L'ami de jeunesse
de Antoine Sénanque

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 5 août 2011
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Crise de la quarantaine
Autre roman typique de la production française des dernières années, c’est-à-dire, la complainte d’un narrateur antipathique en milieu blasé. C'est la vie d'Antoine, un type cynique usé par sa profession de psychiatre. Rien ne semble vraiment tourner rond, surtout son couple. Il choisit de s'inscrire à la Sorbonne pour tromper l'ennui.

Voilà, il n'y a pas d'originalité dans ces chroniques caustiques. Félix, l’ami de jeunesse du titre, n’est qu’un accessoire pour l’autofiction. L'essentiel repose sur le monologue nombriliste. Pourtant, quoique sujette à la formule, cette plume est très bien aiguisée. "Le désespéré remonte le moral de l'optimiste. La consolation est un acte de vampirisation."

Beaucoup de talent pour la phrase décapante mais peu de contenu.


(Prix des Hebdos en Région, Prix Découverte Figaro)

l'humour est l'arme du désespoir 8 étoiles

Comme toujours le Dr Sénanque manie son scalpel avec brio au coeur de la "condition humaine" d'aujourd'hui... Blasé certes mais pas désespéré, il prend les choses comme elles sont, banales et cruelles et les teinte d'humour et de réalisme ; ces histoires nous ressemblent quelque part ! Nous avons tous rencontré un jour cet ami volage ou cette femme revêche et le néant des choses , ce "à quoi bon ?" qui tôt ou tard nous rattrape ...
Portraits réalistes du milieu universitaire et des études d'Histoire quelque peu dérisoires , du dépôt des urgences psychiatriques de la Préfecture de Police de Paris, du malade obsédé et inhibé qui craint les grands espaces, etc.
Sénanque appuie " là où ça fait mal" avec tact et en connaissance des choses.

Montjoie - - 75 ans - 11 octobre 2012