A Paris, Boulevard Haussmann, le cadavre d’Eveline, épouse d’un médecin bien connu, est retrouvé, nu, plié en deux dans un placard.
Vous direz : voilà une enquête à la mesure du commissaire Maigret. Et bien que nenni ! Car le docteur Pardon a décrété que son patient en faisait trop, qu’il était temps pour lui de se ménager – rapport à son cœur - et pour commencer a suggéré, plus que vivement, de prendre des vacances loin du quai de Orfèvres. Notre policier, à contre cœur il faut bien l’avouer, choisit son lieu de convalescence : non pas aux Sables-d’Olonne comme annoncé auprès de ses collègues mais … à Paris (cherchez l’erreur). Accompagné de son épouse, il se promène dans la ville, s’arrête dans des restaurants, des tavernes, ils vont même au cinéma. Madame Maigret, qui a les pieds sensibles, finit par se retrouver sur les rotules. Maigret suit l’enquête de loin, du moins en apparence, via les coupures des journaux ou les infos radiophoniques. Afin d’orienter l’enquête, il ne peut s’empêcher d’envoyer des lettres anonymes à l’inspecteur Janvier, qui sur le quai, s’est installé sans vergogne au bureau de son chef (qui tique …).
Si Maigret s’amuse comme un petit fou derrière son verre de bière, l’œil aux aguets, épluchant les journaux, il en va de même pour ses lecteurs. Une fois de plus.
Extraits :
- C’est une opération difficile de déshabiller un mort.
- A quoi bon lui expliquer que, dans toute sa carrière, en dehors de quelques professionnels, il n’avait jamais rencontré un meurtrier ayant une tête de criminel.
- Certains crimes crapuleux, commis par une petite gouape quelconque, ou par un déséquilibré, restent impunis. Un crime d’intellectuel, jamais. Ils veulent tout prévoir, mettre les moindres chances de leur côté. Ils fignolent. Et c’est leur fignolage, c’est quelque détail « en trop « qui les fait prendre, en fin de compte.
Catinus - Liège - 73 ans - 21 mai 2012 |