Les grandes libertines
de Michel Peyramaure

critiqué par CC.RIDER, le 28 juillet 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Chronique de moeurs
A la fin du règne de Louis XV et au début de celui de Louis XVI, montent au firmament de la célébrité parisienne deux étoiles de la scène : Sophie Arnould, la cantatrice lyrique et Françoise ou Fanny Raucourt, la tragédienne. Elles finissent par scandaliser plus par la liberté de leurs moeurs homosexuelles que par leur talent. De l'une à l'autre, passera la petite Virginie Durfort qui fut initiée aux pratiques saphiques pendant un long séjour au couvent des Bernardines. D'autres partenaires suivront quand Virginie sera menée injustement à la guillotine le dernier jour de la Terreur...
Une très intéressante biographie de deux personnalités féminines un peu tombées dans l'oubli qui, après celle de Mme Tallien, « La reine de Paris » et celle d'Olympe de Gouges « L'ange de la paix », achève la trilogie que Michel Peyramaure a consacré à ces quatre destins d'exception. Les documents sérieux manquant, il a opté pour une version très romancée en introduisant le personnage de fiction de Virginie et en prenant quelques libertés avec les dates des évènements. Avec honnêteté, il l'explique lui-même dans sa post-face en parlant de son livre comme « d'une chronique romancée des moeurs de l'Ancien Régime et des époques qui lui ont succédé. » Et là, se situe bien le principal intérêt de ce livre qui permet de mesurer dans quel état de déliquescence se trouvaient toutes les élites aussi bien religieuses, politiques que culturelles. Le lecteur comprendra mieux comment toute cette déliquescence libertine finit par faire perdre la tête au royaume des lys... (Dans tous les sens du terme.)