La différence des sexes
de Françoise Héritier

critiqué par Veneziano, le 4 juillet 2011
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Des clichés pour une inégalité
Cette éminente anthropologue, Professeure au Collège de France où elle succède à Claude Lévi-Strauss, profite de cette conférence pour exposer les modes de représentations originels qui pèsent sur les relations entre les sexes et les genres. Il en advient qu'une série de clichés, d'explications plus ou moins rationnelles viennent fonder la domination masculine, reçue en héritage.
Ainsi, une forme de jalousie a pu naître du fait que les femmes détenaient le monopole de la procréation, y compris, et surtout, des corps non identiques aux leurs, donc ceux des hommes. La découverte tardive des gamètes et cellules reproductives a permis de valider autant les perceptions compensatrices de monopole de la force, de rôles sociaux assignés aux sexes. L'homme, brave, ne pleure pas, et la femme, fragile et couarde, est à protéger, à maintenir au foyer.

L'exposé est suivi de la retranscription des échanges avec la salle. Synthétique, donc un peu généralisant, cet énoncé permet tout de même, principalement, de prendre du recul sur ce qui en a le plus besoin, les présupposés séculaires, que la réflexion permet de remettre à leur juste place. Il en ressort que l'éducation, la place de l'apprentissage précoce des rapports sociaux est fondamental, vu que chaque humain a tendance à reproduire les schémas qui lui sont inculqués, qui lui semblent naturels.
La discussion permet d'approfondir quelque peu.

A l'instar du film La Domination masculine, cette conférence permet de pointer du doigt de l'illogique de certains modes de représentations et d'éducation, et des conséquences qu'elles peuvent avoir, en termes de rapports sociaux. Il est donc très utile. Il est juste dommage qu'il soit un peu succinct.