Madame Grès : La couture à l'oeuvre
de Collectif, Olivier Saillard

critiqué par Veneziano, le 12 août 2011
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Sculpture du tissu sur corps
Madame Grès a été une femme secrète pendant ses soixante ans de carrière et quatre-vingt-dix - nonante - de longévité, secrète et solitaire. Elle faisait tout pour éviter qu'on écrivît sur elle, ce qui lui valut un jeu de cache-cache avec Edmonde Charles-Roux.

Elle n'avait rien à dire, et tout à montrer : elle a régné sur la mode par des lignes épurées, des drapés néo-classiques inspirés de l'antiquité, une inspiration ecclésiale nette dans les formes. Entre noir et blanc, la couleur est parfois présente, rouge, jaune, violette, voire verte. Elle a fait persévérer une ligne intemporelle de la beauté féminine, d'où, à mon sens, l'un de secrets de sa longue carrière. Elle prétendait sculpter le tissu sur les corps de ses mannequins.
Elle a su collaborer dans la création de bijoux. Sa place incontestée l'a faite élire à la tête de la Chambre syndicale.

Mystérieuse et intemporelle, elle n'a pas eu de rétrospective de son vivant. Sa mort est divulguée publiquement un an après par Laurence Benaïm.

Ce catalogue retrace l'exposition au Musée Bourdelle, le Palais Galliera étant fermé pour restauration. La confrontation, étonnante à première vue, n'est que peu retranscrite dans cet ouvrage : vous n'y verrez que la finesse des modèles, et non leur environnement de statues massives. Droiture, beauté, classicisme et sensualité cohabitent pour mieux gouverner.
Laissez vous guider.