries hivernales pour montrer que ces incidents fatals connaissent un meilleur dénouement s'ils ne font pas l'objet de poursuites judiciaires. C'est un roman d'une grande sagesse. Toute la communauté a convenu de ne pas juger la conductrice fautive comme cela s'est produit dans mon village natal. S'il y a des reproches à formuler, c'est à l'endroit des autorités scolaires qui tardent à fermer les écoles les jours de neige ou de bruine verglaçante.
Ce roman est très humain et aucunement larmoyant. C'est écrit avec détachement, laissant aux lecteurs le soin de porter son jugement. C'est beau, c'est simple, c'est court et ça laisse filtrer une tristesse beaucoup plus efficace que les larmes.
O, que c'est beau!
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 4 décembre 2001
Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 12 février 2001
Un livre phare de la littérature contemporaine
Critique de Apostrophe (Bruxelles, Inscrit le 11 février 2001, 63 ans) - 11 février 2001
Encore d'accord avec Jules
Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 3 janvier 2001
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petites explications à propos de mon avis | 6 | Jadsmine | 26 octobre 2004 @ 08:09 |